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Plumes et rêves.

4 août 2008

Lettres

 On lui avait apporté un sac plein. De lettres. Il y a deux ou trois mois, il n’était qu’un numéro. Et maintenant,tout ça. Ca le dépassait un peu. Beaucoup. C’était quelque chose de tellement grand et fort, que ça le portait, mais où, c’était la question. On a beau être prévenu, c’est toujours étrange comme sensation. Il décachetait la première enveloppe avec attention. Puis une deuxième. Encore une autre. Il dégustait leurs mots comme un enfant se régale d’un bonbon au chocolat qu’il n’a pas le droit de manger. Comme si quelqu’un lui dirait à tout moment que c’est pas bien, qu’il n’a pas la permission. Stylo rose, écriture appliquée ou tapée à l’ordinateur. Il se voyait en crayon, il se lisait. Plus les heures défilaient, plus il voulait en lire. Il était de moins en moins sûr de ce qu’il valait mais de plus en plus certain de suivre la bonne route. Il y avait une enveloppe, pas décorée, juste l’adresse et le timbre. Et à l’intérieur, des mots à l’encre noire sur une feuille arrachée d’un cahier à ressort. Les lettres semblaient tremblantes et le papier n’avait pour artifice qu’un tâche d’encre.

Il y a la musique entre moi et moi.
Et dans ce bordel innommable, il y a toi qui fait clignoter mes bonheurs.


Deux lignes, anonymes, qui n’attendaient autre chose que d’être lues. Il resta silencieux quelques secondes. Et se remit à sourire aux lettres enthousiastes.

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4 août 2008

Sans Titre.

Le sel aux coins de mes yeux se laisse perler
Lorsque les mots, sous d'autres plumes, se sont couchés
choisissent tes lèvres pour subtilement s'y éveiller
Tu enrobes la musique de ton talent inné.

4 août 2008

Music is a seesaw.

She fills with his voice
and steals into his words
He becomes the main reason
of her smiles, of her sun

No time, no need to understand her feelings
Even if he’ll never know who she is, when he sings,
it’s like a little whisper of a better tomorrow,
like a hope that music can blur the sorrow.

4 août 2008

Il l'aile.

Il chante, enchante.
Elle l'adule, fabule.
Il la voyage, l'image.
Elle s'éveille, s'émerveille.
La musique le porte, l'emporte.
Le son de sa voix ailleurs l'envoie.
Le temps s'arrête, se prête
au talent de l'interprète.

4 août 2008

Un dimanche sous la pluie.

Elle appelait ça l'enfer du dimanche après-midi. Quand les heures s'allongent à n'en plus finir, quand il fait beau dehors et qu'on a pas une seule raison de sortir. Ce dimanche là, il pleuvait. Elle enfila un vieux jean, son préféré, et un pull en laine troué dans la manche gauche. Prit ses cigarettes, son mp3. La voilà partie en direction de nulle part, juste pour but de passer le temps autrement qu'à faire la liste de ses regrets. Volume au maximum. Just the two of us. Elle s'imagine avec lui, sur un lit au matelas défoncé, lui glissant ses doigts sur les cordes de sa guitare et elle jouant dans ses cheveux. Une voiture la sort de sa rêverie en l'éclaboussant de boue. Elle n'est même pas agacée, étrangement. New soul. Elle continue à arpenter les rues, d'un pas presque dansant, elle aurait bien envie de courir mais marcher sous la pluie, oui, tomber sous la pluie, beaucoup moins tentant. Elle se voit au bord de la plage, un matin frais et venteux, pestant contre le sable qui atterrit dans son café qui en plus n'est même plus chaud. Et lui, se moquant d'elle gentiment. Elle savait bien que c'était niais, ridicule. Mais sa musique la transportait dans des décors et des situations précises. Elle ne cherchait pas, le son de sa voix lui distillait des images. Elle souriait a présent, aux parapluies pressés. A song for you. Elle s'arrête net. Elle cherche des yeux un place pour s'assoir. Un bout de trottoir fera l'affaire. La pluie semble s'être calmée, elle se grille une clope. L'eau ruissèle encore sur les pavés tristes. Mais elle est bien loin de ce paysage pleureur.Tellement loin qu'elle n'entend pas la voix qui l'interpelle. Il pose sa main sur son épaule.

" - Excusez moi, mademoiselle ...
Elle se retourne, surprise.
- (Benj ... c'est Benjamin. C'est pas possible, c'est benjamin. Ma pauvre t'es encore entrain de délirer ou quoi. Ben non tu délire pas. Non non. Tu es bien en face de lui. Mais putain dis quelque chose.) Oui ?
- Je peux vous emprunter votre briquet ?
- Euh ... Ou .. Oui ... ( en plus il fallait que ce soit aujourd'hui, merde, j'étais pas préparée à le rencontrer par hasard ..)
- Ah ..hum .. pardon, voilà ...( et voilà, à peine tu le vois, tu te rends déjà ridicule...)
- Merci... Au fait moi c'est Benjamin
- Ama...mandine... Amandine.. (si tu savais à quel point je sais qui tu es, tu aurais, tu aurais ... peur, je crois)
- Alors, merci Amandine ...
( Oh non, pas ça, ne souris pas, je sens déjà plus mes jambes)
c'est rien ..."

Il continua son chemin et disparût dans une ruelle avant qu'elle n'ait eu le temps de réaliser. Elle aurai voulu lui dire, merci, mille fois. Elle aurait voulu pouvoir lui dire à quel point il bousculait ses émotions. Et pourtant rien. Elle avait voulu résister à l'hystérie qui grouillait à l'intérieur, et au final il ne saura pas. Elle n'aurait ni autographe, ni bise, ni photo. Elle aura frôlé sa main, et capturé son sourire. Et c'était déjà tout.

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4 août 2008

Herbe tendre.

Elle avait 19 ans , elle s'appelait Agathe elle faisait des études en psychologie.
Agathe habitait à Paris depuis peu et fréquentait quelques bars...
Mais son lieu préféré était le parc des tuileries , derrière un gros chêne à l'abri des regards.
C'est là qu'elle l'avait rencontré qu'il se donnait rendez-vous tout les soirs vers 18h30 quand le soleil descend doucement et que la ville s'illumine peu à peu.
Le vent sentait l'été et l'herbe tendre mais aujourd'hui tout était différent.
Les rendez-vous s'étaient espacés puis elle avait reçu ce message.
" Je ne suis pas bien en ce moment , on se revoit bientôt .Benjamin"
Bientôt , bientôt mais bientôt quand dans 3 jours , 3 semaines , 3 mois , 3 ans elle n'en savait rien et un frisson lui parcourra la colonne , elle pensa ne plus jamais le revoir , ne plus jamais sentir ses mains sur ses hanches , ni ses baisers dans son cou...
Alors pour continuer à vivre , à espérer tout les soirs à 18h30 elle attendait près du gros chêne assise sur l'herbe tendre, elle regardait aux alentours , les yeux brouillés par la fatigue et les larmes.Les gens la dévisageait , elle voyait le soleil descendre doucement et la ville s'illuminée peu à peu mais tout cela avait comme un goût amer depuis qu'il n'était plus là.
Agathe continuait de venir tout les soirs et cela depuis bientôt 3 mois , elle se surprenait des fois à voir une ombre à l'imaginer tout prêt d'elle mais tout les soirs vers 23h00 alors que le soleil c'était définitivement couché et que le froid avait envahit son corps .
Elle regagnait son petit appartement le coeur en miette rempli de question.
Elle pensa à arrêter , se résoudre à oublier , penser à autre chose, mais cette mécanique infernale cette lumière cette espoir si infime la faisait continuer.
La période des examens commença , Agathe eu beaucoup de mal à travailler et un soir elle arriva au parc avec 2 h de retard.
C'était début juin quand les oiseaux ont emménagé dans le parc et que le soleil se couche plus tard , les ombres se mêlait aux lumières , elle crut voir son corps derrière le chêne mais crut à un tour de son imagination.
Elle s'approchait, elle portait la robe de leur premier rendez-vous, une robe bleu turquoise qui met selon Agathe ses hanches un peu trop en valeurs.
Elle s'approcha lentement s'adossa contre l'arbre , l'herbe tendre lui caressa les pieds...
Elle semblait entendre une respiration puis elle le vit la à ses côtés , était-ce une illusion?
Il lui frôla la main , son corps frémit et ses angoisses s'envolèrent .
Il la serra contre son corps elle respira son parfum , il lui déposa un baiser dans son cou et lui susurra un "Pa..rdon".
Elle ferma ses yeux et se laissa transporté dans ce doux rêve , si proche de la réalité.
Herbe tendre (suite)
Elle n'ouvrit pas tout de suite les yeux, elle voulait juste profiter de l'instant.
Elle écouta les bruits , le vent se levait doucement , et les oiseaux chantait encore ,elle sentait l'herbe humide et la fraîcheur l'envahir.
Elle rouvre lentement ses paupières comme deux papillons fragile qui ne veulent pas troubler le calme environnant.
La lumière de la lune éclaire ses pieds , ses jambes, elle n'ose pas regarder si l'ombre est toujours la , elle vivre de se rêve, ne plus avoir à vivre , à manger , dormir , juste vivre d'étoile ,de soleil et de fleurs.
Elle fredonne lentement une douce mélodie , la mélodie de leurs rendez-vous...
Agathe tourne lentement la tête et la lumière des étoiles éclaire son visage , il est bien là à côté , il ne dit rien , il l'a regarde.
Il  ouvre lentement la bouche mais elle pose délicatement sa main sur ses lèvres .
Le silence dans le parc est immense seul les oiseaux et leurs respirations le trouble.
La nuit est entièrement tombé , Agathe se penche et pose sa tête sur son épaule , il caresse délicatement sa cuisse , il ne se dise rien .
Ils resteront ainsi toute la nuit serré l'un contre l'autre .
Agathe ne veut pas d'explication juste que cette nuit sot éternelle , qu'ils restent l'un contre l'autre à jamais de façon sensuelle, que ce chêne devienne le symbole de leur amour et que l'herbe chatouille encore son corps comme elle l'avait fait tout les jours à 18h30.
Le jour se lève lentement , l'aube apparait et le parc est comme emmitouflé dans un nuage de coton.
Le soleil se réveille et ses doux rayons réchauffent les jambes d'Agathe.
Elle ouvre ses yeux et s'étire en douceur, elle se dégage tendrement du corps de Benjamin endormi , il est 6h05 le parc leurs appartient elle se recoiffe , dépose et un baiser sur son front et s'évapore dans la brume ......

Benjamin se réveilla, il ne chercha pas Agathe des yeux. Il connaissait à l'avance l'issue de cette nuit.Il était 7h45 , le soleil était encore timide mais ses rayons filtraient à travers les feuilles du chêne.Il se leva encore bouleversé et se dirigea vers un café au abord du parc . Il ne comptait pas revoir Agathe , ni même lui donner d'explications d'ailleurs sa disparition prouvait qu'elle n'attendait plus rien de lui.
En réalité , Agathe voulait le faire souffrir autant qu'elle avait souffert.Elle lui en voulait pour ses 3 mois , sans vie , hors du temps ou une ombre lui rappelait son visage.Le noir et le froid avait remplacé la douceur et la lumière du soleil,le parc de leur amour était devenu celui de la haine.Elle avait laissé ses études de côté pour se consacrer à ce rituel de 18h30.

Malgré toutes ses difficultés Agathe réussie à passer en deuxième années de psychologie. Quand à Benjamin , il continua de jouer dans des bars en attendant de trouver une maison de disque. La vie continuait lentement , chacun de leur côté , ils retournaient devant le chêne symbole de leur amour.
Et c'est ainsi que pendant 10 ans Agathe et Benjamin ne s'étaient pas revu a part dans leurs rêves communs et leurs souvenirs.

Pourtant d'ici quelques lignes tout ceci aura changé et bientôt leurs destins basculeront...

Un matin , alors qu'Agathe ce promenait le long du parc elle vit une pancarte qui indiquait " Attention ne pas rester à proximité de ce chêne de 18h à 19h Abattage."
Elle rentra à son appartement pour demander à son mari Antoine de l'accompagner.
Elle n'avait pas la force d'affronter la mort de cette amour de jeunesse , si loin et pourtant si près et si fort.
Mais Antoine était trop occupé par la création d'un plan d'une gare de Shangaï, Antoine était un jeune architecte de talent qui commençait à voir une renommé mondiale.
Benjamin de son côté , comptait ce rendre avec sa femme et sa fille au parc.

C'est ainsi qu'à 18h30 Agathe et Benjamin se retrouvent après environ 10 ans ...
Non les filles ce ne fut pas des retrouvailles comme dans une comédie romantique.Chacun restait de son côté face à la mort de leur amour .
Ce chêne , ses souvenirs tout s'envolaient.Une fois que l'arbre fut couché,Benjamin et Agathe se retrouvèrent seuls .Le soleil avait quasiment disparu et la lune apparaissait à l'horizon.
Le chêne ne cachait plus les souvenirs , les retrouvailles, les baisers et le rituel de 18h30. Tous cela disparaissaient en copeaux , en poussière sous le ciel étoilé.
Benjamin était resté là comme anéanti, il s'était assis dans l'herbe humide pour contempler ce triste spectacle.Ils ne s'étaient pas adressé la parole, ils n'osaient pas se regarder.La mort de leur amour , de leur jeunesse faisait ressortir des millions de souvenir enfouient au plus plus profond d'eux-même.
Cependant , alors que le vent se levait , la vérité éclata de nouveau.Ils étaient attirés l'un par l'autre , ils s'étaient menti pendant ses dix années pour ne pas souffrir , ne pas affronter cette passion.Une douce pluie , fine ruisselait le long des joues d'Agathe, celle -ic se dirigeait vers la sortie , le vent caressait ses cheveux et sa robe turquoise flottait dans la nuit.Benjamin se senti envahit par une sensation de bien-être et de bonheur sans faille."Agathe dit-il d'une voix douce.Le visage d'Agathe resplendissait de bonheur , comme si ses lèvres n'étaient plus closes et que sont cœur pouvait rebattre...
Elle se rapprocha de lui et pris délicatement sa main.Sans un mot , ils marchèrent tout la nuit sous a pluie n en souriant , un vent de bonheur soufflait sur la ville.
C'est comme si les choses étaient rentré dans l'ordre que la mécanique de leurs corps s'était accordées.Les aiguilles indiquaient le corps et l'esprit de l'autre.
Ils se trouvaient tout les deux dans une bulle , une bulle de savon , si douce mais si fragile , un seul pas , une seul parole aurait pu la brisée à jamais.


La ville , les lampadaires étaient témoins de leur amour. Ils marchaient encore et encore , la route était devenu leur jardin de paix et de sérénité .Ils s'échangèrent un baiser quand les cloches de Notre Dame sonnaient les 12 coups de minuit.Benjamin chuchota à l'oreille d'Agathe :" notre amour sera éternel".Une voiture arriva à toute vitesse.Agathe caressa lentement la joue de Benjamin ,son sourire était apaisé et voluptueux .La voiture continua sur sa lancé . La lune éclairait les deux visages apaisés . Le bruit de leurs corps résonnait sur le goudron .Leurs deux silhouettes enlacées reposait sur le sol froid."Notre amour sera éternel, les étoiles chantaient ses paroles et la lune versait une goutte de lumière sur leurs lèvres humides.Le vent s'apaisa et la pluie cessa , ...
La ville respirait leur amour , elle savait que plus jamais ils ne seraient séparés .La souffrance les a quittés .Maintenant leur amour sera éternelle.

Rêve, légende ou réalité , ici seul la beauté est révélée...

4 août 2008

Sans Titre.

23h30 .Froid.Métro.Dimanche 
Comme tout les dimanches elle partait faire se tour de métro comme certain regarde la télévision. 
ça lui rappelait son enfance , les tours en voiture pour s'endormir.Mais ce soir les idées noirs semblent l'emporter et le fatigue s'éloigne peu à peu.
Il n'y a que 2 personnes dans le métro se soir , enfin trois avec elle. 
Un SDF qui tente de récupérer un peu de chaleur corporel et humaine . 
Mais ce n'est pas ce soir qu'il trouvera quelqu'un à qui parler. 
Un jeune homme qu'elle voit de dos , brun , un baladeur dans les oreilles , il fredonne un mélodie en bougeant la tête de façon mécanique.
Elle semble captivé par celui-ci , elle le regarde , tente de reconnaître la chanson ... 
Et puis d'un coup la machine se met en route , ses pieds tremblent , ses jambes aussi , son coeur bats la chamades , elle le reconnaît , il se prénomme Benjamin.
Elle continue de le dévorer des yeux , il ne lui reste plus que deux stations , sa timidité surgit ses joues deviennent rouges et chaudes comme le sable d'une plage en pleine été.Elle réfléchit , tente de se calmer , mais ne le quitte pas des yeux...
Le métro s'arrête elle se décide enfin , oui mais le jeune homme attrape son sac , se lève , passe devant elle et lui jette un sourire ...
Elle reste bouche bée , ne le quittant toujours pas des yeux, les portes se referment , le métro se remet en marche et l'image de son songe s'éloigne peu à peu...
Ce n'est pas ce soir qu'elle quittera Paris définitivement et ce soir elle trouvera le sommeil ... 
Un poussière d'étoile jaillit de son coeur , l'espoir est peut -être permis

4 août 2008

Le hasard fait bien les choses ... [Partie 2 et fin]

« Tu crois que j’allais me faire avoir... »
Je lui avais glissé ces mots dans son oreille.
« Ben mince alors !!! Je croyais que t’allais tomber dedans moi !!! »
Benjamin éclata de rire. J’avais déjoué son tour… enfin mon tour. Je ne pus m’empêcher de rire à mon tour…
« Tu ne m’aura jamais à ce jeu-là… »
Matthieu, a coté, ne comprenait strictement rien. Le pauvre… Il était totalement perdu.
« He Ho les gens !!! J’existe… »
« Oui… on le voit Matt ! »
Benjamin me tenait maintenant par la taille. Nous étions devenus le centre d’attention du bar. Tout le monde nous regardait.
« … C’est bon… Vous n’avez pas bientôt fini de nous regarder… »
Benjamin s’adressait directement au groupe de jeunes.
« Peut-être que si tu me lâchais, ils arrêteraient de nous regarder… »
J’avais osé glisser cette phrase. Moi qui était tellement bien dans ses bras !!! Pourquoi j’ai dis ça. Quelques secondes après avoir dis cela, Benjamin me lâcha et recula de quelques pas.
« Alors moi je comprend rien… Vous êtes ensembles ? »
« Non… » « Oui… »
Ces deux mots s’étaient entremêlés. Je le savais très bien que nous n’étions pas ensemble mais Benjamin l’affirmait. Il me regardait avec un sourire. Pourquoi il a dit ça ?
« … Non je rigole… »
Un Ouf de soulagement parcourut mon corps mais en même temps un petit désespoir m’envahit.
« … Alors comment tu l’as trouvée sur scène ? »
Matt s’adressait directement à Benjamin.
« … Pas mal… »
« Pas mal !? C’est tout !!!??? »
« Mouai… pas mal… »
« Mais tu rigoles !!! C’était magique !!!.... Elle est faite pour la scène !!! C’est inné chez elle ! Elle a ça dans le sang… !!! »
Il ne répondit pas.
« Ohhh… et puis zut… t’as toujours l’art de rabaisser les gens toi de toute façon… »
Il ne bougeait toujours pas. Il regardait Matt et écoutait se qu’il disait. Pas un mouvement, pas un geste… Il était inerte. Tel une feuille morte au pied d’un arbre, il ne bougeait que par un coup de vent…
« Benjamin ??? Ca va ??? »
Je n’avais pas pu m’empêcher de lui poser la question. Il était, comme cela le semblait, mort. Mon Benjamim !!!... Mort !!! Non mais ça va pas de te dire ça ma Amy… Ressaisit toi un peu…
« Oui… Ca va très bien…J’étais juste un peu dans la lune… »
« Tu as été géniale Amy… Ta voix, ton charisme, ton sourire affiché dans les bons moments… qu’une chose à dire WAW !!! »
Les compliments de Matt me firent prendre une couleur rougeâtre. Je suis désolée mais les compliments et moi… Ca na pas toujours été mon fort !!!
Benjamin me souriait mais ne rajoutait pas un mot. J’étais bien contente…
« On va boire un verre… »
On s’installa sur une petite table dans un coin sombre de la pièce à l’abri des regards indiscrets. La conversation se lança. J’écoutais calmement, je ne faisais rien… La tête sur mes bras repliés, chaque mot me traversait… Je sentais la fatigue m’envahir mais je résistais. Mes paupières devenaient lourdes mais je luttais…
« On devrais rentrer je pense… »
Benjamin me regardait mais s’adressait à Matt.
« Oui je pense… Elle commence à s’endormir.
« Vous savez que je m’endors peut-être mais que je vous entends… »
Je me suis redressée à la fin de cette phrase et je les regardais successivement.
« Bon moi je vais y aller de toute façon… »
Matt se leva, nous salua et quitta le bar. Benjamin me regardait.
« Bon… On rentre… ? »
J’affirmais sa question dans un long bâillement qui voulait en dire long sur mon état de fatigue.
« Aller viens… »
Il prit ma main et ma tira jusqu’à la sortie. Mon béret et ma veste étant percées, le froid me prit de force. Je tremblais. Benjamin ôta sa veste et me la posa sur mes épaules.
« Merci… »
« De rien… »
Nous marchions l’un près de l’autre, le bras de Benjamin autour de mon épaule, ma tête appuyé sur la sienne. L’envie de fermer mes yeux me montait mais encore une fois je me forçais à rester éveillée. Ils ne nous restaient plus que quelques pas pour atteindre mon appart’. Malgré la fatigue incessante, je ne voulais pas que ce rêve prenne fin…
On est devant chez moi. On se sépare. Je lui rends sa veste et il me sourit. On se regarde comme on la souvent fait.
« Bon… ben bonne nuit… »
« Oui… bonne nuit à demain… »
« Oui… Certainement… à demain… »
Je commençait à monter les marches qu’il m’appela…

« Amy… »
« ouiii… »
« Tu as été plus que pas mal aujourd’hui… »
« C’est vrai !? Tu le penses vraiment… ? »
« Ohhh que oui !!! »
Il me regarda avec un large sourire.
« Tu as juste été exceptionnelle… Magique… et renversante… »
Exceptionnelle, magique, renversante… Ces mots faisaient écho dans ma tête. Ils frappaient contre chaque paroi de mon crâne et me faisaient à chaque fois tressaillir de bonheur. Exceptionnelle…Magique… Renversante…
« …Merci… »
Je ne pus cacher mon sourire. Aussitôt je grimpais les marches pour atteindre mon appart. Arrivée en haut, mes yeux étaient remplis d’étoiles, ma respiration accélérait à cause de l’agrandissement de l’excitation en moi. Mon souffle était court mais suffisant. Je cherchais à m’asseoir mais chaque fois que je le faisais, je me relevais aussitôt pour bouger. Je n’arrivais plus à tenir en place… J’étais tellement heureuse ! C’est là que l’on aime la vie. Qu’on trouve qu’elle est vraiment belle !!! Au bout de quelques minutes, mon portable vibra. Un texto ? Mais de qui ? Il est tard quand même…
Je me hâte de le lire. Les larmes montent…
‘Forgive me first love, but I’m too tired.
I’m bored to say the least and I, I lack desire.
Forgive me first love…’
C’était ça le texto… rien d’autre… le numéro était inconnu ! Benjamin, Matt, une personne présente dans la salle… je n’avais aucun de leur numéro…
Quelques minutes plus tard un autre texto arriva.
‘Pour te remercier de la magnifique soirée que tu m’a fait passer mon ange… Benjamin…’
WAW !!!!!!! Benjamin m’a écrit ça !!! J’y crois pas !!! Ohh qu’est-ce qu’il est parfait ce bonhomme ! Il m’a appelé Mon Ange… je crois que… que… je l’aime ! C’est pas plus compliqué que ça… JE L’AIME !
Je me couche mais je ne dors pas. Mes mains tremblent d’excitation, mes yeux pétillent d’émotions… mais quel changement ! Quel changement…

J’ouvre mes yeux. Un peu éblouie par le soleil, je ne parviens pas à les contrôler et me mets à verser quelques larmes. La corde que nous avions fabriquée hier n’avait pas bougé. J’avais trop la flemme hier pour la défaire. Je suis un peu endormie… encore sonnée parce qui c’est passé hier. Hier !? Etait-ce vrai ? Je ne sais pas… Je ne sais plus…
Je me précipite sur mon portable, boite de réception, numéro inconnu… Ouuuuuuiiiii !!! C’était bien vrai !!! Il me l’avait envoyé ce texto je le lis et le relis. J’en ai encore les larmes aux yeux… je commence à fredonner la chanson… ‘Forgive me first love…’ Je sautillais dans tout l’appart, quand j’allais chercher mon bol de céréale, quand j’allais vers la salle de bain pour prendre ma douche… Je sautillais de bonheur…
On frappe à ma porte. Mince !... Je suis toute mouillée… Je ne peux pas aller ouvrir comme ça… Attendons… Il ou elle va partir…
On refrappa. Bon ça va j’ai compris je vais aller ouvrir. J’entoure mon corps d’une serviette de bain encore humide par la chaleur de la salle de bain, j’attache mes cheveux mouillés et avec mes chaussons, je me hâte vers la porte. J’ouvre…
Non !!! Pas lui… pas maintenant en tout cas !!!
« Oups… désolé de débarquer maintenant.. »
C’était Benjamin. Il détournait sa tête mais regardait toujours vers la porte de manière à savir si j’étais encore là… Ses joues avaient tourné au rouge. Il souriait nerveusement et se mordillaient les doigts de sa main droite. Sa main gauche, elle, était dans ses cheveux. Il se grattait nerveusement la tête. En gros, il était mal ! Et je le comprend… venir rendre visite à une amie qui vous ouvre la porte en serviette de bain n’est pas la meilleur situation dans laquelle nous pourrions nous retrouver.
« Attend 2 minutes s’il te plait… »
« …J’attendrais le temps qu’il faut… »
Il attendait sur le seuil de la porte. Moi, je me dépêche d’enfiler un tee-shirt et un jeans, et le retrouve.
« Voilà… Tu peux entrer… »
Encore un peu rouge, il pénètre dans le salon.
« Alors… ? Que me vaut l’honneur de ta visite ??
« … Voilà… J’ai un service à te demander… »
Il s’emmêlait les mains.
« …euh… Est-ce que… Est-ce… »
« Est-ce que quoi ??? »
« Est-ce que…Est-ce que tu pourrais chanter pour ce soir ? »

« Quoi ??? »
« Est-ce que tu pourrais chanter ce soir au bar ? »
« Non mais j’avais compris, c’est plutôt la question elle-même qui me surprend… »
Il s’assit et respira un grand coup avant de commencer.
« Hier, quand je t’es entendu chanter, j’ai trouvé ça incroyable… »
Il me regardait et attendait que je réalise ce qu’il venait de dire. Après m’avoir certainement vu rougir, il continua.
« …C’était tellement bien que j’aimerais que tu dévoiles ton talent au grand jour… »
J’étais maintenant bouche bée, les joues toujours bien rouges. Il me demandait de chanter… MOI !... Non mais il est fou…
« T’es fou !!! Je ne serai pas… ! »
« Pourquoi ? »
« Parce que… je n’ai jamais chanté devant des gens… »
« Si… »
« Oui… d’accord hier… mais… c’était pour rire… Tu comprends… C’était un délire… rien d’autre !!! »
« Ben …. Justement… Refais nous un délire ! »
Je ne rigolais vraiment plus. Mon regard devenait plus méchant. Ma voix s’amplifiait. Je sentais mes nerfs battrent à une vitesse folle…
« NON !!! »
Benjamin avait remarqué mon changement d’humeur et c’était levé. Je fis de même mais avec plus de rage. Plus il avançait, plus je reculais…
« …Amy s’il te plait… T’énerve pas… Je te dem... »
« Non ! Je ne chanterai pas il en ai hors de question… ! »
« Mais… Mais pourquoi ? »
Les larmes commençaient à monter. Mes nerfs allaient lâcher. Je n’arrivais plus à contenir ma colère... Ce souvenir, je l’avais oublié. J’avais réussis à l’effacer de ma mémoire. Là, il me revenait. Il me frappait en plein cœur… Il me faisait mal…
Sans le vouloir, Benjamin avait touché un point sensible. Une flèche traversait mon cœur. Il saignait. Il pleurait. J’avais mal… Les images de ce souvenir revenaient lentement. Elle défilait devant mes yeux, lentement, pour bien enfoncer le couteau dans la plaie. Les larmes coulaient. Je suffoquais en pleurant. Ma respiration était très courte… Benjamin s’était levé et m’avait pris dans ses bras de manière à me regarder de plus près.
« Qu’est ce qui se passe Amy ? Dis moi… »
Il était très stressé. Sa main passait sur mon visage pour effacer mes larmes. Il tremblait. Il avait peur.
« Amy ! Dis moi ! Raconte moi… ! »

J’avais du mal à me reprendre. Ma vision était maintenant floue. Les larmes coulaient à flots. Je suffoquais, je toussais… J’étais franchement mal.
« …Amy s’il te plait… calme toi et explique moi… »
Je repris lentement ma respiration. Mes larmes cessèrent mais mes mains tremblaient toujours. Je redressais ma tête et le regardais profondément dans les yeux.
« …Amy… dis moi… »
« J’ai un très mauvais souvenir de la scène… »
« Vas y parle… je suis là pour t’écouter… »
« Bien… »
Je me dégageais de ses bras à la recherche d’un mouchoir. Ensuite, je me suis installée dans un fauteuil. Il s’installa devant moi. J’avais repris une respiration normale, mes yeux étaient secs, je pouvais maintenant maîtriser mes mains. Je respire un grand coup et je me lance.
« … Mon frère était un chanteur de cabaret… Il… il… il est mort sur scène… »
« Ohhh… je suis désolé… comment ? »
« Une bande de jeunes ont débarqué dans le bar et ont tiré dans le bar… J’étais là… J’étais derrière le bar…J’ai eu le temps de me cacher… mais pas mon frère… »
Mes larmes remontaient. Chaque mot que je prononçais venait difficilement. J’avais du mal à parler mais je résistais.
« …Des que j’ai vu sa main sur le sol… j’ai su qu’il avait été touché… J’ai attendu que les jeunes partent et je me suis précipitée sur son corps. Il ne bougeait plus, son corps gisait… »
Je repris ma respiration afin de ne pas pleurer. Benjamin s’était levée et s’était accroupit à côté de moi. Sa main caressait mon visage. Elle était douce et fragile. Elle me réconfortait un peu.
« Il me regardait dans les yeux. Ils étaient vides mais je savais qu’il me voyait… J’avais beau crier son nom, il ne répondait pas. Je le secouais, lui ordonnais de vivre mais ses yeux étaient toujours vides. Son souffle était court et bref. Il était très froid. J’avais pris sa main et lui suppliait de vivre… de rester… encore un peu… »
Les larmes m’envahissaient… mais pas que moi. Benjamin aussi s’était aussi frotté les yeux. Ma voix tremblait. Mes mains se crispaient sur la sienne. Je lui faisais certainement mal mais il ne disait rien. Il me regardait, me soutenait…
« Quand j’ai senti la pression sur ma main je savais qu’il allait partir… Je l’ai vu mourir devant mes yeux, vivre ses derniers instants… J’ai réussis à l’oublier avec le fil du temps… »
« Je suis désolé d’avoir raviver ce souvenir… vraiment désolé… »
« Non… C’est pas grave… fallait que j’en parle un jour de tout façon… »
« T’en a jamais parlé !? »
« …Non… Je n’ai jamais su !!! … J’ai du voir un psychologue mais il a perdu espoir… Mes parents ont cru que je n’avais rien… je pense qu’ils ont perdu espoir aussi… »
« Mais fallait que tu en parles… Ce n’est pas bon de garder ça pour toi ! »
« Je sais… Je sais… »
Il me prit dans ses bras…

Il me serrait très fort. Ca me faisait du bien. Sa chaleur corporelle me berçait. Ses mains me réchauffaient le cœur. Il me faisait un bien fou…
« Si tu ne veux pas chanter… tu ne chanteras pas…mais… »
« Mais quoi ? »
« Mais je crois que se serait une bonne idée… De surmonter ça ! »
« Je sais pas… »
« Je serais là. Près de toi. Je t’aiderais… »
« Je m’en doute…mais…mais si ça ne marche pas ! Si au contraire ça me blesse plus… »
« Qui ne tente rien n’a rien Amy… Il faut que tu essayes pour le savoir… »
« J’ai peur Ben… »
« N’ai pas peur… je suis là… »
Il m’avait serré encore plus fort. Mes yeux se fermaient sur son épaule. Mes larmes se sèchent mais j’en sens toujours la trace. Mes mains se crispent dans son dos. Je ne veux plus bouger. Je suis bien… je me laisse emporter par le léger vent que la fenêtre laisse entrer. Il me fait du bien. Il me rafraîchit les idées.
« Et si on allait faire un tour dans le parc… ? Prendre l’air un peu… MARCHER… »
Ce dernier mot était accompagné d’un rire ironique…
« Oui… bonne idée… allons marcher… »
J’avais accentué ma phrase afin de bien insister sur le mot ‘marcher’.
Il me tira par la main afin de me mettre prêt de lui. Il passa son bras par-dessus mon épaule… ben oui… pas par la taille parce que je suis une petite…
Nous voilà maintenant dans le parc à marcher, tel 2 amoureux transi cherchant leur destin…
On regardait les oiseaux, les jeunes, le vent pousser sur le vieux chêne… on parlait de tout et de rien, on déconnait un peu, on se poussait dans les parterres de fleur… On ne pensait pas au lendemain on vivait au moment présent… On appréciait chaque minute, chaque seconde de cet instant…
Nous nous installons sous ce vieux chêne qui a déjà vu passé beaucoup de couple…
‘Je t’aime pour la vie Caroline’
C’est se qu’il faisait écrit sur le tronc, encré à tout jamais…
« C’est mignon comme tout ça… »
Benjamin me sourit…
« Tu veux qu’on en fasse un ? »
« …Quoi ? »
« Ben un petit dessin sur un arbre… On n’a qu’à écrire ‘Ben et Amy’ »
« Tu es très original toi des fois… »
« Ben quoi je propose… »
« Pourquoi pas… ‘Parce que l’amour de la musique lie nos cœurs…’ »
« Waw !!! C’est beau… Mais vachement long à écrire… »
« Oui c’est vrai… »
« On a qu’à mettre que les initiales… »
« Mais personne ne comprendra… »
« Justement… ce sera notre secret à nous… »
Il me fit un clin d’œil et sortit de son sac un couteau.
« Tu te balades toujours avec un couteau dans ton sac… !?! »
Il ne put s’empêcher de rire et moi non plus.
« Ben… je sais pas se que ça fait là à vrai dire… Bon aller... on y va »
Il s’agenouille et commença son œuvre d’art…

Au bout de quelques minutes, les lettres PQLADLMLNC s’afficha de manière assez brouillonnent.
« Donne moi ce couteau que je t’arrange ton ‘Chef d’œuvre’… »
« Ohhh… ça va madame l’artiste… J’ai fait ce que je pouvais… On ne peut pas être douée en tout ! »
« Ah… parce que t’es doué dans autre chose que la musique… ? »
J’affichais un sourire et un regard moqueur… Il ne rigola pas tout de suite. Il me regarda.
« Moi je sais que je suis doué pour quelque chose que seule quelques personnes ont pu profiter… »
C’était son tour d’afficher cette face moqueuse.
« Ah… Et quelle est cette chose, mon cher Don Juan… »
Je le savais mais je voulais en avoir le cœur net.
« Il paraîtrait… Je dis bien, il paraîtrait… Que j’embrasse à merveille ! »
Il ajouta sans tarder.
« C’est ce que j’ai entendu… »
« Et puis-je savoir qui a dit cela ? »
J’avais cessé de corriger les initiales et je m’étais retournée sur lui, impatiente de connaître la réponse. Mes jambes étaient croisées de manière à ma retrouver en position indienne et mes coudes étaient posés sur mes genoux afin que mes bras soutiennent ma tête. J’attendais la réponse mais il ne dédaignait pas répondre.
« Alors monsieur le tombeur… »
« Toutes les filles avec qui je suis sortie… »
« Ah !?!?! Et combien sont-elles ? »
« Euh… attend je dois réfléchir… »
« Ohhh voyons… dis simplement si tu sais les compter sur les doigts de ta main… »
« Euh… »
Il ne répondit pas mais affichait simplement un sourire qui voulait en dire long sur la réponse.
« Ouai… D’accord j’ai compris… »
Je m’étais retournée sur mon travail.
« Cela ne veut rien dire quand même… Ce n’est pas parce que une dizaine de filles trouvent que tu embrasses bien que cela veut réellement dire que tu embrasses bien… »
« Ouiii… c’est vrai… mais comment en avoir le cœur net… »
« Je sais pas… »
« Moi je sais… »
Il me regardait avec un large sourire et il commença à se mordiller les lèvres… Le soleil éblouissait ses yeux. Il était allongé de tout son long dans l’herbe fraîchement coupée.
Moi je sais… Les mots résonnaient dans ma tête… je les murmurais… Je le regardais encore… Il me regardait encore…

J’avais compris ce qu’il voulait dire. Je cesse donc mon ouvrage et me retourne encore une fois face à lui. Lui aussi c’était redressé et avait repris cet air sérieux que l’on prend lorsqu’on ne sait pas quoi faire. Il me regardait dans les yeux. Je le regardais aussi dans les yeux. Je m’y perdais. Il se plaça à 4 pattes et s’avança vers moi. Son visage s’approchait. Son sourire était réapparut.
« Tu as compris… »
Je ne bougeais pas… J’attendais le moment. Il s’assit devant moi. Sa main prit la mienne. Il entremêla ses doigts lentement. Sa main remontait en douceur mon bras. Il atteignit mon épaule. Je ne pus m’empêcher de frissonner. Il rigola et moi aussi. Ses doigts effleuraient mes lèvres encore en plein sourire. Mon sérieux tomba aussi vite. Le sien aussi. Il ne regardait plus mes yeux mais mes lèvres. Il se mordillait les siennes. Ca me donnait terriblement envie. Il s’avança. Nos visages étaient très proches. Sa main était maintenant sur ma joue. Nos lèvres s’effleurèrent une première fois, puis après un geste de recul, elles se touchèrent réellement. Nos bouches ne faisaient plus qu’une. Je m’évaporais. Ses lèvres étaient aussi douces que ses mains. Il m’embrassait avec une légèreté qui se traduisait par de la peur. Sa main ne bougeait pas de ma joue. Ses lèvres ne se décollaient pas des miennes. Ma main caressait ses cheveux.
Mon corps commença à basculer. Il me retint sans pour autant cesser de m’embrasser. Tout en douceur, comme il s’avait si bien le faire, il posa ma tête sur l’herbe. Il s’arrêta 2 secondes, me regarda.
« …Tu es tellement resplendissante… »
Le sourire prit place sur mon visage. Il se rapprocha à nouveau. Nos lèvres se collèrent de nouveau. Il se renversa sur le coté. Je me retrouvais sur lui, ses mains voyageant dans mon dos. Le silence régnait autour de moi. Enfin, c’est l’impression que j’avais. Les oiseaux avaient cessé de chanter, le vent avait cessé de souffler, les gens autour de nous nous évitait en afin de ne pas nous déranger… Le monde s’était arrêté ! Un peu comme dans la publicité de Caprice de Dieu… Non… je rigole…
Puis, je ne sais pour quelle raison j’ai décollé mes lèvres des siennes…
Je le regardais avec amour mais une certaine phrase sortit de ma bouche.
« … C’est un jeu… hein ? »

Il se redressa et me regarda. Il semblait perdu.
« Quoi… ? »
« Tout ça c’est juste pour rire… n’est ce pas ?... »
Il me regardait les yeux grands ouverts à la recherche d’une réponse.
« … euh… ouai… bien sur… »
Il s’était relevé et s’était réinstallé comme auparavant. Il se tenait les jambes, ses lèvres appuyées sur ses genoux. Son regard était à présent vide.
« Ben… Ca ne va pas… ? »
« Si si… ça va très bien… »
« Ohhh ça va ! Me fait pas le coup de ‘je me sens bien mais je tire une gueule jusque par terre’ s’il te plait… »
« Si ça va ! »
Il me regardait, ses yeux dans les miens.
« Ohhh ça va t’emballe pas… Je te demandais ça simplement parce que je suis ton amie… N’importe quel ami réagirait comme ça… »
Il ne répondait pas. Je me remettais à nouveau dans mon ouvrage histoire de détendre un peu l’atmosphère.
« Bon Ok… Tu m’énerves à me demander comme ça ce qui se passe… »
« Mais j’ai rien demandé… ! »
« Justement !!! »
« D’accord… Tu me fais peur là Ben… »
« Tu vois ! C’est ça le problème ! »
Il était maintenant debout et marchait vers moi, ses bras gesticulant dans tous les sens.
« QUOI ! »
« Ben… On vient de passer un moment incroyable et toi… tout se que tu trouves à dire c’est… C’est un jeu Ben hein !? »
En prononçant cette dernière phrase, il avait pris un ton ironique qui voulait certainement me représenter.
« … Tu me reproches d’installer des limites entre toi et moi !!! »
« Mais pourquoi t’en installes… On n’a pas besoin de ça !!! »
Nous étions maintenant debout tous les 2, face à face, entrain de se faire un match de tennis verbal. Chaque fois que l’un répondait, l’autre répliquait de plus belle ! Une vraie dispute de couple.
« … C’était tellement bien… Et toi… toi…t’as tout gâché… »
Sa voix avait diminué au fur et à mesure que sa phrase avançait. Il regardait maintenant le sol, l’air abattu. Il se frottait la tête parce qu’il ne savait quoi faire… Je me suis alors avancé vers lui…Je lui ai pris sa tête et l’ai embrassé. Quand mes lèvres ont quitté les siennes, nos fronts étaient collés l’un contre l’autre.
« … Je ne peux pas Ben… J’ai fais ça parce que…pare que… tout ce que tu m’as dis m’a… m’a touché… profondément… mais… »
« Mais quoi ?… »
Sa voix tremblait. Elle était fragile et douce. Il murmurait presque. Un air désespérait prenait place sur son visage. Il me regardait profondément, les yeux écarquillés… J’ai même cru voir une larme sous son œil gauche. Il entremêlait ses doigts dans les miens.
« … Mais moi… je peux pas… t’es mon ami… on se connaît à peine depuis 3 jours… »
Il se détacha de moi et me fit un léger sourire. Il s’était retourné et partait…
« Benja… »
Ma voix n’était pas assez forte. Je n’arrivais pas à parler plus fort. Je ne voulais pas. Mais qu’est-ce que tu as fait ma Amy !?! Pourquoi t’as fais ça ? Pourquoi t’as dis ça… ? Je suis dégoûtée par moi-même. Je n’avais jamais vraiment eut ce sentiment auparavant.
« … Benja… »
Ma voix se perd dans le vent. Elle s’estompe. Je sais qu’il ne l’entend pas mais je l’appelle quand même. Son corps devient de plus en plus flou. Sa silhouette rétrécit et se perd dans le paysage. Je ne le vois presque plus. Je le perds. « … Benja… »

Je suis là, seule. Je cherche du réconfort dans les yeux des passants mais ils m’ignorent complètement. Mes mains tremblent et se crispent. Mes yeux se perdent dans le paysage. Les larmes ne veulent pas venir. Elles restent coincées dans le fond de ma gorge. Elles me font mal. J’avale difficilement ma salive. Elle aussi me fait horriblement mal. Ma gorge est trop serrée. Je ne parviens pas à me détendre. Je ne bouge pas. Les larmes commencent à couler. Elles ne s’arrêtent plus maintenant. Ma main maladroite tente de les essuyer mais a chaque fois qu’elle le fait, une nouvelle larme apparaît encore plus grosse que la précédente. Je ne doute pas que des traînées noires se sont dessinées sous mes yeux, à cause du mascara. Waterproof qu’il disait… Je m’en fous à vrai dire. Pour moi, plus rien ne comptait. Seule la silhouette fine de Benjamin comptait même si je ne la voyais plus. Je l’imaginais. Je revoyais ce visage désespéré, ses yeux grands ouverts à la recherche d’une réponse dans le fond de mes yeux, ces doigts qui s’entremêlaient dans les miens… Qu’est ce que j’a fait !? Et pourquoi je l’ai fais ? Qu’est-ce qui m’a pris de dire ça ? Je l’aime… Je le sais que je l’aime… Alors pourquoi ?… Peut-être la peur… N’essaye pas de te trouver d’excuse Amy !… T’es juste idiote c’est tout ! Tu ne sais pas accueillir l’amour quand il frappe à la porte de ton cœur… Pfff… Qu’est-ce que je vais faire maintenant ?... Je crois que je vais rentrer chez moi et me lamenter sur mon propre sort. Tenter de me réconforter avec un ou deux… même plus… verres de vodka. Me griller une cigarette tout en me disant que je devrais arrêter. M’installer devant la télé, le pot de glace devant moi, une cuillère à la main et à chaque bouchée, me rappeler que je devrais faire un peu attention à ma ligne.
Je déambule dans les rues. Elles me paraissent floues à cause de mes larmes. Mon appart n’est plus qu’à quelques mètres. Je traîne mes pieds dans les escaliers comme si le moindre effort me rappelait ce qui c’était passé. J’essaye plusieurs fois de mettre la clé dans la serrure. Après 4 fois, j’y arrive enfin. Je jette ma veste sur la chaise, j’allume la chaîne stéréo et je vais chercher la bouteille de vodka dans le frigo. Un verre à la main, je tente de prendre le paquet de clopes dans mon tiroir. Je m’installe sur le siège de bureau. Je tourne dessus. La musique se lance…

‘May it be…’ La musique d’Enya m’atteint en plein cœur. Je tournois sur ma chaise, la tête bien en arrière, mes cheveux pendant, un verre dans une main, une clope dans l’autre. Je me balance au rythme de la chanson. Je fini mon premier verre d’une traite ma cigarette se grille très vite. Je verse un second verre de vodka. Je m’allume une autre cigarette. La musique m’enlace de ses bras de notes. Mon verre se termine. Je reprends la bouteille. La chanson recommence. ‘May it be…’ Une partie de la vodka que je verse tombe sur moi. Je me relance vers l’arrière. Mes bras gesticulent au rythme de la musique et mes pieds ; appuyés sur mon bureau, allument la boule lumineuse que mes amis m’ont achetée pour mon 17ème anniversaire. Des lumières rouges, bleues, vertes, jaunes, roses volent dans la pièce. Mes bras voyagent dans tous les sens. Parfois ils forment des vagues, parfois des cercles, par moment ils s’entremêlent dans mes cheveux. Ces mouvements vident mon verre sans que je boive. Ma bouteille se vide. Je me lève pour aller en chercher une autre. Mes pas sont incontrôlés ; le mouvement de mes mains devient vague. J’atteins le frigo mais avec l’aide du mur. Je saisis la bouteille difficilement et cours me rasseoir. La musique d’Enya ne cesse de passer en boucle. Les lumières tournoient continuellement dans la pièce. Mon verre semble trop souvent vide. Mon paquet de clope se vide lui aussi.
La nuit est tombée. La lune éclaire faiblement le bureau de sa splendide blancheur. Mes Bras ne sont plus du tout contrôlés ; ma tête penche d’un côté ; mes jambes se tiennent faiblement sur le bureau. Mes yeux sont clos et ma main sert difficilement mon verre de vodka. Je n’ai plus de clopes. Je suis en manque. La musique tourne toujours. Je ne sais pas quelle heure il est. Je ne sais pas se que je fais. Je ne sais plus pourquoi je le fais…
Ma deuxième bouteille de vodka est complètement vide. Je n’ai pas soif mais j’en ai encore envie. Les lumières de la boule lumineuse bougent plus. Mon verre me glisse des mains. Je me sens partir sur le côté. Je ne soutiens plus mon corps, je ne le contrôle plus. Je glisse. Au bout de quelques secondes, je me retrouve à terre, à plat ventre ; la tête contre le sol. Mais impossible de me lever. Mes bras sont trop faibles ou bien trop flous je ne sais pas... Je me glisse sur le côté histoire de pouvoir respirer. L’alcool me monte à la tête. Des envies de vomir me viennent par moment. Mes paupières sont lourdes…

« Amy !!!! »
Matt se précipite sur moi. Adrien le suit. Il me secoue. Il croit que je suis morte je pense. Mes eux s’ouvrent difficilement. Ma tête va exploser ! J’ai mal partout comme si je m’étais battue hier. La chaise à ma gauche était renversée. Une des bouteilles se trouvaient à côté de moi.
« Amy !... mais qu’est ce que tu as fais ? »
Adrien me regardait dans les yeux. Il était très stressé. Matt à côté regardait la bouteille de vodka.
« … Ouai… je comprends… »
Il montra la bouteille à Adrien qui se retourna directement sur moi.
« Mais pourquoi t’as fais ça !? Ca va pas la tête !!! »
« …Je…je… »
« Tais toi et essaye de te reprendre un peu… »
« Aide moi à la lever… »
Matt et Adrien me soulèvent et me posent dans mon lit. Je ne peux pas les aider ; je me sens trop faible. Adrien place la couverture sur moi et rejoins Matt dans le salon. Je ne sais pas se qu’ils ont fais. Je me souviens juste m’être endormie.
Il est 14h15 quand je me lève. Et ce crâne qui n’arrête pas de me faire mal ! Me voilà maintenant dans le salon où je ne peux m’empêcher de pousser un cri.
« Quoi ! Quoi !!! Qu’est ce qu’il se passe !? » « Ohhh ça va pas la tête de crier comme ça !!! »
Adrien et Matt étaient tous les 2 sur le canapé et c’était réveillé en sursaut suite à mon cri. Adrien semblait plus stressé et Matt, lui, était plus cool, plus fatigué.
« Amy !? Mais ça va pas de crier comme ça !!! »
« Excusez moi mais j’ai été surprise vous trouver dans mon salon ; à moitié endormi ! Qu’est-ce que vous faites là ? »
« Madame demande se qu’on fait là Adrien… »
Ils rigolaient.
« Vous arrêtez de rigoler comme ça et vous allez me raconter se qu’il se passe !? »
« Oula… Elle ne rigole pas là… »
« Non je ne rigole pas Matt ! »
« Madame hier a joué au saoularde… »
« Au saoularde ?... »
« Tu ne te rappelles pas ? »
Adrien semblait surpris que je ne sache pas se qu’il s’était passé.
« …non… »
« On est rentré ici et n t’as trouvée étendue sur le sol… »
« … étendue sur le sol… ? »
« Peut-être que ça, ça va t’aider à te rappeler… »
Matt me tendait une bouteille de vodka vide. Je pris la bouteille et au contact, le sentiment d’apesanteur de la soirée d’avant grandit en moi ; comme si la bouteille m’avait ramené tous mes souvenirs. Je me suis alors retournée et ai regardé quel CD se trouvait dans la stéréo.
« … Enya… »
« Oui. Parfaitement… Enya… mais aussi les clopes et la vodka ! »
Matt rigolait de manière moqueuse. Tout me revenait… la chaise, les clopes, la musique ; le verre, les lumières… Qu’est-ce que j’avais fais ? Je m’étais saoulée !!!
Matt et Adrien me regardaient d’un air moqueur.
« ON a un trou de mémoire mamzelle ? »
Je les regardais successivement. Je ne rigolais pas.
« Pourquoi t’as fais ça Amy ? »
Je ne disais rien. Je ne voulais pas lui dire. Matt remarqua alors que je ne rigolais pas et repris son sérieux.
« … Qu’est-ce qu’il s’est passé Amy ?… C’est mon frère c’est ça ? »
Son frère mais je le connais pas son frère… Pourquoi il parle de son frère lui…
« … ton frère… ? »
« Ben oui… Benja… »
« Benja est ton frère !? »
« Ben oui… Tu ne le savais pas ? »
Est-ce que j’avais l’air de savoir ?
« …non… »
« Ben maintenant tu le sais… alors c’est lui ? »
Mon silence en disait long. Matt s’approcha de moi…
« Qu’est-ce qu’il a fait ? Raconte moi… »
« Il a rien fait… »
« Il a rien fait t’es sûr… »
« Oui… parce que le problème… c’est moi… »
« Toi !?! Je comprends plus rien… »
Me voilà lancée dans une explication détaillée des évènements…

« Ah ouai je comprend maintenant… »
Je regardais le sol. Les larmes montaient mais je résistais. Mon sourire était faux mais je le laissais pur ne pas paraître trop triste. Adrien avait les yeux grands ouverts et un petit sourire maquillait sa bouche. Il s’approcha de moi.
« Tu l’aimes ? »
Mais pourquoi il me demande ça lui ! Il a pas compris se que je viens de raconter ou quoi !
« …Je sais pas… je ne le connais que depuis 3jours… »
« Je ne te demande pas ça ! Répond à ma question… »
J’étais assez surprise de sa réaction. Ses mains tenaient les miennes, ses yeux étaient plongés dans les miens. Il attendait une réponse ; un indice qui aurait pu l’aider.
« … »
« Amy… est-ce que tu aimes Benja ? »
Mon regard s’était baissé pendant cette phrase. Adrien souleva mon visage pour me forcer à le regarder.
« Amy… répond… »
« … Je…je...je sais pas… »
« Je sais pas n’est pas une réponse…Alors ? »
Il me serrait les mains de plus en plus fort mais sans pour autant me faire mal, ses yeux toujours dans les miens.
« Je crois… »
A la suite de ses mots, Adrien me lâcha les mains et parut satisfait de ma réponse. Il me sourit comme si rien ne c’était passé.
« Tu chantes ce soir ? »
Pourquoi ce changement de conversation ? Il me fait peur là…
« Je ne pensais pas chanter… »
« Quoi !?! »
Matt s’était redressé et retourné sur moi, les yeux écarquillés, bouche bée.
« Ouai c’est vrai tu devrais chanter. Parait que tu chantes bien et je ne t’ai jamais entendue chanter ! »
« Elle ne devrait pas… Elle DOIT !!! »
« Je sais pas… Je suis très timide… Je ne serais pas… »
« On s’en fou de ta timidité !!!! Faut surmonter ce genre de défauts !!! Tu crois que Ben il a chanté la première fois devant un public sans avoir le trac peut-être… ! Plus timide que lui, tu meurs… »
« …Il est timide Ben ?... »
« Ouai à fond ! Il devient rouge comme une tomate… »
« Ca se voit pas… »
« Parce qu’il surmonte sa timidité… Il ne se laisse pas faire ! »
« … mouai mais c’est plus facile à dire… qu’à faire ! »
« Ouai mais si tu ne tentes pas…tu n’y arriveras jamais…Comme on dit ‘ Qui ne tente rien…’ »
« ..’n’a rien’… Je sais »
J’avais interrompu Matt dans son explication. C’est ma phrase, celle qui me fait vivre, celle qui me fait faire des choses impensables comme venir ici à Paris… Il s’en était servi contre moi. Ca me dégoûtait et en même temps m’amusait.
« … Bon… ben d’accord… »
« YES !!! »
« Je te l’avais dis que ça allait marcher… »
Adrien me tira vers l’escalier.
« Attend je peux pas sortir comme ça !!! »
Adrien et Matt se stoppèrent nets et me regardèrent de bas en haut.
« …Ouai t’as raison… dépêche toi… »
Je me hâte de me changer, de me brosser les dents et les cheveux et nous voilà partit pour le bar…

Adrien me tenait toujours la main. Arrivé à la porte, je le tire légèrement en arrière afin qu’il se stoppe. Adrien comprit tout de suite et s’arrêta net en laissant Matt rentré seul rejoindre le reste de sa bande. Je le pris dans mes bras et lui ai glissé un mot à son oreille en murmurant.
« …Tu seras là… quand je serais sur scène je veux dire… tu me laisseras pas toute seule hein !?!... »
« Bien sur… je serais là près de toi… »
« …merci… »
Ce merci je l’avais accompagné d’un baiser sur la joue. Il me sourit et nous sommes alors entrés dans le bar. Anais, Yasmine, Emma, Matt et Benjamin étaient là avec d’autres jeunes. Adrien me présenta. Benjamin me fuyait complètement et je le comprenais.
Au bout de quelques minutes, Emma s’incrusta dans la conversation.
« …Cette après-midi, ben et moi on s’est éclaté… »
« Ah et qu’est-ce que vous avez fait ? »
J’écoutais sans rien dire. Anais posait les questions à ma place comme si elle pouvait entendre mes pensées.
« … Il est venu me rejoindre au magasin et on a parlé toute la journée… »
Benjamin n’entendait pas la conversation, il parlait avec les mecs.
« … puis il m’a avoué qu’il était dingue de moi et…et… »
« Et ??? »
Le mot était sortit tout seul. Je voulais savoir.
« Et… il m’a embrassé !!! »
Quoi !!!! Il l‘a embrassé alors que quelques heures plus tôt, il m’embrassait ! Non mais… Là, je comprend plus rien !!!
« … C’était tellement… MAGIQUE ! »
Tais-toi !!! Je veux plus t’entendre. Je veux seulement comprendre se qu’il vient de se passer… Se qu’elle vient de dire… J’avais mal au cœur. Mes yeux étaient maintenant rivés sur Benjamin qui ne semblait toujours pas avoir entendu notre conversation. Les larmes arrivaient, je le sentais par la douleur désagréable que j’avais dans ma gorge. Vous savez cette douleur qui vous gêne et qui vous empêche de parler… que si vous prononcé un seul mot, les larmes coulent… Je la ressentais à ce moment présent. Benjamin ne me regardait toujours pas. Emma elle nous faisait part de ses sensations durant le baiser. C’est étrange mais j’ai l’impression que leur baiser était moins intense, moins magique que le notre. Pourquoi ? Je ne sais pas… Peut-être parce que la jalousie l’emportait sur cette manche. ‘Ding ding dans cette manche, la jalousie l’emporte haut la main’ Pitoyable de se résoudre à ça. Je ne suis pas comme ça pourtant.
« …Il me regardait profondément dans les yeux… et ces lèvres étaient douce… elles le sont toujours d’ailleurs…»
La colère monte aussi. ‘Ding ding 2ème round remporté par la jalousie… Amy ne semble pas dans son match…’
Je me perds dans cette jalousie qui me prend par la gorge. Mon regard ne quitte pas Benjamin. Je repense à ce moment, cet instant magique qui c’était envolé par ma faute. Ce baiser s’y intense, tellement fort…
« Amy c’est à ton tour… »

Adrien me sortait de mes pensées. Sa main sur mon épaule m’apaisait. Je me sentais plus détendue, plus calme, plus sereine. Bref, il m’avait fais du bien. Instinctivement, je me suis levée. Je ne savais plus se qu’il m’avais dis. Benjamin me regarda.
« Tu vas faire quoi ? »
« …je… je… »
« Elle va chanter ! »
Adrien avait répondu à ma place. J’tais restée sur place, inerte. Je ne contrôlais plus ma bouche. Je réalisais seulement ce que j’allais faire. Adrien me prit par le bras et m’amena vers la scène.
« Tu veux chanter quoi ? »
« Je sais pas… »
« Tu aimes quoi comme chanson en ce moment ? »
« …euh… pour le moment je suis très Duffy… »
« Ok… Duffy… Je crois que j’ai une partition d’une chanson d’elle pour les musiciens… Tu connais tout l’album ? »
« … oui… plus au moins…pas les paroles mais je connais le rythme des chansons… »
Adrien cherchait dans un tas de feuilles près d’un baffle.
« Ah voilà… Warwick Avenue… » Tu connais ? »
Si je connais ! Mais j’aime cette chanson !
« …oui… »
« Bien je donne les partitions en attendant installe toi près du micro… »
Je monte doucement les marches qui me séparent du micro. Le stress monte. J’avance délicatement. Personne ne remarque encore ma présence sauf Benjamin qui ne m’a pas quitté des yeux. Mes mains tremblent. J’ai du mal à serrer le micro pour le régler. Adrien me rejoints.
« Les musiciens font des tests. Ils vont t’appeler dès qu’ils sont près. Tiens… Voilà les paroles… »
Il était déjà retourné et près à partir.
« … Adrien… »
Ilse retourna aussitôt sur moi et s’approcha.
« … T’inquiète… ça va aller… »
Il me prit dans ses bras. Je sentais son cœur. Il battait aussi vite que le mien comme s’il stressait à ma place. Il s’écarta de moi et ensuite descendit de la scène. Je me sentais seule, perdue sur cette scène nue de talent.
Au bout de quelques minutes, Michaël, le guitariste, s’approcha de moi pour me signaler qu’ils étaient prêts. Noooonnnn je ne veux pas !!!... Pas déjà !!! Vous êtes peut-être prêts mais pas moi ! Mon visage était certainement marqué par la peur parce que Michaël ajouta: «T’inquiète… ça va aller… »
Pourquoi ils me disent tous ça ! Ca ne m’aide pas vraiment…
Un regard vers les musiciens qui par un signe de tête me signale le commencement.
1, 2, 1, 2, 3, 4… la musique se lance…encore une fois…

Mes mains se crispent. Elles sont moites. Je les essuie discrètement sur mon jeans. Mes cheveux pendant se collait à mon visage en sueur. Je les écarte maladroitement de mes yeux. Les gens me regardaient tous. Les notes avançaient mais je ne démarrais pas. Aucune note ne sortait de ma bouche. J’étais paralysée. Les gens me regardaient mais ne me huaient pas. Il se demandaient simplement quand j’allais chanter. Adrien monta alors sur scène…
« T’es la meilleur Amy… Vas-y montre leur… »
«Matt était lui aussi monté. Les musiciens avaient cessés de jouer. Ils m’attendaient tous.
« Amy… Pourquoi tu stresses comme ça… Tu chantes super bien ! Si tu chantais faux je te comprendrai mais là… T’as une voix magnifique… Montre leur… »
Ils me regardaient tous les deux avec assistance. Je n’osais plus les regarder. Ils me prirent tous les 2 dans leurs bras. Adrien me murmura à l’oreille.
« …Fait le pour Ben… »
Oui !!! Ben !! Ce traître… Cette ordure qui en quelques heures avaient tourné la page. Qu’est ce que je le hais celui-là !… Et pourtant je l’aime !!!…Tellement !!!
Ils se retirèrent et ma laissèrent seule face au micro. Les musiciens relance la musique. Cette fois j’y vais. ‘When I get to Warwick Avenue’ Je vivais la chanson comme la dernière fois. Les paroles venaient instinctivement. Benjamin s’était levé avec Emma et dansait un slow, juste sous mon nez. Mais je ne me laissais pas faire ; Je ne le regardais pas. Je chantais comme si c’était la dernière fois. Arrivé à une certaine parole je fusillais Benjamin du regard. ‘You think you’re loving but you don’t love me…’ Qu’est que je l’aime cette phrase. Tellement vrai. Benjamin ma regardait aussi. Il ne baissa pas son regard jusqu’au moment où il se trouva dos à la scène. Emma ne me regardait pas. Elle avait les yeux fermés, la tête appuyée sur l’épaule de Benjamin. Elle fredonnait quelques paroles… Apparemment, elle aime vraiment bien Duffy. Ou alors elle vivait elle aussi la chanson. Des frissons parcourent mon corps. ‘I want to be free, baby… You’ve hurt me… ‘. Nos regards se croisaient encore. Ils ne se lâchaient pas. Il serrait plus fort Emma qui ne se doutait pas de tout se qui se passait. La rage arrive, la colère aussi… La lumière ne m’atteignait pas. Je ne la voyais pas à vrai dire. Comme les gens au tour. Je ne voyais que lui. Je lui lançais chaque mot de la chanson. Chaque regard que je lui faisais était censé accentuer le sens de la phrase. Je le haïssais du plus profond de mon être. Cette haine, je l’utilisais de manière positive : en chanson. Je ne voulais pas craquer, je résistais, je me retenais de pleurer. Je ne voulais m’attrister sur mon sort. ‘You think you’re loving but you don’t love me... I want to be free…Baby, you’ve hurt me…’ Ces derniers mots résonnaient dans ma tête. Pendant que je chantais, d’autres personnes étaient venues danser aussi. Moi je ne quittais pas Benjamin des yeux. Lorsque la chanson s’était arrêtée, tout le monde se leva pour m’applaudir. Même Emma sautais sur place en criant ‘…Amy t’es la meilleure !!!!’ Un vrai standing ovation. J’en avais des frissons partout. Seule Benjamin n’applaudissait pas. Il me regardait, ne souriait pas, les bras croisés. Les larmes montaient… De joie ? Je ne pense pas… De bonheur ? Non plus… De tristesse ? Oui… certainement…

Le premier qui a cru en moi ne m’applaudissait pas. Tout le monde criait ‘une autre’. Mais je n’avais pas très envie. Je me sentais mal, la gorge me serrait. J’avais des vertiges. Mon regard était toujours posé sur Benjamin et lui ne le quittait pas. Il me sourit d’un air narquois. Adrien et Matt montèrent sur scène. Matt ce saisit du micro.
« Vous voulez encore de Amy !?! »
Les gens dans la salle se mirent à hurler ‘oui’. J’étais un peu sous le choc. Tous ces gens voulaient m’écouter encore chanter… Quand tous ces gens ont crié ‘oui’, mes yeux quittèrent Benjamin. Ils étaient grands ouverts, plein de surprise. Je n’y croyais vraiment pas. Pour la première fois de ma vie des gens m’avaient entendus chanter et ils voulaient encore m’entendre. De vraies larmes de joie montaient. Le sourire se dessinait sur mon visage. Mes yeux devaient certainement pétiller de bonheur. Matt me tendit le micro.
« Mademoiselle… vos fans vous appellent… »
Je me saisis du micro.
« …Merci… Merci beaucoup… C’est la première fois que je chante en public… Merci… vraiment… Je ne sais pas quoi chanter d’autre… »
J’étais complètement perdue dans mes pensées. Je rigolais parce que j’étais paumée. C’était un rire nerveux. Mes mains se baladaient dans mes cheveux pour faire quelque chose. Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. Mais je rigolais. Je ne pensais plus vraiment à Benjamin bien qu’il n’était pas très loin de moi. Je voulais juste chanter. Je ressentais ce plaisir si intense que l’on a lorsqu’on chante devant des gens. Même as juste le plaisir que l’on a en chantant tout simplement. Vivre une chanson, la ressentir, sentir son cœur battre au rythme de cette chanson, chaque note étant apprécié à leur juste valeur… ‘Come away with me in the nigth…’ Les musiciens avaient déjà commencé à jouer. Nous nous étions mis d’accord sur la chanson. Du Norah Jones… Tellement beau…
‘…and I’ll write you a song…’
Les mots sortaient, les notes suivaient, la musique se mélangeait au tout…
Benjamin était encore là à me regarder chanter. Pour la première fois de la soirée, je lui souris. Je voulais vraiment qu’il vienne avec moi…
‘Come away with me and we’ll kiss…’
Cette parole me fit rappeler la douceur de son baiser, sa légèreté quand il m’avait pris la main, sa fragilité quand il me la serrait, la lenteur avec laquelle ses mains avaient parcourus mon corps… Je ne parvenais pas à cesser de sourire. Ni à le regarder d’ailleurs…
‘While I’m safe there in your arms…’
La fin de la chanson était proche. Benjamin me souriait. Son pied bougeait au rythme d’un son imaginaire. Il l’imaginait et il l’accordait à la musique.
‘… Come away with me… ‘
Voilà c’était fini ! Je me sentais vraiment bien malgré tous ce qui c’était passé… Benjamin me souriait encre et cette fois applaudit.
‘Encore ! Encore ! Une autre ! Une autre !...’
Je voulais boire un verre, me rafraîchir la gorge. J’avais besoin d’une pause. J’avais besoin de reprendre un peu mes esprits. Je me suis alors excusée et Adrien prit ma place. Il se débrouille plutôt bien. On voit qu’il a l’habitude. Le public l’aime…
Je m’isole un peu dans un coin de la pièce pour respirer. Benjamin s’avance vers moi les mains dans les poches, les bras bien tendus, le regard relevé, la tête semi baissée, ses lèvres repliés sur elle-même qui s’étirent… C’est une explication très détaillée mais elle vaut le détour. Il est tellement chou comme ça avec son beau sweat bleu, ses cheveux en batails en train de se mordiller les lèvres. Je ne voulais pas parler alors je lui ai simplement adressé un sourire. Il me le rendit. Il voulut alors dire quelque chose, qu’Emma se précipita sur lui pour l’embrasser. Mon visage changea d’expression en 2 secondes. Benjamin ne tenait pas Emma, ses yeux étaient ouverts et regardaient Emma avec surprise. Mais après quelques secondes, ses mains saisirent sa taille, ses yeux se fermèrent en douceur et il lui rendit son baiser. J’étais, la bouche entre ouverte, en train de le regarder, perplexe. Emma se retira au bout de quelques secondes et s’en alla sans m’adresser un seul regard, comme si j’existais pas… ou plutôt plus…
Benjamin resta là, les lèvres encore rosées du baiser, les bras entrouverts dans le vide, le regard à hauteur de l’endroit où se trouvait le visage d’Emma quelques secondes auparavant. Je le regardais d’un air stupide et moqueur à la fois… Mon rire était nerveux… mais nerveux dans le sens où je ne voulais pas montrer que j’étais énervée et jalouse parce qu’il s’était passé. Il semblait encore surpris de se qu’il venait de se passer. Son regard se détourna du sol pour croiser le mien. Il se remit à son état normal, me sourit.
« … bravo… pour les chansons… comme la dernière fois… incroyable… »
Il me l’avait dit de manière assez hésitante, la timidité ayant pris possession de lui. Ses joues avaient pris une couleur plus rougeâtre lorsqu’il avait dit ça. Ses mains s’entremêlaient. Je ne voulais plus l’entendre, ni le voir. Là, j’avais carrément eut la preuve de ce qu’Emma avait dit. Ils s’étaient embrassés… quelques heures après que l’on se soit embrassés. Je n’arrivais pas à le croire. Ce que je ne comprenais pas c’est qu’il ne dise rien… Il venait d’embrasser Emma devant moi et… et… ça ne lui faisait rien ! Il me parlait comme s’il ne s’était rien passé… Comme si ça n’avait pas d’importance… comme ci ça n’avait pas de sens pour lui… Il me faisait profondément mal ! J’ai donc quitté le bar, laissant Benjamin tout seul dans son coin

Mes nerfs allaient explosés. Je me sentais faible. La lune éclairait mon visage marqué par la tristesse. Je marchais vite, je courais presque, jusqu’à ma voiture… La fatigue, l’essoufflement, les vertiges s’emparaient de moi mais je tenais bon. Je continuais. Je voulais m’éloigner au plus vite de ce lieu, de cet individu, de ce souffre douleur… Le vent qui caresse mon visage est froid et humide. Il va certainement pleuvoir dans peu de temps.
« …Amy !!! »
Je n’écoutais pas… Je continuais d’avancer. Je ne me retournais pas. Je ne voulais pas.
« Amy !!! S’il te plait !!! »
La voix était assez loin de moi. Je continuais toujours. Mon pas accéléra. Mes mains se balançaient le long de mon corps. Je n’étais plus très loin de ma voiture. Je voulais vraiment partir loin. Du moins durant quelques temps, histoire d’oublier un peu se qu’il se passe ici et revenir aussi ravie qu’au départ.
« Amy !!!!... »
La voix se rapprochait… Ne te retourne pas… Avance… Ne t’arrête pas ! Ne craque pas ! Tu as besoin de cet exil, de ce repos… Tu as besoin de te changer les idées, de l’oublier ce Benjamin…
Pars… Ne te retourne pas…Avance… Marche…
Je sors les clés de ma poche. Une chance que je l’ai avait laissées là depuis le premier jour. Je me hâte d’ouvrir la voiture. La pluie commence à tomber.
« Amy !!! »
La voix était encore plus proche que la dernière fois. Les clés glissent de mes mains. Je me dépêche de les ramasser malgré la tempête qui fait couler des tonnes d’eau sur le trottoir. Elles glissent encore de mes mains mais je les rattrape de justesse.
« Amy !!! »
La pluie dégouline le long de mes cheveux. Ils sont trempés comme le reste de mes vêtements. On aurait cru voir une pluie de films américains, vous avez celle qui tombe par seau d’eau.
« Amy !!! »
Dépêche toi ma Amy. Mes doigts mouillés sont gelés. J’ai du mal à ouvrir ma porte. Encore un désavantage qui s’ajoute à la longue liste de ce vieux tas de ferrailles qui me sert de voiture. La pluie tombe de plus en plus fort…
« Amy !!! »
Ca y est la porte s’ouvre enfin. Je me précipite à l’intérieur, bien à l’abri de cette tempête qui fait rage.
« Amy… »
La voix était un plus faible mais je savais qu’elle était très proche
Je me hâte de démarrer la voiture. Le lecteur Cd s’allume dans ma voiture. Les essuie-glaces se mettent en route. Le moteur gronde. J’appuie sur l’accélérateur mais je dois freiner aussi vite…

Un grand boum suivit le coup de frein. Benjamin se tenait là devant la voiture. Il avait frappé sur le capot pour que je m’arrête. La pluie coulait sur son visage, ses cheveux étaient raplatis et lui créaient une mèche de côté, ses bras étaient tendus sur mon capot. Il avait du mal à respirer. Sa bouche soufflait sur l’eau qui perlait sur son visage. Ses yeux étaient légèrement fermés à cause de la pluie. Il ne bougeait pas. Il respirait fort, essoufflé certainement. L’eau tombait par grosse goutte de son menton. Je reste quelques secondes, les yeux grands ouverts à comprendre se qu’il s’est passé. « Amy !!! »
Il cria assez fort pour que je l’entende bien et que je me ressaisisse.
« T’es malade !!!! »
J’étais toujours dans la voiture et je lui faisais des grands signes pour qu’il comprenne ma phrase. Il ne bougeait pas. Je pouvais lire sur ses lèvres mon nom qu’il répétait sans cesse. Il ne l’articulait pas, c’est comme s’il le fredonnait.
Je décide alors de sortir de la voiture. La tempête fait toujours rage. A peine sortie, mes cheveux un peu secs se mirent à dégouliner de plus belle. La pluie caressait mon visage comme pour Benjamin. Le vent froid soufflait sur nos vêtements trempés. Mes doigts sont déjà gelés, mes lèvres déjà froides, mes dents claquent déjà… J’ai froid.
Benjamin aussi a froid. Sa lèvre inférieure vibre toute seule. Le bout de ses lèvres est légèrement bleu. Il me regarde mais ne bouge pas. Je reste plantée près de la porte de la voiture. Je ne bouge plus. Nos regards ne se quittent pas. Il ne murmure plus mon prénom.
Je m’avance lentement vers lui. Il se redresse et se retrouve nez à nez avec moi.
« Ben….Tu es complètement malade !!! J’aurais pu te tuer !!! » Le Ben je l’avais prononcé très doucement, avec une fragilité enfantine. Le reste de ma phrase était presque crié. Benjamin commença à rigoler, détournant ainsi son regard du mien. Il se frottait le bord de la lèvre en regardant vers le bas…
« Quoi !?! Tu trouves ça marrant peut-être… ! »
« Non… C’est simplement la façon avec laquelle tu l’as dis… »
Le silence retomba. Nos sourires s’effacèrent. Nos regards se croisèrent à nouveau tout en scrutant chaque détail du visage de l’autre. Ainsi, j’ai pu remarquer une cicatrice sur sa joue gauche qui m’avait échappée jusque là. J’ai pu remarqué aussi la profondeur de ses yeux, le rouge de ses lèvres qui fondait avec le reste du visage se qui empêchait de pouvoir vraiment les dessiner, la maigreur de ses joues…
Je retraçais chaque trait, chaque ligne, chaque précision de son visage à l’aide de mes yeux. La main de Benjamin atteint ma joue, puis mes lèvres. Le mélange de la douceur de ses doigts et de la pluie qui coulait sur mon visage donnait une drôle de sensation, un plaisir étrange et mystérieux. Je le regardais toujours. Lui ne me quittait pas des yeux.
« …Amy… »
Sa voix me fit reprendre mes esprits. Je le regardais à présent mais de manière conscient. Je me suis écartée afin que sa main ne touche plus ma joue. Benjamin laissa durant quelques secondes sont bras tendu puis le ramena près de son corps. Il me regardait le visage de travers à la recherche d’une réponse.
« Pourquoi… ? » Il murmura presque ce mot. Il semblait abattu.
« Ben… Tu m’as fais mal ! »
« Et toi non peut-être… »
« Je… je… »
« Tu m’as fais mal aussi… Très mal » Il insista sur le mot ‘très’. Ses bras étaient toujours pendants le long de son corps. Il me regardait toujours passant d’un œil à l’autre. Sa bouche tait ouverte comme s’il voulait dire quelque chose.
« Je voulais pas pour Emma… »
« Ouai mais tu l’as fais quand même… »
« Comprend moi ! J’étais complètement perdu… Je ne savais pas quoi penser ! Et… et… elle était là toute seule… J’ai parlé avec… de se qui c’était passé… et … elle m’a embrassé … »
« …C’est elle qui t’a embrassé ?... » Je voulais une réponse précise à cette question.
« … oui… »
Le silence était à nouveau tombé. Nos regards se fuyaient cette fois. Mes mains tremblaient à cause du froid. Je cherchais à dire quelque chose. Plusieurs fois ma bouche s’ouvrait pour finalement ne rien en sortir.
« …Tu as quand même embrassé Emma devant moi… »
« … »
Je ne disais rien. J’attendais sa justification
« … Je ne voulais pas je te jure… C’est juste que je pensais que t’en avait rien à foutre de moi… après ce qui c’est passé au parc… Je pensais vraiment ne rien être pour toi… »
« Ben t’as tors !!! »
Les mots étaient sortis tout seul avec une rage profonde. Je le regardais droit dans les yeux. Mes mains étaient fermées, mes bras tendus. Je me relâche en passant ma main dans mes cheveux mouillés. Je regarde partout à la recherche d’aide. Encore une fois ma bouche s’ouvrait sans pour autant sortir un mot.
« …Ohhh et puis pourquoi je discute moi… »
Je me dirigeais vers la porte de ma voiture que Benjamin m’attrapa la main.
« … Amy… ! Non… pars pas … »
« Pourquoi !?! Dis moi seulement pourquoi je partirais pas… »
« … »
Il ne répondit pas, son regard se baissa seulement vers le sol.
« C’est bien ce que je pensais… »
Je retire ma main de la sienne assez sèchement. Je ne le regarde plus qu’avec un air de mépris. Je m’apprête à m’asseoir quand soudain…

« Je t’aime… »
Les mots résonnaient dans ma tête. Je m’arrête net. Je ne bouge plus. Au bout de quelques secondes je sors de la voiture.
« … quoi ?... »
J’avais bien compris ce qu’il avait dit mais j’en voulais la certitude. Je voulais voir ses lèvres prononcer les mots ultimes, ceux que j’attendais depuis longtemps…
« Je… t’ai… »
« …aime… ? » Les mots étaient sortit tout seuls de ma bouche. Son visage avait pris une expression de stress, de trac, de malaise… Je le regardais plus en profondeur. Ses poings étaient fermés, il se mordillait les lèvres, ses bras étaient tendus. Il balançait légèrement son corps comme si le vent se battait pour le pousser ou le tirer… Ses cheveux tout plats laissaient filer l’eau jusqu’à son visage. Ses yeux étaient grands ouverts sur les miens… Certains traits de sont visages étaient plus accentué que d’autres…
« Redit le moi… » Je lui avait murmuré ses mots d’une voix douce et fragile. Il arrêta de mordiller sa lèvre inférieure et laissa sa bouche entrouverte. Ses yeux s’étaient baissés sur mes lèvres. Ses mains avaient saisit les miennes. Il jouait avec mes doigts comme un enfant lorsqu’il prend la main de son père dans des moments vides, dénués d’intérêts. Il ne disait rien, me regardait simplement…
« Redit le moi… »
Les mots sortaient encore tout seuls de ma bouche… Aussitôt, il saisit mon visage et me posa un délicat baiser sur mes lèvres trempées… Ses mains étaient légères et froides. Au bout de quelques secondes, Benjamin décolla ses lèvres des miennes et s’approcha délicatement de mon oreille droite…
« Je t’aime… » Il me chuchota ces 3 mots. Il les avait prononcés avec amour, tendresse et désir. Il se recula alors un peu, ses mains toujours sur mes joues.
Dans un moment assez inattendu, il commença à me parler.
« Je t’aime… Je t’aime comme un père aime son fils, comme la lune aime ses étoiles, comme un jeune musicien aime sa guitare… Je t’aime tellement que je pourrais décrocher la lune pour toi, je pourrais créer un monde où tu seras reine, je pourrais écrire un live afin que les non-voyants puissent jouir de ta beauté, je pourrais inventer des milliers de mots pour te dire que je t’aime, je pourrais étudier toutes les langues pour que tout le monde le sache… Ne pas vivre sans toi se serait vivre sans cœur, dans une prison de verre où je te verrait défiler, sans pouvoir t’atteindre… Je deviendrais alors fou, fou de toi, comme je le suis fou maintenant… »
Je ne disais rien. Un plaisir immense envahissait mon corps, une joie incomprise. Mes mains tressaillaient de bonheur. Je dégustais chaque mot, je les captais à leur juste valeur. Je respirais difficilement. Les larmes montaient… mais pas de tristesse, pas de douleur… de joie !
« Je t’aime Amy … Je t’aime… »
Je suis sur mon petit nuage, je suis dans un autre monde, je suis en lui, dans ses bras complètement enveloppée par son amour. Je l’aime aussi. Je le sens, je le vis, je le sais.
« Je t’aime Ben… Je t’aime tellement… »
Je l’embrassa et me blottit ensuite dans ses bras. J’étais bien. Je sentais son cœur battre, sa tête appuyée sur la mienne, les gouttes de son visage tomber sur ma tête…
« Ben ?... » Une voix, sortant de nulle part, interrompit notre câlin. Une voix connue qui appela de nouveau Benjamin…

Emma était là… plantée comme un arbre sous la pluie dégoulinant le long de son visage. Ses bras étaient tendus, ses mains crispées, ses yeux grands ouverts, sa bouche entrouverte faisant passer un sentiment d’incompréhension… Je la regardais dans les yeux mais les siens défilaient sans cesse entre Benjamin et moi. Passant de ses yeux à mes mains autour de sa taille j’étais mal à l’aise…
« Ben… Je… »
« Tu pensais quoi !!!! »
Benjamin s’était écartée de moi. Il se dirigeait droit sur elle.
« Que je t’aimais !?! »
Il se moquait d’elle. Sa voix en disait long sur son état. Il était énervé en même temps !
« Tu rigole j’espère Emma… »
« Mais je… je… »
« Tu m’aimes c’est ça !!!?? »
Benjamin se retournait déjà vers moi qu’elle laissa échapper un léger oui. Benjamin s’arrêta net…
« Tu… Tu… m’aimes !? »
Il la regardait de bas.
« Oui !!! » Emma paraissait en meilleure forme lorsqu’elle vit Benjamin se retourner. Et moi !... Je suis toujours là !!! Les gens !!!... J’étais complètement effacée. Je n’existais plus. Ils n’étaient plus que 2… Et si je n’existais plus pour lui... Si les mots d’Emma effaçaient tout ce qu’il ressentait pour moi… Si tout ce qu’il m’avait dit n’étais que du baratin, un coup monté… Je me perds toute seule dans mes pensées… Où est la caméra !? C’est une caméra cachée c’est ça !? Ou un sondage pour savoir comment les jeunes filles fragiles comme moi réagissent dans ces cas-là ! C’est ça hein !!!??? A l’aide ! Au secours !!! Je ne sais pas, je ne sais plus… Et si tous ces mots n’étaient que mensonges… Et si tous ses ‘Je t’aime’ n’étaient que canular… Et si ses baisers n’étaient que pure tromperie… Et si son regard d’ange n’était que simple illusion… Et s’il ne m’aimait pas… Et si… Et si…

Benjamin la regardait dans les yeux. Il ne disait rien. La pluie ne cessait pas et semblait plus froide qu’au commencement. La fraîcheur reprenait le dessus. Mes doigts sont gelés. Mes mains engourdis. Mes lèvres insensibles. Mes muscles tendus. Mon cœur blessé… Enfin je crois… Je ne sais pas encore si je dois pleurer ou crier. Pourquoi il ne bouge plus… ? Pourquoi il ne dit plus rien... ? Qu’est ce qu’il attend ? … … BEN !!!! Réagit !!! Me laisse pas dans l’attente comme ça…
« Tu m’aimes ? »
Tu rigole ou quoi !?! Elle vient de te le dire !!!
« Oui !!! »
Et elle, elle ne change pas de réponse alors…
Il commença alors à rigoler…
« Tu m’aimes !?! »
Mais il fait exprès ou quoi !?!
« …Oui.. »
Son ‘oui’ était plus léger, moins sûr, moins confiant.
« Tu te fous de moi c’est ça !?! »
Oula… Je ne comprend plus rien… qu’est-ce qu’il fait notre Ben…
« Non ! »
« Si tu te fous de moi !!! Tu ne m’aimes pas ! C’est impossible que tu m’aimes !!! Tu t’es trop foutu de moi... »
« Ben… C’est sérieux ! Je t’aime… »
« Arrête de dire ça !!! C’est pas vrai ! Tu mens !!!! »
Il était sur le bord de la crise de nerfs. Il allait presque pleurer. Je ne l’avais jamais vu dans cet état… Et ça me faisait peur…
« Ben… Je... Si… »
Emma était complètement perdue. Elle ne savait plus quoi dire…
« NE-DIS-PLUS-RIEN !!! »
Il devenait vraiment méchant…
« Tu t’es foutu trop longtemps de moi Emma… Bien trop longtemps… Maintenant… DEGAGE !!! Tire toi !!!»
« Ben ! Arrête »
Je m’étais incrustée dans la dispute. Me voilà maintenant un bras tendu vers Benjamin pour l’écarter d’Emma, l’autre posée sur Emma comme pour la protégée. Je ne savais pas pourquoi j’avais réagis. J’aurais du jubiler de voir Benjamin critiquer cette fille qui n’avait pas hésité à utiliser les grands moyens pour m’écarter de Benjamin, mais je suis bien trop gentille. Je ne suis même pas capable de tuer une araignée que je déteste pourtant ! Benjamin fut surpris de me voir réagir. La pluie ne cessait pas, mon souffle était court et rapide, mes mains tremblaient de froids ou de peur je ne sais pas… Je regardais Benjamin droit dans les yeux. Mon regard était bas mais je le soutenais. J’entendais le cœur d’Emma battre. Je sentais sa main remonter, puis saisir la mienne. Sa main tremblait, ses doigts étaient gelés. Son cœur palpitait sur le bout de ses doigts. Je connaissais cette sensation désagréable que de sentir les battements de son cœur dans plusieurs parties de son corps.
« Ben… Arrête d’être si méchant ! »
Il me regardait toujours dans le fond de mes yeux à la recherche d’une réponse, comme il le fait souvent…
« Qu’est… que… Amy… ? »
Il ne trouvait pas ses mots, il était perdu ! Il me regardait maintenant d’un air interrogateur…
« Arrête ! »
« Attend je ne te comprend plus là Amy !?! »
Il avait réussis à dire quelque chose.
« Il n’y a rien à comprendre ! Tu es devenu simplement trop méchant !!! Tu as entendu se que tu viens de dire ?!? Tu te rends compte du mal que ça fait !?! Imagine une fille qui te dise ça … alors que tu lui dis que tu l’aimes… »
Ces derniers mots étaient sortis difficilement de ma bouche. Toutes ces phrases venaient toute seule, instinctivement. Je ne savais pas se que je faisais ni se que je disais… J’étais complètement perdue à mon tour. Benjamin prit une grande inspiration. La bouche toujours entrouverte il ne dit rien.
« Elle t’aime... Elle vient de te le dire… Et toi tu lui crache dessus comme de la merde… «
« Tu ne m’aimes pas … »

Ces derniers mots me faisaient mal…
« Quoi !?! »
La colère prit possession de moi. Pourquoi il disait ça !? Bien sur que je l’aime ! Tellement !!! Il ne peux même pas l’imaginer !!!
« Tu ne m’aime pas !!! »
« Si…SI je t’aimes !! Pourquoi tu dis ça ? ! »
Je m’emportais.
« Alors pourquoi tu réagis comme ça ? C’est comme une preuve d’amour que je fais là !!! »
« C’est pas une preuve d’amour !!!! »
LA colère était tellement grande que je ne savais pas si le calme reprendrait un jour le dessus ! Cette dernière phrase je l’avais presque criée…
« Viens Emma on s’en va… »
Je pris Emma par la main et l’amena vers le bar. Benjamin resta là, les bras pendants, des perles de pluie coulant toujours le long de son visage.
Nous étions à mi-chemin qu’Emma arracha sa main de la mienne. Je me suis alors retournée pour comprendre se qui ce passait. Qu’avait-elle ?
« Je te comprend pas Amy ? »
Je la regardais. Elle me regardait. La pluie s’était calmée mais tombais toujours à grosses gouttes. J’avais encore plus froid maintenant.
« … On discutera à l’intérieur… J’ai froid là !... » J’avais suivis ma phrase avec un large sourire de réconfort.
Elle me sourit en retour. Je tendis ma main comme le fait une mère pour attirer son enfant lorsque celui-ci vient de pleurer ou n’est pas content. Elle prit ma main et ne pu s’empêcher de rire.
Qu’est ce que je fais là ?... Pourquoi t’agis ainsi Amy ?... Qu’est ce qui te prend ?... Tu l’a déteste cette fille, non ?... Non ?...

Je ne comprenais pas ma réaction… Cette fille m’avait presque frappé parce qu’elle voulait Benjamin pour elle toute seule… Elle était jalouse de moi… Elle avait arrêté le magnifique moment que je passais avec Benjamin… Elle lui a ouvertement dit qu’elle l’aimait alors qu’il venait de me le dire… Elle l’avait dressé involontairement contre moi… Enfin c’était aussi de ma faute… Je ne comprenais vraiment pas… Je m’étais perdue toute seule dans mes propres pensées… La confusion et la peur s’emparaient de moi… Qu’est ce que tu es en train de faire là Amy ? Réagis ! Fais quelque chose! La chaleur du bar me ramena à la réalité. Il était presque vide. Une légère fumée flottait mais pas assez bas pour que je puisse passer dedans. Elle rendait le bar flou. Il était presque vide. Quelques groupes de personnes bavardaient dans leur coin mais ne prêtaient pas attention à notre arrivée dans le bar. Seul notre petit groupe remarqua notre entrée. Anais et Yasmine me regardait bizarrement. Adrien lui mourait d’envie de savoir se qu’il s’était passé. Matt, lui, jeta simplement un regard puis se mit à rire pour je ne sais quoi. Emma se hâta d’enlever sa veste, de tordre un peu ses cheveux et se dirigea vers les toilettes tout en me regardant. Son regard m’appelait.. Elle voulait que je la suive. Aussitôt, j’ai retiré ma veste, l’ai placé sur un radiateur tiède et passa en coup de vent devant Anais et Yasmine qui ne me quittaient pas des yeux. Adrien, lui, me voyant partir, fit apparaître un petit sourire narquois sur son visage. Je lui adressa un sourire en coin de lèvres mais ne regarde pas Anais, ni Yasmine… Je sentais leur regard posé sur moi… Emma m’attendait à l’entrée des toilettes. La pénombre régnait dans le petit couloir. Un miroir situé en face de moi me fit prendre connaissance des dégâts qu’avait causé la pluie.
« Waaaw ma tête !!! »
Je voulais détendre l'atmosphère qui était trop tendu à mon goût...

Emma me regarda mais ne rigola pas. Un simple sourire marqua son visage. Elle semblait aussi perdue que moi. Ses yeux me dévisageaient de la tête aux pieds. J’étais mal à l’aise mais, pour ne pas croiser son regard, je me regardais dans la glace pour me refaire les cheveux. Mes mains étaient tellement froides que le fait d’attacher mes cheveux devenait presque impossible. Tant bien que mal, je réussi à réaliser une petite coiffure dont j’étais assez fière du résultat. Emma n’avait toujours pas adressé un mot. Elle me regardait. Du coin du miroir, je le voyais me fixer. Elle attendait que je me retourne pour me parler.
« Je suppose que tu ne m’as pas appelé du regard pour me voir refaire mes cheveux… «
Je ne m’étais toujours pas retournée. Je la regardais du miroir. Elle réagit et regarda mon reflet. Nos regards se croisèrent. Un silence régnait maintenant entre elle et moi. On pouvait entendre distinctement les conversations de la table la plus proche.
« Je repars demain… »
Et… ? Qu’est ce que ça changeait à ma vie ? Tu deviens méchante là Amy… Calme toi un peu… Qu’est ce que je déteste ce silence ! Dis quelque chose mais gentiment… Aller ! Trouve quelque chose à dire…
« A vraiment ? Tu repars déjà… »
Bien Amy… Pour une fois que tu trouves quelque chose de censé à répondre ! Je suis fière de toi ma Amy…
« Oui… Je devais partir dans une semaine seulement mais je repars plus tôt… »
« Sans vouloir être indiscrète… Pourquoi tu repars plus tôt ?... »
La question était sortie seule de ma bouche… Je ne voulais pas savoir. Enfin si je voulais savoir mais je voulais pas lui poser la question. Fallait bien que tu fasses une gaffe ma Amy ! Ca manquait !!!
Elle ne répondait pas. Elle ne me regardait plus. Je m’étais retournée sur elle. J’attendais sans savoir si elle allait me répondre.
« Qui es tu Amy ? »
Cette question me pris par surprise. Je ne m’attendais vraiment pas à ça ! Qui j’étais ? Pourquoi cette question !?! Et c’est quoi cette question ? Ce n’est pas une question !!!
« Quoi… ? »
« Qui es tu ? »
« Oui ça j’avais compris mais c’est quoi le sens de ta phrase ??? »
Elle ne répondit pas. Le silence tomba de nouveau.

« Tu es étrange Amy… »
Etrange !?! Pourquoi elle disait ça ? Qu’est ce qui lui faisait dire ça !?!
« Etrange… Pou... Pourquoi tu dis ça ? »
Elle me sourit dans un premier puis ouvrit la bouche sans pour autant dire quelque chose, comme si elle cherchait ses mots.
« Tu es parfaite ! »
Ces mots me prirent droits au cœur. Elle m’avait dis ça ! Je ne savais pas quoi dire... Je ne savais pas si je devais dire quelque chose… A peine ai-je eu le temps de dire quelque chose qu’elle reprit la parole…
« Tu es parfaite et tu ne t’en rends même pas compte… Tu cherches constamment chez les autres le petit truc qui fait que tu te sens inférieure à elle, le petit truc qui fait que tu voudrais être comme elle... Tu ne devrais pas pourtant… »
« Parfaite !?! Moi !?! »
« Oui… » Ce mot était dit avec une telle légèreté que j’en eu des frissons.
« Tu es parfaite… »
« Mais pourquoi tu dis ça ? Je ne suis pas parfaite du tout !!! Je suis moche et je ne suis pas mince du tout. Je ne suis pas du matin, je peux devenir très méchante, je suis une vraie gaffeuse… J’ai pleins de défauts… toi en revanche… T’es belle, mince, tu souris tout le temps, tu as un tas d’amis… »
Ces mots lui firent du bien, je le vis à son visage. Le sourire prit à nouveau place sur son visage.
« Tu vois se que je disais… »
« Quoi !?! »
« Tu cherche chez les autres se que tu n’as pas pour te sentir plus faible qu’elles… Tu es parfaite ! Ecoute toi me défendre tout à l’heure devant Ben… Ecoute toi conseiller les autres… Regarde toi vivre la vie au jour le jour… Regard toi rien qu’une fois et tu comprendras se que je veux dire… »
Elle me laissa là, retournant vers la table. Regarde toi… Ces mots résonnaient dans ma tête. Je les chuchotais … Je les répétais…

« Regarde toi… Regarde toi… »
Je me retourne alors doucement vers le miroir. Je me regard. Je me vois. Mes petits yeux, mes lèvres fines, mon nez assez imposant, mes cheveux mouillés attaché en arrière… Je ne voyais rien d’autres.
« Regarde toi… regarde toi… » Je ferme les yeux. Des passages de ma vie commencèrent à défiler. Le jour où j’avais reçu mon premier vélo… Les grands délires que j’avais eu avec Mélie… Les moments de chagrin de ma meilleure amie que je devais consoler… Le jour où je reçu mon diplôme… Mes vacances avec ma famille à la côte d’Azur… Les noël, tous aussi magique les uns que les autres… La recherche de cadeau avec Mélie… La nostalgie arrivait… Les larmes montaient… Mes mains tremblaient… Ma respiration devenait assez difficile… Mon visage me paraissait flou maintenant… Puis je me remis à penser… Mes souvenirs… Mon arrivée à Paris… Le sourire de Benjamin lorsqu’il m’a aidé… Notre retrouvaille au cybercafé… Ma rencontre avec Anais, Yasmine, Adrien, Matt, Emma… Mes chagrins… Mes moments de bonheurs… La première fois que j’ai entendus Ben chanté… Ses petites choses que je n’arrive pas à oublier… Une mais prise… Un texto… Un sourire…Un baiser… Ce moment tant désiré… Tant savouré… Il me manquait déjà… Le premier puis celui sous la pluie… Je sentais encore les gouttes de pluies perler sur mon visage… La fraîcheur de notre premier baiser… Ses mains légères… Ses lèvres si douces… Le froid de ses mains… Tout se mêlait… Je ne regrettais vraiment pas d’être partie… Je ne regrette pas ce voyage… je n’aurais jamais vécu tout cela… Je ne l’aurais jamais rencontré… Les larmes coulaient à flot maintenant… J’étais complètement déboussolé... Oui j’étais gentille… Oui je savais encaisser les coups sans pour autant impliquer les autres dans l’histoire… Oui je positive tout le temps... oui je vis la vie au jour le jour et pleinement… Mais je n’étais pas pour autant parfaite ! Elle avait raison sur un point. Je suis toujours en train de me rabaisser. Elle m’en avait fait prendre conscience… Devais-je la remercier ? Je n’en sais rien… Je suis un peu perdue en ce moment… Comme souvent d’ailleurs ! Je me retourne, je reprend mes esprits… je frotte mes yeux de manière brouillonne. Je tente de masquer le fait que je venais de pleurer. Je toussote pour ne pas avoir la voix qui me trahisse. Je me secoue pour me réveiller. Je jette un coup d’œil au miroir. Mon visage semble normal, je ne semblais pas avoir pleurer. Je retourne à la table.

Anais et Yasmine me sourient, Adrien m’effleure du regard, Matt ne remarque pas mon arrivée, Emma est dans un coin, les yeux fermés… Elle ne semble pas dormir… Elle semble se détendre… Je m’assois à côté d’elle… Elle sentis ma présence et ouvrit ses yeux. Elle ne me regarda pas. Elle fixait le mur en face d’elle…
« Alors tu t’es regardée… ? »
Elle ne me regardait toujours pas.
« Oui… » Monh oui était très faible, très léger… tellement que je pensais qu’elle n’avait pas entendu…
« Je te l’avais dis… »
« Personne n’est parfait Emma… »
« Mais pour moi tu l’ai… »
« Je… J’ai…Je… Je sais pas quoi te dire !... Ca me touche vraiment se que tu dis… »
« Elle se retourna vers moi et avec un large sourit me dit : « Ne dit rien… C’est juste sincère… »
« … Merci… »
« De rien… »
Elle regarda de nouveau vers le mur.
« Je… Je pensais que tu ne m’aimais pas… »
« Oui c’est vrai… Je ne t’aimais pas... Mais je t’aime bien maintenant… … Un peu… »
Je ne pus m’empêcher de rigoler et elle aussi. Anais, Yasmine et Adrien ne purent s’empêcher de nous regarder d’un air interrogateur. Je découvrais une fille semblable à moi à chaque minute que je parlais avec elle. Elle pensait comme moi, elle avait les mêmes rêves que moi, elle était folle comme moi… J’avais l’impression de voir une sœur jumelle en face de moi. Je la redécouvrais. Puis, il arriva…
Son entrée lança un froid dans la pièce. Je ne m’étais pas retourné mais j’avais su que c’était lui par le regard d’Emma qui fuyait la porte. Le vent froid qui venait de la porte me fit redresser. Les autres regardaient aussi Benjamin dans l’entrée. Il n’avançait pas, il ne bougeait pas. Je me suis alors levée et j’ai quitté le bar en effleurant le bras de Benjamin… Je pus sentir son doux parfum. Je ne voulais pas partir pendant quelques secondes. Je voulais me bercer dans ses bras, la tête sur son épaule, m’endormir dans son doux parfum. Mon corps voulait retourner sur mes pas mais ma tête me disait de partir. J’étais à mi-chemin. La voix de Benjamin résonnait dans ma tête. ‘Je t’aime…’ Arrête Amy !!!! Arrête de penser à ça !!! Oublie le !!! Je secouais ma tête comme pour faire fuir cette pensée qui me dévorait l’esprit. Mes mains sur mes tempes, je voulais qu’elle parte… loin… que je l’oublie… Je ferme alors les yeux sans pour autant cesser d’avancer. Son visage apparaît alors. Ses yeux flamboyants, ses lèvres légèrement rosées, ses cheveux aplatis sur son visage… Son sourire qui prenait place sur son visage, ses mains qui venaient jusqu’au mien… J’ouvris mes yeux aussi vite… L’air pétrifiait, j’avançais, mon regard voyageant dans l’espace qui m’entourait. Des murs sales, délavés par le temps, une femme me regarde par sa fenêtre, un chat traverse la rue, quelques gouttes de pluies tombes sur ma tête… Je ne sais pas se que je fais…. Je sais seulement où je vais… Chez moi… A l’abris... De quoi ? Je ne sais pas…
Pourquoi je pars ? Pourquoi je vais chez moi ? Pourquoi je reste ici ? Qu’est ce qui me retiens ? Benja… évidemment…
Me voilà chez moi… L’eau coulait de mes vêtements dans l’entrée. La chaleur de la pièce me faisait frissonner… Mes mains étaient engourdies… L’appartement me semblait plus vite que d’habitude. J’effleurais du regard les différents meubles de la pièce. Je ne les avais jamais regardé avec autant d’attention depuis le jour où je les ai choisis au magasin. De la couleur qui partait jusqu’à la forme générale Je me replaçais dans ce magasin en train de choisir chaque meuble. C’était un moment assez étrange. Pourquoi je pensais à ça ? J’en sais toujours rien… Je ne sais rien grand-chose en fait ! Je sais une chose... J’aime Benjamin ! Enfin je crois… ! Je sais rien en fait !!! Ahhhh je me perds encore !!! Je me perds de trop… Je me sens mal là… Mentalement… Physiquement aussi… Mes mains tremblent sans aucune raison, ma tête tourne, mes yeux se ferment seuls, mes pas ne sont plus contrôlés… Je me sens partir sur le côté… Je me rattrape de justesse sur le mur. Je me redresse difficilement. Mes bras sont fragiles et légers. Je ne sais plus me tenir… Ma main glisse… Le mur se rapproche vite et dangereusement de mon visage. Le coin du meuble aussi….

J’ouvre difficilement les yeux. Une lumière légèrement jaunâtre m’éblouit. Après quelques secondes, histoire que mes yeux s’habituent, je remarque alors que je suis dans mon appartement. Je suis allongée sur mon divan, une légère couverture recouvre mes jambes. Un bol de soupe encore fumant à côté de moi, une poche de glace sur mon visage, un bruit dans la cuisine… Qui est-ce ? Il doit y avoir quelqu’un !!! Je ne m’étais jamais mise sur le canapé… Je n’avais jamais fais une soupe... Et pourquoi cette poche de glace sur mon visage ?! Je me redresse rapidement pour aussi vite amener ma main au visage. Ma tête ma fait horriblement mal. Une ouverture sur mon front… Aucun souvenir d’une quelconque blessure… Qu’est ce qui s’est passé ? Et qui est dans ma cuisine ? Je me lève avec douceur pour ne pas trop sentir ma blessure. Mes pas sont lents et faibles. Un sifflement commence dans la cuisine. Quelqu’un siffle une chanson… je la connais… nanana… Oui je connais l’air.. Les paroles me reviennent... 1,2,3,4 de Feist… Encore une belle chanson ! Le tintement des couverts résonne, des assiettes claquent, le micro onde sonne… Un vrai chantier !!! J’ouvre doucement la porte… Benjamin se retrouve nez à nez avec moi, les assiettes qui se tenaient dans ses mains lui échappèrent, surpris de me voir. Il les rattrapa de justesse et se retrouva dans une position, qui pour moi, parait désagréable. Il regarde dans un premier temps ses mains, puis relève la tête vers moi, mal à l’aise. Moi et ma main sur le visage, je ne pus m’empêcher de rire. Il me rendit mon rire en se redressant. Le silence retombe. Nos regards se fuient.
« Tu as faim ? »
Benjamin me regardait, timide comme pour la première fois.
« Oui… »
Un sourire s’afficha sur son visage. J’ai fais un pizza mais je crois que je l’ai un peu brûlée... »
En effet, je vis la pizza noire sur les bords.
« En plus c’est du surgelé alors… Je suis vraiment nul en cuisine… «
« Pas grave... Tu n’es pas le seul… »
Il me prit la main…

« Tu sais je… »
« Non ne dis rien… »
« Si je tiens à m’excuser !!! Je ne sais pas si les mots suffiront à expliquer à quel point je suis désolé… »
« Ne dis rien… ça suffira… »
Un léger sourire prit place sur son visage. Ses doigts jouaient avec les miens. Son autre main plongea dans sa poche droite où il en sortit un bracelet scintillant.
« Je... Je voulais te le donner… »
Ses joues viraient au rouge. Le bracelet était juste MA-GNI-FI-QUE !
« Oh !!! Merci !!!! »
A l’intérieur du bracelet se trouvait une inscription : ‘PQLADLMLNC’ J’ai redressé rapidement la tête vers lui, avec des yeux d’admirations. Les larmes étaient montées…
"Tu n’as pas oublié… » Ma voix tremblait et trahissait mon état.
« Comment pourrais-je oublier cela… ? » Sa voix était douce.
Je le pris dans mes bras et l’embrassa avec une passion tel que je n’en avais eue… Au bout d’une dizaine de secondes, nos visages se détachèrent. Je ne le regardais pas.
« Exc…excuse moi… Je ne voulais pas… Je me suis emportée… Pardonne moi… »
Aussitôt je terminais ce dernier mot qu’il prit mon visage et se mit à m’embrasser. Nos lèvres se frottaient, nos langues s’entremêlaient, nos mains s’effleuraient… Le temps s’était arrêté ! Une nouvelle vie commençait ! Celle que je vivrai avec Benjamin, celui qui m’avait fait chavirer mon cœur vers le sien, celui qui m’avait fait pleurer et rire, celui qui m’avait fait craquer… Je savais que cette nouvelle vie serait belle ! J’en ai la certitude en cet instant ! Son visage, ses mains et son sourire me faisaient tomber… Son charisme, sa gentillesse et son romantisme me faisaient craquer…. L’homme de ma vie était là devant moi. Je l’embrassais… Je l’aime… Il m’aime… Je crois… J’espère…
« Je t’aime Amy… »
J’en avais maintenant la certitude. C’était l’Amour avec un grand A. Une histoire commence...
Nous sommes samedi… Il est 22h30. Je suis sur scène avec Anais, Yasmine, Benjamin, Matt… Adrien et Emma sont en bas de la scène et nous regardent. Nous sommes en plein délire ! Anais s’éclate sur la batterie, Benjamin à la guitare et Yasmine et moi au micro, Matt avec une autre guitare. On s’éclate sur une chanson : ‘Bébé Beauté ‘ Un vrai délire ! Benjamin nous rejoint souvent pour chanter la chanson. Les gens dans le public sont aussi de la partie et s’éclatent comme nous. Soudain dans la foule, j’aperçois une tête connue, une tête qui m’a manquée…
« Mélie !!!! »
« Mélie !?! » Benjamin jouait encore de la guitare pour ne pas interrompre la chanson mais c’était retourné sur moi comme je venais de prononcer ce prénom dans le micro et de couper la chanson. Yasmine continuait de chanter tant bien que mal. Je descendis aussi vite de la scène et courut vers ma sœur adorée !
« AMY !!!!! » Je saute dans ses bras et je la serre très fort.
« Tu m’a manqué mon p’tit bout !!! »
« Oohh toi aussi ! Ca va ? »
« Ouiiii ça va très bien et toi !!!? »
« Ouiii contente d’être à Paris et de te revoir !!! Alors c’est qui ce Benjamin !?! »
«Je ne pus m’empêcher de rire et je me retourne pour le pointer du doigt sur scène.
« Waaaw il est bien ! »
« Et il est à moi !!! »
Les rires éclatèrent, comme au bon vieux temps. Benjamin nous regardait d’un air intrigué. Il avait vu que je le montrais du regard.
« Tu chante sur scène maintenant ? »
« Beh de temps en temps seulement… On s’amuse c’est tout !! Viens… la chanson est presque finie, je vais te présenter ! »
Les dernières notes résonnaient encore dans la salle. Anais et Matt étaient déjà en bas de la scène. Yasmine et Benjamin arrivaient seulement. Adrien et Emma étaient déjà là… Je les présente tous à Mélie et inversemment. Immédiatement, les conversations se lancent, le contact se lie, les rires commencent… Je m’écarte deux secondes de ce bordel hilarant…
Je les regarde tous : Anais, Yasmine, Adrien, Emma, Matt, Mélie et Benjamin. J’étais heureuse… Heureuse de les voir, de leur parler, de les aimer, heureuse de les avoir rencontrer, heureuse d’avoir changer ma vie et de l’avoir transformée en conte de princesse… Je suis consciente que beaucoup de gens rêveraient d’être à ma place ou du moins de connaître se que je ressens… Un instant comme celui-ci, tout le monde en rêve. Euphorie, joie, bonheur… Je n’arrive pas à trouver les mots pour l’expliquer ! JE SUIS BIEN !!!! Tellement !!!!
« Amy… ? »
Je sors de mes pensées… Benjamin était devant moi et me regardait d’un air inquiet.
« Ca va ? »
Je lui souris. Il prit mon visage. Il m’embrassa.
« Oui… ça va très bien… »
Je lui souris encore.
« Viens… »
Il me tira vers le groupe. Sourires, joies, rires, amour… Ces mots faisaient maintenant partis de mon quotidien. Ma nouvelle vie commence…

4 août 2008

Le hasard fait bien les choses ... [Partie 1]

La vie, c’est toujours pareil. Tu te lèves, tu travailles et tu dors. Très distrayant n’est-ce pas… Il y en a marre !!! Marre d’être une chose parmi tant d’autre qui tourne sans cesse dans le même circuit. Tel un pantin, tu te fais guider par la vie vers une spirale infernale et surtout monotone… Bien sur il y a les rares moments ou je me retrouve en famille, ou je sors avec mes amis et ou je passes un super moment, mais maintenant ils ne sont pas assez puissants pour surmonter ma lassitude de la vie. Il me fallait trouver la solution. C’est pourquoi j’ai décidé de changer, de faire de ma vie une aventure… C’est fait, je vais à Paris !!! YEAHHHHHH !!! Quelle joie... je m’en vais de mon petit village perdu vers un nouveau monde…
  «Je pars… » Ce sont les derniers mots que j’ai prononcés à ma mère. Bien sur elle n’a pas résisté à fondre en larmes dans mes bras mais j’ai réussi à surmonter cet obstacle…

  Puis il y a un autre piège... Ma sœur !!! Il y a tellement de complicité entre nous que la quitter me fend le cœur… Mais heureusement que le manque de temps et la distance nous ont un peu éloignées. C’est avec un grand sourire qu’elle m’a dit « Prend moi avec … » et de nouveau nous étions partit dans un éclat de rire auquel ma mère ne résista pas.
  10h25. Me voila prête à partir. La bouteille d’eau sur le siège conducteur et le paquet de M&M’s à coté de moi, histoire de ne pas mourir de faim pendant le trajet. Le dernier bisou de maman, les derniers avertissements de papa et les derniers conseils de la sœur et me voilà partie pour la grande capitale… Paris prend garde à toi, me voilà !!!
  2h30 plus tard je découvre la tour Eiffel, les champs Elyssés… Bref tout se que Paris peut me montrer. Maintenant le plus dur restait à faire : trouver l’appartement que j’avais acheté. Et oui, pressée comme je suis, je n’ai pas été le visiter et donc je ne sais pas ou il se situe ! Je ne l’ai seulement vu que sur photos… Bref me voilà perdue dans Paris après seulement 10 minutes. Je crois que je bas des records sur ce coup là !!! Bref après 1h30 de tour en rond dans Paris, je me suis quand même décide à demander de l’aide auprès d’un passant.
  « Monsieur excusez moi mais… » Je ne pus terminer mes mots. En effet, l’homme en question me niait complètement. Pas grave je demande au prochain, il ne m’a peut-être pas entendu. « Madame pourriez-vous m’indiquer… » Décidément ce n’est pas mon jour. C’est la journée mondiale du ‘niage’ ou quoi ! La suivante me regarda quand même mais ne daigna pas m’adresser la parole. Qu’est ce que j’ai !!! Je n’ai pas mangé d’ail avant de partir pourtant, mon haleine sent bon, je ne suis pas habillée comme une clocharde, il n’a pas une pancarte sur laquelle il est inscrit ‘Attention débile mentale dans la voiture, ne pas approcher ou adresser la parole !!!’ Le désespoir commence à s’emparer de moi. Le doute aussi. Etait-ce un bon choix ? Partir à l’aventure était-ce vraiment fait pour moi ? Je ne sais pas… Je ne sais plus… Une voix me sortit de mes pensées. « Mademoiselle » Un charmant jeune homme était en train de frapper à ma vitre…

  Il était le devant moi avec ses petites boucle brunes à me faire signe de baisser ma vitre. Je pense que mes yeux m’on trahis durant cette période. J’étais homnibulée par son sourire. Voyant que je ne réagissais pas, il refrappa à la vitre. Je me suis réveillée et pendant quelques secondes je cherchais à savoir pourquoi je n’avais pas réagi… Me retournant vers la vitre je le revis et je compris que le problème c’était son beau sourire. Mais cette fois, je descendis la vitre et je le saluai. « Bonjour je peux vous aider ?» Est-ce que j’avais l’air si perdue que sa ? Pourquoi venait-il me poser cette question ? « Oui en faite, connaissez-vous cette adresse ? » Je lui montre le papier sur lequel était notée l’adresse et une photo. « Oui, vous n’etes pas très loin… Vous continuez sur cette rue, vous prenez à gauche, puis la première sur votre droite. Vous allez vous retrouver face à un grand bâtiment vous prenez à gauche, puis la deuxième a droite et vous y etes… » « Mouai… je crois que je devrait pouvoir m’en sortir !!! » « Vous y allez pour l’appartement ? » « Oui, vous connaissez ? » « Il appartenait à un de mes amis… Je ne sais pas si je vous ai fait peur tout à l’heure mais je voyais que vous essayiez de demander de l’aide mais que personne ne répondait alors le bon samaritain qui sommeille en moi et venu vous proposer son aide… » Je me mis à rire tout en cachant mon sourire histoire de ne pas paraître trop stupide devant lui… mais il me suivit. « Tu compte rester longtemps ici ? »
  « Ben oui j’espère pouvoir m’installer ici 1 an et si je me plais bien, plus… » « Si jamais tu as besoin d’aide, tu peux venir me voir je travaille dans ce bar. » Il me pointa un bar en coin de rue. « OK merci beaucoup. » « Au fait… moi c’est Benjamin » « Amy…Ravie d’avoir fait ta connaissance. » « Moi de même ! » Je le quitte alors avec un petit sourire au coin des lèvres. Peut-être que ce voyage n’était pas si mal après tout. Cette rencontre me réconforta. Enfin je me sentais bien. En plus, il était mignon. Il semblait timide malgré sa conviction à venir m’aider. 10 minutes plus tard, je trouvais mon appartement. Je commençais à décharger la voiture et à poser les cartons. La fatigue du trajet s’empara de moi. Je n’avais plus assez de force pour déballer mes affaires. Je me suis installée sur le matelas et mes pensées tournoyaient dans ma tête. Je réalisais seulement le tournant qu’avait pris cette rencontre. Au début, les règles de politesses s’imposaient mais par après le tutoiement avait repris le dessus, la plaisanterie avait surpassé la timidité. J’étais de nouveau contente… Mes paupières devenaient de plus en plus lourdes. Je ne parvenais presque plus à distinguer les cartons autour de moi. La fatigue s’empara de mon corps…

  « Hé Ho !!! Il y a quelqu’un… ! » Le vacarme me réveilla en sursaut. Je me suis alors retournée pour voir l’heure sur mon portable. Quoi ! J’ai dormi pendant 4 heures. Je devais être drôlement fatiguée. « Hé Ho!!! Hello ! Ouvrez moi s’il vous plait… » Mais qui est-ce qui vient chez moi. Je ne connais encore personne dans Paris à part ce Benjamin que j’ai rencontré il y a 4 heures. Peut-être est-ce lui… J’aimerai vraiment. « Mademoiselle… Vous etes mortes ou quoi ??? » « Oui j’arrive… » Mais qui était ce malade ? Il va finir par casser ma porte ! Je me précipite pour trouver les clés que j’avais posée en arrivant je ne sais ou. Enfin trouvées, je me jette sur la porte et l’ouvre. « Bonjour. Je suppose que vous etes la nouvelle locataire de ce MAGNIFIQUE appartement que mon père a spécialement conçue pour vous chère citoyenne. Ainsi, je me vois dans l’obligeance de venir vous impose les règles d’or de la maison… » Je ne sais par quelle habilité ce jeune pantin avait pénétré chez moi et c’était installée sur une chaise. C’est qui celui la ? Pour qui il se prend ? Non mais je ne vais pas me laisser faire. « Excusez-moi mais vous etes qui ? » C’est avec des yeux écarquillés qu’il me regarda l’air de dire ‘‘elle ne me connaît pas… mais c’est une perdue cette fille’’. « Euh…Je suis Eric. Et vous etes ? » « Amy… » « Soit Amy…Voici les règles de la maison. Vous ne pouvez pas sortir trop tard afin de ne pas réveiller les voisins lorsque vous rentrez. De même que les soirées organisées dans cet appartement sont à proscrire…toujours pour vos chers voisins. Blablabla… » Ces mots ne m’atteignaient plus. Mais c’est qui ce lourd ! Pfff et bla et bla… Seigneur !!! Qu’est-ce que j’ai fais au bon Dieu pour rencontrer un type pareil. Pourquoi moi… ! J’ai rien fais pourtant. Je suis toujours gentille, serviable, … Histoire de me distraire, je me suis appuyée sur la fenêtre et je me suis mise à regarder la rue. C’est assez marrant de voir les gens passer, toutes différentes les unes des autres. Certains ont une bouche très large, d’autres ont un trop gros nez, d’autres encore sont très petits… Un pur moment de spectacle improvisé ! Soudain je remarque une ombre connue…

  Je n’y croyais pas… Benjamin était dans la rue. Il regardait ma fenêtre mais le reflet du soleil lui empêchait sûrement de me voir car son regard était perdu, à la recherche de quelque chose de quelqu’un. Je n’osais pas ouvrir la fenêtre pour l’appeler à cause d’Eric et de son éternel discours de conduite. Ca faisait 15 minutes qu’il me parlait de ses règles de maisons et là je commence vraiment à en avoir marre. Je cherchais une solution pour pouvoir lui demander de partir tout en paraissant gentille. Creuse toi la tête Amy… Allez !!! Sinon Benjamin partira et tu ne pourras pas l’appeler… « Vous savez je suis très calme comme fille. Je suis sûr que je ne poserai pas de problèmes. Maintenant si vous voulez bien m’excuser mais j’aimerai pouvoir déballer mes cartons et ranger l’appartement afin d’être prête pour l’arrivée du camion demain… » Stupide idée ! N’importe quoi… il voudra jamais partir avec sa ! « … ben ce n’est pas un problème je peux vous parler pendant que vous faites tout votre bazard. Mais je suis obligé quand même de vous donnez les règles… Allez-y… » Je le savais idée totalement nulle. Dehors je voyais Benjamin qui hésitait à s’avancer. Un coup il avançait un autre il revenait en se tapant la tête ce mouvement voulant signifier ‘tu es bête tu la connais que depuis 4 heures et tu crois qu’elle voudra t’ouvrir la porte avec un énorme sourire…’OUI !!! Je n’attend que sa. Viens me sauver de ce loup qui ne cesse de gesticuler sur ma chaise en prononçant des mots a peine compréhensibles étant donner leur élaboration très recherchée. Come… oui ‘come’. En moment de détresse je parle toujours anglais même pour moi-même ! Je me retourne a nouveau vers la fenêtre et la tout mes espoirs s’écroulent. Il est partit… je n’ai même pas vu la direction qu’il a prit. Ca y est mon moral est retombé. « Vous ne déballez pas ? » « Si si… j’y vais… » Je pris le premier carton et à la place de Jamie Cullum sur bruit de fond, la voix d’Eric m’atteignaient les oreilles… Quelle joie mes amis, quelle joie…

  Ca y est il est partit. Il commençait vraiment à m’énerver… Moi j’avais presque fini de tout ranger. Cette nuit je dormirais sur mon matelas à même le sol. 20h45 : je pensais sortir histoire de découvrir la ville, du moins mon coin. Veste légère, mitaines, écharpe décoratrice et petit béret sur la tête posé de travers, je m’apprête à sortir. Je parcours alors les longues rues parallèles à la mienne. Je découvre des magasins, un cybercafé… tient… un cybercafé. Si j’allais envoyer un mail à ma sœur pour tout lui raconter… Très bonne idée ! Me voilà donc installée devant l’ordinateur pour 1 heure de discussion avec ma sœur par MSN. Je lui racontais tout : le fait que je me sois perdue, la découverte de mon appartement, ma rencontre avec Eric… je gardais le meilleur pour la fin : Benjamin.
  ‘J’ai rencontré un super mignon mec tout à l’heure’
  ‘Waw il est tellement mignon que tu en perds ton français… =D Comment il s’appelle ? Il t’a parlé ?’…’Tu en mets du temps pour répondre…’
  ‘Désolé problème avec la souris !’…‘Il s’appelle Benjamin… C’est lui qui m’a indiqué où se trouvait l’appart. Il est super mignon et très gentil. Et il a un sourire… à tomber par terre !’
  ‘Waw c’est full in love on dirait… Et tu vas le revoir…’
  ‘J’espère …’
  « Salut Amy ça va ??? » Cette voix me sortit complètement de l’écran de l’ordinateur. En une seconde je me suis retournée pour voir de qu’il s’agissait mais une idée m’avait déjà traversée l’esprit. Etait-ce Benjamin ?
  « Oh salut Benjamin… Ca va bien et toi ??? »
  « Ca va bien. Tu es sur MSN comme je vois… »
  Mince ! MSN ! Son nom est écrit en grand sur la page de la conversation. Vite discrètement sans détourner mon regard de Benjamin, j’essaye de fermer la page. Impossible la souris déconne comme elle la fait toute la soirée. Pourquoi à ce moment-là ! Heureusement il ne regardait pas l’écran et les rares moments où ces yeux dérivaient de moi j’essayais d’attirer son attention en lui posant une question. C’est là que j’ai remarqué à quel point j’étais douée pour ça, sans vouloir me vanter.
  Puis un long silence se fit sentir. Moi je cherchais le sol et Benjamin le plafond.
  « … Je sais qu’on ne se connaît pas depuis très longtemps… mais ça te dirait de… venir boire un verre avec moi… » Son visage avait pris une couleur pivoine, ces mots avaient été de moins en moins audibles au fur et à mesure qu’il la disait. Je vis alors à quel point il était timide. C’est tellement chou…
  « …oui d’accord. »
  Son visage reprit alors sa couleur habituelle. Un sourire irrésistible s’afficha sur son visage. « Cool. Je vais te laisser terminer ta conversation et avancer au bar… tu sais encore où ça se trouve ??? »
  « Oui, oui…pas de problème. Je fais vite et je te rejoins. »
  « Ok à tout de suite… »
  « A tout de suite ! »
  Yessssss !!! Je l’attendais ce moment. Sur MSN, ma sœur s’était acharnée sur son clavier…
  ‘He Ho… il y a quelqu’un !!!’
  ‘Allo la lune ici le terre…’
  ‘Amy si tu ne répond pas tout de suite je vais m’énerver…’
  ‘AMY !!!!!!!’
  Je ne voulais pas lui dire que benjamin avait été là alors je lui ai raconté que la souris s’était encore plantée… Je lui ai expliquée alors que je devais la laisser parce que mon heure se terminait. Et 2 secondes je me suis retrouvée à l’extérieur afin de rejoindre Benjamin. Il était devant la porte d’entrée en train de fumer sa clope…

  « Waw t’es une rapide toi... »
  Pour toi toujours mon beau… Arrête ! Redescend sur terre ma fille. Pfff… Quelle pitié !!!
  « Tu viens… »
  Il me pris la main et me tira vers le comptoir.
  « Tu bois quoi ? »
  « La même chose que toi… » Encore une réponse très original. Je scrute alors le bar. Un univers assez contemporain. Les chaises et les tables sont d’un bleu métallique et ont une forme très design. Le bar faisait très New-Yorkais et des lampes de toutes les couleurs éclairaient les verres. Dans le fond de la salle se trouvait une petite scène où se trouvaient une batterie, un micro et des baffles.
  « S’il te plait. Santé. »
  « Merci. Santé… »
  Histoire de casser le silence, je décide de lui poser des questions.
  « … Il y a des concerts ici ? » Quelle question ! Bien sur qu’il y en a puisqu’il y a une scène… Tu as vraiment de ses questions.
  « Oui…il y en a presque tous les soirs. Aujourd’hui c’est mon groupe qui joue… »
  « Waw tu as un groupe ?!? » Mais tu rigoles où quoi ! Pourquoi tu répète se qu’il vient de dire !!! Tu as vraiment l’air idiote…
  « Ouai… mais bon c’est pas vraiment un groupe. On est juste une bande de pote qui jouons ensemble… »
  « C’est cool ! J’ai toujours rêvé de faire partie d’un ‘groupe’ »
  « Tu chantes ??? »
  « Mouai… sous ma douche !!! »
  Il se mit à rigoler. C’est un des rares moments magiques où le temps s’arrête, où les secondes sont des heures, où chaque mouvement est calculé et apprécié à sa juste valeur… Puis le silence retombe. Les yeux se fuient et cherchent quelques choses à regarder : le sol, le plafond… quelque chose quoi !
  « Benjamin !!!... »

   « Anais !!! »
  Une personne venait d’entrée dans le bar. C’était une jeune fille très charmante. Elle ne cessait de sourire et je trouvais ça fun…
  « Benjamin… Je savais que je te trouverai ici ! Ca va ??? »
  « Ca va bien et toi ??? »
  « Bah la routine… Je vis quoi !!! » He Ho je suis là… Les gens me laissés pas sur le coté !
  « Anais je te présente Amy…C’est une nouvelle ici. Amy, Anais. »
  « Enchantée. »
  « Tu viens d’où ? »
  « De Belgique. De Bruxelles plus précisément… »
  « Ohhh génial ! J’adore Bruxelles… »
  La conversation entre Anais et moi ne faisait que commencer. Nous étions lancées dans une discussion très intéressante qui pouvait aller de notre plat préféré jusqu’à notre pire souvenir de vacances. Elle est vraiment sympa et je commence à vraiment être à l’aise ici. Benjamin c’était éclipsé je ne sais où mais la conversation avec Anais m’a fait complètement oublier le reste.
  « T’es franchement sympa comme fille… Tu restes pour le concert ? »
  « Le concert ?… Euh je ne sais pas…Qui c’est qui joue ce soir ? »
  « Benji ! Tu ne l’as pas encore entendu chanter ? »
  « Non… Je ne suis là que depuis ce matin… »
  « Ah oui. Donc ça aurait été chaud ! » Encore un ‘éclatage’ de rire. Les gens commencent à entrer dans le bar mais pas au point de me retrouver serrée comme une sardine. Anais me quitta après c’être excusée. Me voilà maintenant seul auprès du bar comme une perdue cherchant Benjamin du regard. Je ne le trouvais plus ! Mais où était-il ? Tous les musiciens étaient en place. Ils attendaient Benjamin. Quand il monte sur scène seulement certaines personnes se retournèrent. La musique commença… Une guitare en avant-plan, la batterie légère… Il commence…

‘‘I wanted to go to Stravinsky but my heart fell in love with Beethoven… I wanted to go to Davis but the kid might not fall in love again…’’ La musique résonne dans ma tête. ‘‘ Stevie Wonder came out from the floor…’’ J’adore ! La musique m’embarque…je plane au-dessus du bar. Sa voix atteint jusqu’aux entrailles. Ca faisait un moment que je n’avais pas ressentit ça… Je frissonne, je m’agrippe au bar… Sa voix m’ensorcelle. La chanson se termine. Tout le monde dans la salle applaudit. Je découvre la vie d’un bar…Jamais auparavant je n’avais été voir un concert dans un bar même à Bruxelles. La deuxième chanson se lance. ‘‘ …Just the two of us, baby, …’’ J’ai l’impression d’être une grosse inculte de la chanson… Tout le monde connaît sauf moi ! Je me sens un peu seul sur ce coup-là. Je suis entraînée par la chanson. Me voila entrain de me dandiner sur ma chaise. En temps normale j’aurai eu l’air idiote mais là, je n’étais pas seule. J’ai l’impression que Benjamin m’a oubliée. Je suis seule près du bar telle une ivrogne qui ne désaoule jamais, qui vient boire son petit verre quotidien…
« Benja m’a demandé de venir te chercher pour que tu viennes devant… »
Anais était revenue et me tendait un verre. Elle me prit l’autre main et me tira vers le devant de la scène. Dès que je fus arrivée Benjamin m’adressa un petit clin d’œil. Il était en train de chanter une nouvelle version de Billie Jeans de Michael Jackson… Un vrai régal !!!
« Amy je te présente Yasmine et Adrien… »
« Ravie de faire ta connaissance Amy. Parait que tu viens de Belgique… J’adore la Belgique !!! »
Adrien s’était jeté sur moi pour en connaître plus de moi. Yasmine était à coté et de temps en temps elle intervenait dans la conversation. Ils sont tres sympa les potes de Benjamin. J’ai l’impression de retrouver mes amis de Belgique. Au bout d’une heure, le groupe décidé de faire une pause. Benjamin en profita pour descendre nous rejoindre.
« Je vois qu’on fait déjà connaissance… Yasmine, Adrien ! Content de vous voir ! »
La conversation se lança à nouveau… je me régalais d’écouter leurs histoires… des chutes incroyables d’Adrien jusqu’au gros bide de Benjamin et aux drôles de situations dans lesquels c’était retrouvée Anais.
« Je me suis retrouvée à moitié nue devant mon prof de francais !!! Quel horreur je te dis pas !!! Je ne… »
« Emma !?! »

Benjamin venait d’interrompre Anais et ce dirigeait vers une charmante jeune fille. Elle était d’une blondeur resplendissante et un joli sourire s’affichait sur son visage…Tout pour me rendre jalouse ! Benjamin la prit dans ses bras et l’embrassa sur la joue. C’est le genre de baiser que l’on envie à n’importe qui…
« Waw ça fait longtemps !!! Tu es revenue de New York ? »
« Oui… je suis revenue pour 15 jours puis je repars. Et toi comment tu vas ? Toujours en train de chanter comme je vois !… Yasmine Adrien !!! » Elle se jeta dans les bras de Yasmine.
« Emma… Qu’est ce que tu deviens ? Ca va à New York ? »
« Ca va ça va… Je découvre quoi ! »
Emme se mit à rire. Elle était incroyablement belle et Benjamin le savait. Il était en adoration devant elle… Anais se dirigea vers moi et me glissa à l’oreille.
« C’est une copine à nous. Elle est partit depuis 2 mois à New York… »
« Waw quelle chance !!!... »
« Elle est super sympa… Attend je vais te présenter. Emma voici Amy. »
« Bonjour enchantée… J’adore tes cheveux Amy ! »
« …oh merci… j’adore les tiens aussi ! »
Oh non. En plus elle était super gentille !!! Elle a vraiment tout pour me dégoûter. Bon faisons comme si de rien n’était… Et me voila encore lancée dans une conversation sans but. Décidemment, aujourd’hui j’aurai beaucoup parlé ! Pendant ce temps là, Benjamin était retourné sur scène et commençait une chanson de sa composition. Je le sais parce qu’il l’a dit. ‘‘Have you ever turned yourself on, just a minute just a day, when the music’s getting too high, so you can feel it in your brain…’’
Encore une fois j’adore sa chanson. Je m’étais éclipsée au coté de Yasmine.
« Ils vont bien ensemble… »
« Qui ? »
« Ben Benjamin et Emma… »
« Ah non ils sont pas ensemble ! »
Cette nouvelle me rassurait. Le sourire refit surface sur mon visage. Histoire de ne pas être trop démasquée, je relance la conversation.
« Ah non !?! On dirait pourtant… Ils ont l’air très proche ! »
« Ouai c’est vrai mais je pense que Emma ne l’aime qu’en amitié. Maintenant Benja, je ne serai pas surprise qu’il ait craquée pour elle ! »
« Ah ok… »
Le moral était à nouveau retombé mais je cachais mon jeu en affichant un grand sourire…
« Il formerai un beau couple… » Pourquoi j’ai dit sa !?! Ah oui pour cacher mon jeu, mais bon je le pensais pas vraiment. Enfin… si. Ils seraient trop mignon ensemble mais je ne le voulais pas. Je regardais Emma au loin. Elle était parfaite. Elle avait tout pour elle. Je comprenais tout à fait Benjamin dans ses choix. Entre une fille aux milles imperfections et une fille parfaite, il n’y a pas photo !
La musique s’arrête. Le concert est fini. Benjamin vient de l’annoncer au micro. Il descend nous rejoindre…

Il se précipite près d’Emma et l’a reprend de nouveau dans ses bras. La jalousie s’empare de moi mais je tente de la cacher.
« Tu sais que tu m’a manquée pendant tout ce temps… »
J’en pouvais plus. C’est comme s’il me narguait. Sur un coup de tête, j’ai posé mon verre j’ai adressé un signe à l’adresse d’Anais, de Yasmine et d’Adrien, et je suis sortie. A l’extérieur Adrien me saisi la main.
« Pourquoi tu pars déjà ? »
Je ne voulais pas lui expliquer que la raison était Benjamin.
« Le camion arrive tôt demain matin, il faut que je rentre… désolé si je pars comme une voleuse ! »
« Ah ok… Tu es sur que c’est pour ça ? »
« Oui pourquoi d’autre ? »
« Ben… je sais pas moi… Benjamin par exemple »
Je crois que mon visage m’a trahit car Adrien me sourit.
« Ah c’est ça ! Je me disais aussi… »
Je devais absolument trouver une solution je ne voulais pas qu’il le sache !
« Non, non… Qu’est ce que benjamin à avoir la dedans ? Tu penses que parce qu’il q une belle gueule je vais craquer pour lui… » Oups…Les mots étaient sortis. A présent Adrien me regardait avec un énorme sourire sur les lèvres. Quelle horreur ! Pourquoi j’ai dis ça !!! Il ne me quittait pas des yeux.
« Ouai ouai… Je vois le genre !!!Genre je ne l’aime pas mais il a une belle gueule !!! »
« Ben oui… tu ne dois pas forcément aimer quelqu’un pour le trouver beau et inversement ! » Je le regardais d’un air de dire ‘Alors j’ai pas raison’.
« Ouai si tu le dis mais si tu veux Benjamin tu dois lui montre. Ne te cache pas. Il comprendrait rien ! »
« Ouai sauf que moi je suis ici pour trouver des amis pas un petit ami !!! »
« Avoue que ça ne te dérangerai pas… »
« … Désolé mais je dois vraiment y aller ! A la prochaine… »
« Demain tu sais venir au parc à 14h… on se retrouve entre potes. On te fera visiter la ville ! »
« Désolé mais je ne serai pas. Je dois ranger mon appart. Une prochaine fois peut-être… »
« Oui peut-être… »
J’étais déjà en train de repartir que je terminais seulement ma phrase. Je ne suis même pas sur d’avoir entendu les derniers mots d’Adrien. Je rejoins assez rapidement mon appart ou je m’écroule sur le matelas. Demain une longue journée s’annonce, j’ai besoin de beaucoup de sommeil. Je ferme les yeux histoire de m’endormir mais la phrase de Yasmine résonnait dans ma tête. ‘Je ne serai pas surprise qu’il ait craquée pour elle !’ Pfff… J’ai du mal à m’endormir. Je n’arrive pas ! Pourquoi j’ai commencé cette conversation… Quelle bavarde je suis !!! Ca m’apprendra ! Bien fait pour toi… Bon maintenant dors t’en a besoin de toute façon ce Benjamin n’a certainement pas craqué pour toi !!! Aller dors… ‘Just the two of us…’
Sa voix résonne dans ma tête. Je crois que je vais enfin pouvoir m’endormir…

8h : Mon portable sonne. Ben oui je n’ai pas encore mon réveil donc on prend l’alarme de son portable. Je ne me rappelle pas l’avoir mis… Bref je me réveille à mon aise. Puis des coups de klaxons m’avertissent que le camion est là. Je me précipite à l’entrée. Il avait déjà commencé à décharger les cartons. Comme des poireaux, ils avaient tout posé devant l’entrée ! Me voilà partie pour une escalade continuelle des escaliers afin de monter tous les cartons. Ca faisait longtemps que j’avais fais de l’exercices et je le sentais. J’étais à peine montée 3 fois que je n’en pouvais plus. J’aurai bien tenté le coup du dentifrice comme dans la publicité mais je ne pense pas que mon sourire aurait attiré autant de personnes.
Au bout d’une heure tous les cartons étaient entassés dans mon appart. Bref c’était le gros bordel ! Bon Amy faut que tu déballes tout maintenant. Ce n’est pas gagné !
15 minutes plus tard on sonne à ma porte. Qui c’est qui vient me déranger en plein travail !!!
J’ouvre et je découvre Anais, Adrien et Yasmine sur le seuil de la porte…
« On vient te donner un coup de main… ! »
« C’est bien gentil… mais je veux pas vous déranger… »
« Meuh tu nous dérange pas !!! »
A vrai dire j’étais bien contente de leurs arrivées. Je ne savais pas comment j’allais faire. Nous voilà parti dans un aménagement de folie. Fou rire, chansons et danse improvisée d’Adrien sont au rendez-vous. Que du bonheur ! J’ai même oublié Benjamin pendant un moment, c’est vous dire comme je me suis bien amusée. Il est 14h30 quand on a fini.
« Bon on va au parc maintenant Amy ? »
« Ben je n’ai plus vraiment d’excuses pour ne pas venir ! »
« Ben allons-y alors ! » Yasmine me tirais dehors.
« C’est partit ! » Les cris de délires résonnaient dans le couloir. On sautait de marche en marche. On rigolait. A l’extérieur, Anais sauta sur le dos d’Adrien. On ressemblait vraiment à des amis ! Mais Benjamin manquait… en tout cas pour moi !

Le soleil tape en douceur, juste se qu’il faut pour ne pas avoir froid sans manteau. On flâne dans les rues de Paris comme un groupe d’ami qui se connaît depuis des lustres. Yasmine me raconte sa vie mais je trouve ça marrant.
« Mon petit frère est un vrai casse-cou ! Il a déjà été dans le plâtre au bras, au pied, à la jambe… »
Bref un vrai moment de distraction… Anais et Adrien se charrient l’un l’autre. Un coup s’est un qui gagne l’autre coup c’est l’autre ! J’ai l’impression de voir des frères et sœurs. Je trouve ça génial !
« Oh tu as vu cette belle veste !!! »
Yasmine se précipite sur la vitrine d’un magasin.
« Elle est MA-GNI-FI-QUEEEE ! Je la veux, je la veux… ! »
Elle sautait sur place. Elle me faisait trop rire. Soudain mon regard fut détourné par l’arrivée de quelqu’un.
« Oh les amis vous etes la !!! »
Emma venait d’arriver. Elle était vêtue d’une splendide robe rouge qui épousait parfaitement sa magnifique silhouette. Elle nous embrasse et se retourne alors vers la vitrine.
« Waw ! Elle est magnifique cette veste… La mode parisienne n’a pas changé comme je vois. Je vais me l’acheter tout de suite… »
Yasmine n’avait pas eu le temps de dire un mot qu’Emma était déjà entrée acheter la veste. Non mais elle se prend pour qui elle ! Comme si elle n’avait pas remarqué que Yasmine voulait cette veste : elle sautait sur place !
« Mais pourquoi tu dis rien ??? »
« Bah elle est toujours comme ça. Faut si faire ! »
Mais ce n’est pas une excuse ! Pourquoi tu te laisses faire Yasmine ! Te laisse pas marcher sur les pieds. Moi, je n’aurais pas accepté…
Emma sort de la boutique avec un large sourire.
« Voilà c’est fait on peut y aller !... »
Mais on ne t’attendait pas… Qu’est ce que tu viens t’incruster comme ça ! Bon maintenant arrête d’être méchante ! Fais lui un beau sourire…
Nous revoilà partis pour le parc avec Miss mode en plus… mais toujours pas de Benjamin en vue !

Nous voilà tous étendus sur l’herbe… Moi, la tête appuyée sur le ventre d’Adrien, la tête d’Anais sur mon ventre et celle de Yasmine sur celui d’Anais. ‘Miss mode’ ne souhaitait pas salir sa robe. Je la comprends tout à fait ! Autour de nous, des jeunes jouent au foot. Ah… la France toujours au foot… Un peu plus loin, il y avait un autre groupe de jeunes qui étaient installés en cercle. L’un d’eux jouaient de la guitare, les autres fredonnaient des chansons. Cela pouvait aller de ‘ On vous souhaite tout le bonheur du monde’ à ‘Seven nation army’.
Ils étaient juste bien placés pour entendre leur musique en bruit de fond. Je ferme mes yeux… La musique ne m’atteint pas spécialement… elle me berce plutôt. Quel doux moment ! Quel régal ! J’aime ce moment…
« Salut les gens !!! »
Je ne pouvais pas voir de qu’il s’agissait, le soleil le mettant en contre jour.
« Ca fait longtemps que vous êtes là ? »
Je n’avais plus besoin de chercher qui était devant moi. J’avais déjà reconnu sa voix … C’était Benjamin ! Il devait nous rejoindre depuis un moment déjà mais il avait été retenu par quelque chose mais je n’ai pas trop compris quoi… Et oui la perdue reprend possession de moi !!! Bon maintenant fallait faire comme si de rien n’était. Ne pas bouger. Peut-être lui dire bonjour, lui parler mais sans rien lui montrer. Chose pas facile pour moi était donnée ma très grande difficulté à cacher quelque chose !
« Ca va Amy ??? »
Ca question me surpris un peu. Je ne m’attendais pas à se qu’il me parle surtout qu’Emma était là…
« … oui ça va pourquoi cette question ? »
« Tu es partie très vite hier je ne t’ai même pas vue quitter la salle… »
Fallait quitter ta Emma des yeux tu m’aurais vue !!! …Arrête de faire ta méchante et répond plutôt.
« Oui je devais me lever très tôt pour le camion de déménagement. »
Oui bien sur ! Très tôt !!! Si 8h c’est très tôt, tu n’es vraiment pas du matin ma Amy…
« Tu ne me connais pas assez pour savoir que je suis de bonne humeur tout le temps !!! »
J’affichais un grand sourire. Je ne sais même pas pourquoi ! Pourquoi tu fais ça ! Tu lui facilites la tache…
Il n’adressait pas de regards à Emma contrairement à hier. Etrange ? Je me demande se qu’il s’est passé hier…

Je veux savoir ! Ca m’intrigue… Il faut que je le demande mais discrètement. Discrètement… Comment faire ? En posant la question… Mais à qui et comment ? Je ne peux pas arriver et demander ‘qu’est ce qui c’est passé hier qu’en je n’étais plus là entre Emma et Benjamin ?’ Non… pas très discret ! Faut tenter une autre question. Une question détournée… Mais bon moi et la discrétion ça fait 2 !!!
Pas un regard… pas un sourire comme hier… j’ai envie de savoir ! La curiosité me tuera…
Je me déplace discrètement vers Adrien. C’était lui ma cible, celui qui allait tout me raconter… enfin je l’espère ! Je crois que Benjamin a remarqué mon déplacement… Ben mince alors ! Pour être discrète alors, c’est raté ! Il me regardait fixement espérant que j’allais croiser son regard. Lui aussi cherchait sûrement à savoir se qui m’avait fait fuir hier.
« Dit Adrien… Tu es resté longtemps hier après que je sois partie ? »
Il me regarda d’un air un peu surpris…
« Oui. Jusqu'à la fermeture du bar… pourquoi cette question ? »
J’avoue que je n’étais pas préparée à cette question. J’étais prise au dépourvue. Je ne savais pas quoi répondre. Pourtant il me fallait répondre. Je regardais autour de moi à la recherche d’une réponse. Yasmine et Anais parlaient avec Benjamin, Emma chipotait à son portable et Adrien regardait le groupe de jeunes de manière intéressé comme s’il cherchait à en tirer une conclusion… Bref pas grand-chose pour me donner une réponse correcte. Mais il me la fallait ! Adrien s’était retourné sur moi et attendait la réponse… J’étais perdue ! Aller trouve une réponse !!!
« …Parce que je suis curieuse… »
N’importe quoi ! Tu es curieuse… tu crois qu’il va comprendre là la raison de ta question ! D’ailleurs je le voyais à son regard.
« … ben je voulais simplement savoir c‘est tout ! »
« A vraiment ??? C’est tout ? »
« … »
« Alors… Qu’est ce que tu veux savoir d’hier ? »
« … »
« Aller pose ta question à tonton Adrien… »
Il m’adressait un charmant sourire. L’envie de lui poser la question s’agrandissait en moi… Je dois lui poser… je ne dois pas lui poser… Je ne sais pas !
Oh et puis zut je lui pose. Qui ne tente rien n’a rien n’est- ce pas ?
« … Ben en faite je trouve que Benjamin et Emma sont très distants… il s’est passé quelque chose hier ? »
« Ah Benjamin tu n’as que ce mot là en bouche il me semble ! »
« Mais non !!! N’importe qui aurai pu poser cette question ! C’est très flagrant… regarde les. Même pas un sourire, même pas un regard alors qu’hier il y en avait assez pour remplir toute une casserole !
« C’est quoi cette expression !?! »
« L’expression n’a pas d’importance, ce qui compte c’est que tu en es compris le sens »
« Ouai si tu veux… »
Le bruit de fond que j’avais perdu pendant la discussion, était réapparu. Il ne me répondait pas. Il semblait avoir oublié la question.
« Alors… ? »
« Alors quoi ? »
« Ben qu’est ce qui s’est pass… »
Son portable sonnait. C’était sa mère qui voulait qu’il rentre. Sûrement pour lui demander un coup de main… Il se leva, m’adressa un clin d’œil embrassa tout le monde et disparu. Ma réponse disparaîssait…

Benjamin, me voyant seul, s’approcha de moi.
« Ca va ? »
« Oui ça va. Il fait beau, le soleil brille, les oiseaux chantent… Le bonheur quoi ! »
Puis plus rien. Le silence. Nos regards qui se croisent mais qui ne se quittent pas. Pendant plus d’une minute le monde n’existait plus. Nous étions seuls… seuls dans ce vaste monde. Le monde tournait autour de nous. Le temps s’était arrêté. Nous étions bien…
Puis mes yeux dévient. Pourquoi ? Je ne sais pas… Mais je ne le regrette pas. A quoi servait cet instant ? Quel en était le but ? Lui, il aimait Emma et moi, je dois l’accepter.
Mes yeux se fixent sur l’horizon. Je n’ose pas le regarder. Je sais qu’il me regarde. Je sens son regard posé sur moi. Ca ne gêne un peu… C’est comme si on scrutait tous mes défauts. Voit-il la bouée qui me sert de ventre ou encore se bouton qui décore mon visage ou cette cicatrice au bat de mon visage… Je me sens vraiment mal. J’ai envie de partir ou du moins de me retourner et de lui dire ‘Pourquoi tu me regarde comme ça… J’ai des défauts, je sais, mais cesse de me regarder comme ça !’
Il faut briser ce silence… Parle lui, dit lui quelque chose…
« Tu chante depuis longtemps ? »
Pour une fois que tu as une question intéressante. C’est bien Amy, tu t’améliores !
« Bah… Je chante depuis tout petit ! »
Un petit rire s’échappa de mes lèvres. Pitoyable ! Ridicule ! Il a dut me prendre pour une folle.
« Mais je chante en concert depuis 16 ans… »
« Et tu as jamais pensé à donner une démo à une maison de disque ou quelque chose dans le genre… ? »
« Ben je voulais dans un premier temps finir mes études… Quand ce fut chose faite, j’ai du me débrouiller pour avoir de l’argents parce que mes parents m’ont en quelque sorte rendu indépendant. Donc, j’ai fais des petits boulots et je n’ai pas vraiment penser ou essayer de faire ça… »
« C’est bête parce que tu as du talent ! »
« Du talent faut pas exagérer… »
« Non sérieusement… Si tu fais un album, je l’achète ! »
Il devient rouge. Un sourire prit place sur son visage. Nos regards se croisèrent à nouveau. Cette fois, c’est lui qui détourna son regard. C’était assez étrange… J’aimais ces moments et en même temps, je les détestais !
« Amy, tu crois qu’on peux aimer quelqu’un du premier regard ??? »
Benjamin me regardait, sûr de lui. Il voulait une réponse.
« … Ouai j’y crois… »
Pourquoi cette question ? Est-ce que j’avais un rapport avec celle-ci ?
« Pourquoi cette question ? »

« C’est une question que je pose à tout le monde ! Je ne sais pas pourquoi… »
Mon espoir retomba… mon moral aussi. Je sais pas pourquoi mais pendant un moment j’ai vraiment cru que… qu’il pouvait m’aimer ! Mais bon… je suis un peu trop idéaliste. Ca me tuera aussi… J’ai besoin de marcher. Mes jambes s’engourdissent.
« Ca te dit de marcher un peu… ? »
« Marcher ?!? Pour quoi faire ? »
« Ben je sais pas… Moi personnellement faut que je marche… je ne peux plus rester assise ! »
« Non désolé… ça ne m’intéresse pas ce genre de truc typiquement belge ! »
QUOI !!! C’est qui ça !!! Non mais pour qui il se prend !!!
« Ca ne t’intéresse pas !?! D’accord !!! Comme tu veux… »
Je pars en fureur. Non mais pour qui il se prend lui. Je suis belge et fière de l’être et tanpis si ça ne lui plait pas !!! Mon moral était meilleur. J’étais dégoûtée de lui et tous mes espoirs c’était évaporé !
« Amy !!! »
Anais et yasmine m’appelaient, mais je les ignorais. Je ne voulais plus voir Benjamin. La rage s’emparait de moi. Je n’avais qu’une envie… partir ! Partir loin de lui ! Partir… mais ou ?
Je ne connais rien ici… Je ne suivais que ce groupe de jeunes. Maintenant je suis perdue ! Avant de venir ici, j’allais chez ma sœur en cas de coup de blues, mais là, j’étais seule !
‘ Seule au monde… y a rien à faire Amy t’es seule au monde …’
C’est idiot mais dans ces moments-là, une musique de circonstance envahit ma tête. Ca me réconforte un peu… Tiens… Le cybercafé d’hier…
Je rentre et m’installe pour une heure de connexion. Je me connecte à MSN. J’espère que ma sœur est connectée. J’ai besoin de parler, de lui dire ce qui se passe. Malheureusement, son pseudo affiche absente. J’essaye quand même.
‘Mélie… Si tu es là répond je t’en pries… J’ai besoin de parler !!!’
Pas de réponse… peut être qu’elle n’est pas devant l’ordinateur. Peut-être qu’elle n’a pas entendu le message.
‘M élie ???’
Toujours pas de réponse. C’était sans espoir…
Je me balade sur toutes sortes de sites, histoire d’utiliser mon heure. Je visite les myspace de mes amis belges… Ca fait longtemps que j’ai vu leurs têtes. Quand on les voyait tous les jours, c’est déjà difficile après quelques heures… Je veux rentrer ! C’est déjà la deuxième fois que je doute. La première fois sauvée par Benjamin, la deuxième fois causée par Benjamin. Quelle ironie du sort !
« Amy… »
Je ne veux pas me retournée. J’ai reconnu la voix et le corps qui la porte, je ne veux plus le voir…
« Amy ! »
« Je ne veux plus te voir ! »
« Amy s’il te plait écoute moi… »
Je suis du genre pas rancunière du tout et donc j’ai fini par craquer et à l’écouter.
« Amy… »
Je sais c’est mon nom ! Si maintenant tu allais droit au but…
« Je suis désolé… je ne voulais pas te blesser ! »
« Ben tu as réussi ! »
« Je sais mais je ne voulais vraiment pas. T’es une fille franchement super sympa et te blesser me blesse le cœur aussi… Tu comprends en quelques minutes j’ai compris que je m’entendrais bien avec toi. Crois- moi je suis vraiment, profondément désolé ! »
« … »
« Excuse-moi… »
« Tu as de la chance que je ne suis pas rancunière ! »
Je suis toujours du genre à pardonner vite. Ca n’est pas toujours un avantage !
« Tu viens boire un verre ? »
« J’irais plutôt manger quelque chose… »
Un petit sourire prit place sur mon visage. Il me le rendit.
« Bien. Je te dois bien ça après tout ! Allons-y… »

Il m’entraîne vers l’extérieur. Il fait nuit. La journée a passé très vite… trop vite ! La lune éclairait son doux visage. Ses traits étaient flous mais cela lui donnait un air d’ange. Son sourire s’ajouta sur son visage. Je voulais que le temps s’arrête pour pouvoir le regarder avec plus de détails et bien incruster cette image dans ma tête.
« Bon on y va ? »
Il me réveillait, me sortait de mes pensées…
« … oui, oui… »
« Bien. Tu as le choix entre 3 restaurants… ben oui mon portefeuille n’est pas illimité, si tu vois le genre ! »
Je ne pus m’empêcher de sourire.
« Ok. Quels sont les différents choix ? »
« Celui-ci, restaurant italien très demandé par mes amis. Celui-la, restaurant typiquement français… parfait pour toi je pense. Et enfin le 3eme, restaurant belge… mmmh… pas très original pour toi ! …»
Nos rires se mélangeaient.
« Bien j’opterais bien pour… LE RESTAURANT FRANÇAIS ! »
« Très bon choix… Allons-y… »
Il me tirait de nouveau par la main. J’aime le contact de sa main. Elle est douce et fragile… Fragile parce qu’il n’ose pas serrer ma main trop fort. Trop chou !
« Bonjour une table pour 2… »
Le serveur nous installa à une table près de la fenêtre. Très romantique ce restaurant. Les chandelles éclairaient les tables, une lumière rouge illuminait le bar… La lumière de la lune éclairait faiblement la table. La musique d’un petit groupe de musicien installait un bruit de fond très agréable. Le violoncelle apportait une atmosphère très douce. Nos regards s’entrecroisaient, les sourires s’affichaient sans raison. Le scénario idéal pour un premier baiser…

Nos regards ne cessaient de s’embraser. J’étais bien. Nos mains se rapprochaient. Nous ne les regardions pas mais nous le sentions… Ils ne restaient plus que quelques centimètres qui les séparaient. Dans quelques secondes, nous serons main dans la main. La timidité s’empare de Benjamin mais sa main ne cesse de bouger avec une délicatesse extrême afin de paraître discret. Plus que quelques secondes…
« Bonjour ! Est-ce qu’on a déjà pris votre commande ? »
Nooooooon ! Pourquoi il débarque lui !? Il a tout gâche… Benjamin avait hâtivement retiré sa main afin de saisir la carte. Il ne restait plus que la mienne sur la table. Pour ne pas paraître idiote, je l’ai retirée aussi. Pendant quelques secondes, tout était parfait ! Pourquoi il a débarqué lui… J’étais tellement confuse et énervée que je n’est même pas fait attention à se que j’ai commandé. Lorsqu’il fut partit, le silence retomba entre Benjamin et moi. Mais pas un silence romantique comme avant, un silence glacial qui ne prédisait rien de bons… Ne regards ne s’entrechoquaient plus, nos mains étaient figées et l’atmosphère douce de la pièce parut aggraver le cas… En cas de problèmes, il faut trouver une solution…
« Je vais faire un tour au toilettes. Tu serais m’indiquer ou elle se trouve ? »
Benjamin parut perturbé. Ses mains se crispaient sur ses cuisses, son regard paraissait perdu…
« … oui… bien sur… au fond à gauche… fin non… à droite pour les femmes… »
« Merci. »
Il semblait tellement perdu, stressé et timide comme un enfant de 5 ans qui doit aller s’asseoir sur les genoux du père noël… vous voyez ces garçons qui jouent les grands et qu’une fois devant le père noël perce tous leurs moyens. J’avais vraiment eu l’impression d’avoir un gosse devant moi. Passage devant le miroir histoire de ressembler à quelque chose. Je ne traîne pas afin de ne pas le laisser poireauter seul trop longtemps.
« Me revoilà ! »
Sa tête reprit de la couleur, le sourire que j’aimais tant réapparut. Nos regards se croisaient de nouveau mais sans ambiguïté, juste parce qu’on parlait.
Au bout d’une heure et demi, il fallait rentrer.
« Je te raccompagne ? »
« Ben je dois pas retourner en Belgique mais si tu veux… »
Pffff… Amy arrête avec tes blagues stupides ! Tu fais pitié !!! Contrairement à se que je pensais, il se mit à rigoler.
« Tu vois c’est pour sa que je t’adore !!! Tu as l’humour facile et léger… »
Il m’adore !!! C’est pas vrai j’hallucine… Je ne pus m’empêcher de sourire.
« Aller on y va… A moins que tu ne veuilles rester là pendant des heures ! »
« Et me les geler !!! Non merci… »
Et de nouveau les éclats de rire repartirent…
Nous voilà devant mon immeuble… il s’arrête mais ne me parle pas,il me regarde simplement…

Il était là et me regardait avec un étrange sourire. Que voulait dire son sourire ? ‘Alors t’attend quoi pour sauter dessus’ ? Ou plutôt ‘ Qu’est ce que tu crois ? Tu vas m’avoir peut-être ?’…
Je ne préfère pas m’aventurer sur une terre dangereuse. On ne tente rien. On se la joue discrète. On rentre s’il veut quelque chose il m’arrêtera…
« Bon ben… bonne nuit… Merci pour le resto ! »
Il ne réagit pas tout de suite. Puis dans un élan, il m’attrape le bras alors que je me retournais pour partir.
« Et bien !?! Tu ne me dis pas aurevoir ??? »
Je me sentais mal. Que voulait-il dire ? Le baiser ? Ce soir ? Je ne sais pas et son sourire étrange ne m’aide pas ! A l’aide !!! Au secours !!! Aidez-moi je vous en prie ! Il s’approcha de moi… je ne savais pas quoi faire. Il me saisit l'autre main… Je tressaillis ! Qu’allait-il se passer ? Il souleva ma main tout en se rapprochant encore de moi. Nos visages étaient si proches qu’une personne au loin aurait pu croire ne voir qu’une seule personne. Que dois-je faire ? Me laisser faire ?… Oui c’est la bonne solution !!! Je ne vais rien faire…
Ma main se lève de plus en plus haut mais toujours avec une lenteur et une douceur incroyable... tellement incroyable que je pense que lui seul en a le secret… Son visage se rapproche encore. Ses lèvres se rapprochaient aussi…
mais au dernier moment il baissa son visage et posa ses lèvres sur ma main telle une princesse dans les contes de fée. Quel charmeur ce Benjamin ! Non seulement, il est beau mais en plus il a la classe ! Il recule alors en se mordillant les lèvres tout en essayant de cacher son sourire… Il n’osait plus me regarder et en même temps était fière de lui.
« Bonne nuit Amy… Fait de beaux rêves… »
« Bonne nuit aussi… »
Crois moi je vais faire de beaux rêves après ça même si j’aurais préféré le baiser. Mas bon je ne vais pas faire ma difficile ! Je me dépêche de monter dans mon appart. Quelle journée ! Comme je le dis souvent… ‘Full’ en ‘Emotions’… Entrée dans mon appart, je me presse d’ouvrir ma porte et je me plaque contre la porte. Je ne pus m’empêcher de sourire, de rire même… Je me précipite dans ma chambre et me jette sur mon lit tout fraîchement fait.
‘Fais de beaux rêves…’ Ca voit résonnait encore dans ma tête. Ca oui, j’allais en faire des beaux rêves… je sentis encore la fraîcheur de son doux baiser sur ma main. Je l’ai trouvé ! L’homme de ma vie… Enfin je crois…

Je me laisse bercer par cette phrase, par sa voix… Mes yeux se ferment. Dans quelques instants et cette phrase s’évaporera… du moins pour la nuit !
9h : On frappe violemment à la porte. Pourquoi toujours ces réveils avec sursaut ! Je déteste ça… Moi je préfère les réveils en douceur, le soleil qui éclaire faiblement le visage mais juste assez pour savoir qu’il fait jour et une voix douce qui murmure des mots de réconfort à l’oreille… Ahhh…Le paradis ! J’étais loin de ça avec cet imbécile qui frappe comme un malade sur la porte. Oui je pouvais dire imbécile parce que j’avais reconnu sa voix…
« Mademoiselle ouvrez s’il vous plait !!! »
Qui est-ce qui pouvait m’appeler mademoiselle, hein ? Aller… Réfléchissez un peu…Si je vous dis ‘ Je viens vous parles des règles d’or de la maison…’… Bingo !!! Et oui… C’est Eric ! Pfff… bien celui que je voulais pas voir. Il a l’art de gâcher mes journées celui là alors que je ne les vus que 2 fois !!! Je crois qu’il pourrait se trouver dans le livre des records…
« MADEMOISELLE !!! »
« Oui j’arrive ! »
Seigneur ! Qu’est-ce qu’il peux être lourd !!! Mes nerfs étaient déjà sur le point de craquer qu’un nouveau problème se présenta … ou ai-je posé la clé ? Bon aller, concentres-toi, t’énerves pas ! Respire, respire…Je suis rentrée, je me suis jetée dans le lit. Donc, les clés ne doivent pas être bien loin.
Je fouille sur le lit, à côté du lit… enfin sous le lit. Ca y est je les ai trouvées !!! En me relevant je m‘aperçois que quelque chose a changé… Plus de bruit, plus de fracas sur la porte… Etrange… ou il est passé l’autre cinglé ! Je vais ouvrir la porte et comme je m’y attendais, personne dans le couloir. Soudain un bruit me fit faire volte face. Quelque chose se passait dans mon dos. Je suis alors le bruit et je me retrouve devant la fenêtre. Je l’ouvre et penche la tête espérant trouver la raison du bruit même si cela me paraissait complètement absurde. Soudain, je ne pus m’empêcher de crier… Eric était là en train d’essayer de passer par l’extérieur ! Mais il est fou ce type !!! En plus, il n’avait pas la carrure d’un acrobate.
J’ai trouvé c’est quoi son problème… Il est suicidaire et il essaye de s’arranger pour me faire porter le chapeau ! Je le savais qu’il avait un mauvais fond ce type… depuis le premier jour je le sais. Bon aller trêve de plaisanterie, faut quand même que je l’aide… Il va finir par tomber ! Ben oui… parce que le bonhomme il est coincé maintenant. Qu’est-ce que je vais faire ?
« A l’aide ! Aidez-moi !!! »
En qu’est-ce que tu crois que j’essaye de faire là? Ma lessive ? Non, mais…
« Aidez-moi je vous en prie !!! »
Une solution, une solution… Réfléchis !!! Creuse toi le cerveau… essaye de l’avoir en irruption comme Jimmy Neutron ! Soudain je vis Benjamin passer…

« Benjamin !!! »
Il se retourna cherchant d’où provenait la voix. Puis en un instant, il compris que c’était moi. Il leva la tête et ne put s’empêcher de pousser une exclamation d’horreur.
« Mais qu’est-ce qu’il fait là lui ? Il est fou ? »
« Ben on dirait qu’il est amoureux de moi !!! »
Il éclata de rire… et moi aussi. On se souriait mais on ne bougeait plus. Il se mordillait simplement les lèvres… Qu’est-ce que j’aime quand il fait ça ! On se regardait c’est tout ! Le monde n’existait de nouveau plus. Si seulement cet Eric n’était pas là… Nous serions encore en train de nous regarder… J’en suis certaine !
« He Ho !!! Vous allez m’aider !? »
Benjamin détourna son regard et sursauta en voyant de nouveau Eric. Il se précipita vers l’entrée. Moi je le regardais encore ma tête soutenue par mon bras qui était appuyé sur la fenêtre. Puis, mon regard se détourna et je vis encore Eric en train de m’appeler à son secour… Comme Benjamin, je sursaute en le voyant tenter de bouger.
« Ne bougez pas… Je vais vous aider ! »
« Ben oui ! C’est se que j’attend… ! »
Benjamin avait monté les marches 4 par 4 et comme je n’avais pas fermé la porte, il se précipita près de moi. Il m’adressa un clin d’œil accompagné d’un ravissant sourire et se retourna vers Eric.
« Ne bougez pas… On va vous lancer une corde pour vous lier afin de vous sécuriser… »
Ensuite il se retourna sur moi et dams un affolement, il tenta de me demander une corde.
« Désolé mais j’en ai pas… »
« Me*** »
« J’ai une idée… Prend les draps de mon lit dans l’armoire devant toi… »
« OK !!! »
Il se jeta sur l’armoire, saisit tous les draps possibles et me les lança. Mon idée était simple : Lier les draps ensembles pour créer une corde. Je regarde trop souvent des films américains moi… Benjamin m’aida afin de ne pas perdre de temps. La ‘corde’ finie, je me suis penchée pour la lui lancer. Après 3 lancés, il réussit enfin à la saisir et à la lier autour de lui.
« Et maintenant qu’est ce qu’on fait ? »
« Ben je sais pas… Qu’il essaye de s’avancer… de toute façon maintenant il est sécurisé !!! »
« Mouai on va essayer… »
Je me suis de nouveau penchée pour lui crier l’idée de benjamin. Dans un premier temps il ne voulait pas, mais après un discours très films américains de Benjamin, il commença à s’avancer doucement… Tout se passa bien jusqu’au moment ou un pierre se détacha. Voilà maintenant Eric suspendu dans le vide soutenu par la ‘corde’ que nous avions fabriqué.

Le problème n’était pas vraiment là. En effet, benjamin avait eu la brillante, si je puis dire, idée de nous lier à cette corde avant de la lier au lit ! Nous voilà donc dans une position assez délicate. Le point d’Eric nous a tiré vers l’avant. Heureusement le mur m’a permis de me rattraper avec mes jambes. Mais très vite le poids d’Eric m’entraîna vers l’avant. Par réflexe, benjamin avait saisit mes hanches et m’avait ramené, tant bien que mal, sur le sol. Mais la corde se tendit autour de moi et finit par glisser le long de mon corps. L’avoir autour de ma taille ne servait maintenant plus à rien. Le problème c’est que celle de benjamin était bien serrée. Il fut donc projeté sur moi. Position de nouveau délicate puisque benjamin se trouvait collé à moi et ne parvenait pas à bouger. J’étais assez mal. La gêne s’empara de moi. Qu’est ce qu’il allait penser de moi après ça ? Benjamin tentait par n’importe quel moyen de se détacher de moi mais le fait que nous soyons collés rendait ses efforts inutiles.
« Penche toi en avant Amy… »
« Quoi !!! Mais t’es malade… A moins que… »
Aussitôt je m’exécutai. Benjamin me tenait les hanches et moi je faisais un plongeon. Il fallait aller chercher Eric… c’était la seule solution. Je tendis les mains pour qu’Eric puisse les saisir. Au bout de quelques secondes, Eric s’agrippa à mes bras. Une douleur grandit à ce niveau là. Je serais mes dents pour ne pas crier.
« Vas-y Benja…Tire ! »
Aussitôt Benjamin me hissa dans la maison. Je suis sur que ce ne fut pas chose facile pour lui étant donné déjà mon poids de base. Ajouté celui d’Eric et je peux vous garantir que ça ne doit pas être facile…
Nous voilà maintenant tous allongés dans ma chambre, haletants. Nos essoufflements ne diminuaient pas. Nous étions crevés. Puis le fou rire commença entre Benjamin et moi. Nos regards s’étaient croisés et en quelques secondes nos lèvres se sont mises à bouger… Benjamin était écroulé sur le sol. Moi je me tordais le ventre de rire. Eric, lui, ne rigolait pas du tout. Il était très énervé et en 2 secondes, il quitta mon appartement.
Benjamin et moi restions seuls…

Il fallut plusieurs minutes avant que l’on ne remarque qu’Eric fût parti. Des légers ricanements sortaient de ma bouche involontairement…. Il avait l’air de trouver ça adorable car il me regardait avec des yeux pleins d’admiration. Ca me gênait… Comme beaucoup de choses d’ailleurs. Le silence qui était retombé, l’atmosphère lourd, nos yeux qui fuyaient…
Au bout d’un moment, il se leva et me tendit les bras pour me lever à mon tour. Nous étions proche… très proches… Je me suis alors retirée et dirigée vers la cuisine pour lui servir quelque chose à boire.
« Tu veux quelque chose ? »
« Une bière si tu as, merci… »
« J’ai toujours ça chez moi ! »
Je lui apporte sa bière et nous nous installons dans le salon.
« C’est beau chez toi. On n’a vraiment pas l’impression que tu viens d’emménager… »
« Bof… Il y a encore pleins de choses à faire… Les murs, les lampes… Ce n’est pas prêt d’être fini ! »
« C’est déjà quand même vachement beau… »
Le silence retomba de nouveau. Il retombe très souvent ces temps-ci. Comme si le destin le voulait. Comme-ci il voulait réunir 2 êtres…
Benjamin se leva et se dirigea vers ma chaîne stéréo. Une pile de CD étaient entassé sur la coté. Je n’avais là aucun ordre. Et ça m’énervait…
« Waw de bons goûts musicaux… »
« Qu’est ce que tu crois… Ce n’est pas parce que je viens d’un trou perdu que je ne peux pas avoir de bons goûts musicaux… »
« Tu as des bons goûts en général ! »
« En général ? »
« Ben oui… Tu choisis de bons restos, tu as un style vestimentaire génial… »
Un style vestimentaire génial !!!!... Depuis quand il s’intéresse à la mode ? Ca fait bizarre d’entendre un mec dire ça. Lui aussi s’habille bien… toujours un style très classe et relax à la fois. Mais ça je pense que c’est l’habitude des parisiens…
Il pose les CD, qu’il avait pris, sur le reste de la pile puis se retourne sur moi.
« Amy… »
Ouiii ?
« Amy… Tu sais… »
Ouiii…. Quoi ?...
Il m’avait saisit les 2 mains et me regardait maintenant droit dans les yeux …
« Tu sais… »

Je tressaillais d’impatience… Qu’est ce qu’il allait dire ? Je t’aime ? …Non trop tôt ! Tu te crois dans un film ou quoi…
« Tu sais… »
Mais pourquoi il traîne comme ça. Je tente un petit « Oui ?... »
Il paraissait bloqué. Il n’arrivait pas à prononcer la suite de sa phrase.
« Alors ?…Je sais quoi ??? »
«…Tu sais …Tu sais qu’il y a un concert ce soir ? »
C’est quoi ça ! Je voulais pas ça moi !!!
« …euh non… » J’étais déçue et je pense que mes traits de visages me démasquaient.
« Quoi ? Ca ne va pas… ? »
Benjamin avait soulevé ma tête et me regardait dans les yeux. Mince j’étais trahi… ! Par mon propre visage…
« Si si… »
Il redressa sa tête et fit un petit sourire. Puis, il se relança à nouveau.
« Tu sais… Si je t’ai demandé ça… C’était parce que je voulais que tu viennes… »
Il était devenu plus renfermé sur ce moment-là. Il semblait plus timide que d’habitude. Ses joues avaient pris une teinte rougeâtre… Il n’osait plus me regarder.
« Tu veux vraiment que je viennes ? »
Il me regardait avec des yeux tout ronds comme un enfant émerveillé par la nature.
« … Oui… »
Il se tortillait les mains et ne cessait de bouger pour tenter de cacher sa timidité. Il commença à se mordiller les lèvres comme je l’aimais tant. Je me suis alors approché de lui, doucement pour ne pas le brusquer. Il pris un air sérieux. La bouche légèrement entrouverte, il ne bougeait plus. Mon visage se rapproche du sien…

Mes lèvres frétillaient. Ma main approche son visage. Je pouvais maintenant sentir son odeur. Elle était douce et légère…Nos souffles se mélangeaient. Ma main atteint son visage. Il est d’une fraîcheur extrême. Mon visage continuait d’avancer, toujours lentement… Sa main se posa sur la mienne. Elle était chaude… je tourne alors sa tête et je lui susurre à l’oreille « T’y a vraiment cru hein ? »
Il ne put s’empêcher de rire… très lentement, il me chuchota « Pour être franc… Oui… »
Je ne m’attendais pas à se qu’il me réponde ça. Il jouait le jeu comme je le faisais. Ca devenait marrant… Il me souriait, il me souriait. Je reprenais mon sérieux, il faisait de même. Je lui prenais la main, il me la serrait plus fort. C’était à celui qui allait craquer. C’était la loi du plus fort. Faire mieux que son prédécesseur. Je l’embrasse sur la joue… Que fait-il ? Il hésite mais s’approche quand même de moi. Nous ne sommes plus séparés que par quelques centimètres…
« Salut la compagnie !!!... »
En 2 secondes nous nous étions séparés… Adrien venait de débarquer avec Emma.
« Oups… Pardon ! Je ne voulais pas vous déranger… Viens on y va Emma… »
« Mais non tu vois bien qu’on ne les dérange pas… »
Emma c’était installé sur le canapé. Elle nous regardait en souriant comme si de rien n’était. Elle nous narguait même. Je n’avais qu’une envie… Qu’elle parte !
Benjamin n’osait plus regarder personne. Moi non plus d’ailleurs. J’étais mal à l’aise. Je me frottais le coude de manière nerveuse histoire de faire quelque chose…
Adrien nous regardait en souriant. Il savait très bien se qui se passait… mais Emma ne le laissait pas paraître !

« Pourquoi vous êtes venus ? »
Benjamin avait cassé le silence. Il se grattait nerveusement la tête.
« Ohhh… euh… On venait encore pour quoi Emma ? »
Adrien ne put s’empêcher et moi aussi…
« On venait voir ou était Benjamin !... »
Elle me narguait encore du regard. Elle se mordillait les bouts de doigts de manière sensuelle. Elle voulait attirer l’attention de Benjamin. Et comme un mec ordinaire, Benjamin avait craqué.
« Bien… ben… je suis là… »
« On venait te chercher pour t’offrir quelque chose… ben oui c’est bientôt ton birthday alors !!! »
Mince c’était bientôt son annif et je ne le savais pas. Adrien prit Benjamin par la main et le tira jusqu’en bas.
« Viens Amy… »
Benjamin avait juste eu le temps de me prononcer ces 2 mots. Emma le poussait dans le dos et m’empêchait de l’atteindre. Je ne comptais pas me laisser vaincre comme ça ! Certainement pas après se qui c’est passé. Je les suivis donc. Ils se rendirent au bar ou Yasmine et Anais les attendaient. Un gros paquet cadeau se tenait à côté d’eux.
« Un p’tit verre de touyour, une p’tit verre de touyour… »
Ils chantaient tous en chœur. Je n’osais pas me joindre à eux. Je me sentais un peu mal. J’avais l’impression d’être de trop…
Il se hâta d’ouvrir le cadeau. L’emballage était plus que moyen et Adrien s’en excusa. La grosse boite en carton donnait du fil à retordre à Benjamin. Il ne put s’empêcher de laisser échapper des ‘Mais punaise… !’ ‘Comment sa s’ouvre ce truc là !’ Il était très plaisant de le regarder. Une vraie télévision portable…
Au bout de quelques instants, il réussit à ouvrir la boite…

« Waw !!! Une nouvelle guitare !!! Ohhh… fallait pas les gens… »
Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire même si je me sentais mal. Il me regarda et me fit un grand sourire. Il était au centre de ses amis. Moi, j’étais en face appuyée sur le mur et je le regardais.
« Vas-y chante nous une chanson !!! »
Adrien lui avait tapé sur l’épaule. Il espérait une réponse positive…
« Bon… D’accord… Ai-je vraiment le choix de toute façon ? »
« …euh non !!! Aller chante nous une belle chanson… »
Anais lui avait de nouveau frapper dans l’épaule. Mais qu’est ce qu’ils ont contre son épaule ?
Cette petite pensée me fit sourire.
« Mais qu’est ce que je vais chanter ?… Amy… Tu veux quoi ? »
J’étais tellement absorbée par ses mains qui effleuraient sa guitare que j’ai sursauté lorsqu’il avait prononcé mon prénom…
« …euh... Je sais pas… comme ça j’ai pas d’idée… je… euh… »
Qu’est ce que je pouvais paraître idiote à cet instant ! Aller ressaisit toi Amy !!! Trouve une chanson… une belle… il la chantera peut-être pour toi…
« … Je dirais… »
Mais au moment ou je m’apprêtais à annoncer le titre de la chanson, Emma intervint.
« Chante moi ‘Song for you’… »
Ohhh celle-la !... Si je pouvais… je lui... enfin… calme toi Amy ! Elle avait quand même fait un bon choix. Cette chanson était magnifique ! Mais j’avais hâte de savoir comment benjamin allait la jouer à la guitare.
« Ok… »
Il commença par effleurer les cordes. Il cherchait un accord qui pouvait s’accorder à cette chanson. Une note…

« Ah ça y est… J’ai trouvé… »
Il commença à gratter sa guitare. ‘I've been so many places in my life and time…’
Ohh j’aime. Je vole, je plane. Je suis dans un autre monde… ‘…I've acted out my life in stages, with ten thousand people watching…’ Sa voix fond en moi. Elle m’envoûte et me libère. Une liberté sur ma rage. Une liberté sur cette envie de frapper Emma. Une liberté… J’étais bien ! je me sentais bien… ‘…There's no one more important to me, baby, can't you see through me…’ Ces mots résonnaient dans ma tête. Je ferme mes yeux pour mieux les apprécier, chacun les uns après les autres, chacun apprécié à leur juste valeur… ‘… and I'm singing this song to you… Amy…’
Mes yeux se sont ouvert vite à l’entente de mon nom. Il me regardait d’un regard ténébreux. Il souriait légèrement, suffisamment pour le voir et pas de trop pour ne pas l’entendre dans sa voix. Chaque mot, il me les envoyait du regard. Chaque note, il me les destinait. Que le temps s’arrête… Que le monde disparaisse et qu’il nous laisse seule, Benjamin et moi. ‘… I love you for my life, you're a friend of mine…’ Son ‘I love you’ fut accompagné d’un plus grand sourire et de joues plus rouges. Le monde m’existait plus… ‘…remember we we're together…’ le monde s’évapore. Les secondes s’allongent. Les minutes s’éternisent. Je ne veux qu’une chose : le prendre dans mes bras et l’embrasser. Je ne voulais pas que la chanson se termine. Pourtant les paroles l’annonçait ‘…We we're alone and I was singing this song to you…’ C’est bientot la fin Amy…Profite!
‘ …To you…’
Là c’était la fin de chez fin… J’en avais bien profité mais ça me manquait déjà. Sa voix, ses regards, son sourire, son charisme… Tout ça avait été pour moi pendant quelques minutes…
Il se leva, s’avança près de moi et m’embrassa sur la joue…

Quel classe ce Benjamin ! Toujours le point final adapté. Je ne voulais pas regarder les autres…J’étais trop gênée… je savais que leurs yeux allaient tous être rivés sur moi, que je ne serais plus parler à l’un d’entre sans éviter de croiser son regard. Et comme je le pensais, ils avaient tous les yeux rivés sur moi. J’aimes pas ça !... je veux partir… mais heureusement leurs regards étaient juste amusés par l’étrange évènement qu’il venait de se passer. Tous sauf un… Celui d’Emma ! Elle me fusillait du regard…
Histoire de détendre l’atmosphère, je décide d’aller aux toilettes. Yasmine se proposa pour m’accompagner mais Emma se précipita sur moi en enroulant son bras autour du mien…
« Ce sera l’occasion de faire plus connaissance… »
Elle adressa un sourire charmeur à Benjamin et celui-ci le lui rendit. Arrivée aux toilettes, Emma hurla si fort que la demoiselle dans les toilettes sortit à toute allure… Une petite fille était dans l’autre toilette et se mit à pleurer.
« Dehors petite !!! »
Cet ordre d’Emma ne l’aida pas… Bien au contraire, elle rajouta une couche.
« Non mais ça va pas…!!! T’as un problème ?! »
Emma m’attrapa le bras et me plaqua contre le mur. Nous voilà maintenant seules aux toilettes… juste Emma et moi !

Elle me regardait profondément dans les yeux. Elle était énervée… Tous ses beaux traits s’étaient envolés. Elle ne ressemblait plus à la Emma que j’avais vue le premier jour. La rage s’était emparée d’elle. Elle me serait le poigné de plus en plus fort. Je serais mes dents pour ne pas crier. Elle devait me dire quelque chose… je ne voulais donc pas attirer l’attention des gens ! Je voulais juste savoir… Quand je vous disais que ma curiosité allait me tuer…
« C’est quoi ton problème ? »
« Mon problème, c’est toi ! Tu arrives et tu chamboules tout… J’étais le centre d’attention et maintenant TU es le centre d’attention ! »
« De toute façon t’étais à New York, non ? »
« Ben justement… A mon retour je comptais sur le fait que tout soit parfait et comme je le souhaitais…J’aime être le centre du monde, TU COMPRENDS CA ! »
« Ca sert a rien de crier !!! Je t’avais entendue !!! Maintenant lâche moi !... LACHE MOI ! »
Elle me lâcha le bras mais ne me laissa pas la possibilité de passer.
« Je te demande qu’une chose…… Arrête de tourner autour de Benjamin ! »
« Mais… je ne fais rien ! »
« C’est la seule chose que je te demandes… »
Je n’avais rien n’à y perdre… Elle repartait dans 15 jours, et moi et les embrouilles ça fait 2. Je déteste ça !
« … Ok vas pour ça… »
Elle me serra la main. Et nous sortions…
« …euh… attend Emma… je dois vraiment aller aux toilettes moi… »
Elle sourit et je le lui rendis… je ne suis vraiment pas rancunière et je vous le disais… ce n’est pas toujours un avantage…

Nous retournons, sans se presser, à notre table. J’avais la tête baissée et je regardais le sol. Je n’osais pas lever le regard de peur de croiser celui de Benjamin… Je tiens toujours mes promesses et je n’avais qu’à la tenir moins de 15 jours. Je pouvais y arriver… Il me faut juste de la confiance en moi… Tout ce que je n’ai pas !
« Amy… tu veux chanter une chanson ? »
Benjamin me regardait avec un immense sourire. Parce que c’était lui je l’aurais bien fait mais au moment ou je m’apprêtais à répondre, Emma se racla la gorge comme pour me prévenir. Directement, je me suis retirée, sans rien répondre. Benjamin me regarda d’un air surpris. Adrien, yasmine et Anais firent de même. Tout le monde me regardait alors que je n’avais rien fait… Tout ce qu’Emma m’avait empêché de faire ! Pour tenir ma promesse, j’étais mal partie !!!
« Ca va pas Amy ? » Adrien s’était levée et s’était accroupit près de moi. Il me tenait la main et la tapotait comme pour me consoler. Yasmine l’avait accompagné mais elle me tendait à boire. Tout ne se passait pas comme je le voulais !... Loin de là… !!!
« Non, non ça va… ça va tr… très bien… »
J’affichais un large sourire histoire de cacher mon humeur mais ma voix me trahissait.
« T’es sur ? »
Anais prenait le relais.
« Tu es entrée toute souriante et tu ressors la tête jusque par terre… »
« Non mais ça va… C’est juste que je suis… euh… Fatiguée… »
Cette phrase parut détendre l’atmosphère. Adrien et Yasmine étaient retournés à leurs places. Anais relança sa conversation avec Yasmine et Emma commença à parler avec Benjamin. Il eut du mal à détourner son regard. Emma lui parlait déjà qu’il me regardait encore. Son visage tournait mais ses yeux restaient fixés sur moi. Je me sentais mal ! Adrien me regardait toujours. Il me regardait de manière à dire ‘T’es sur que ça va ?’…
J’en avait marre. Je voulais que ça cesse !
Je me suis alors levée, est supposée devoir partir pour je ne sais plus quoi et les aient laissés là. Je ne sais pas s’ils y avaient cru mais le contact avec l’air extérieur me fit un bien fou. Je marchais sans aucun but…

Le vent froid rendait mes joues insensibles. Sans en douter, je savais que mes joues étaient rouges comme mon nez d’ailleurs. Le temps avait brusquement changé. En une heure, le soleil flamboyant avait laissé place au vent et aux pluies fines…vous savez ces pluies qui tombent juste à bonnes doses pour défaire vos cheveux bien lisses. Je continuais de déambuler dans les rues. En mettant mes mains dans mes poches, je sentis mon MP3. Je mis les oreillettes dans mes oreilles et j’allumai. ‘Take a bow’ de Rihanna tournait en boucle. C’était la chanson que Mélie m’avait envoyée. Les paroles ne voulaient rien dévoiler, c’est juste qu’elle l’aime cette chanson. Elle me rappelait à quel point elle me manquait. Elle comme toute ma famille… Les larmes montaient. Mes mains tremblaient de plus en plus. Je me sentais comme perdue dans cette vaste ville. La pluie s’intensifiait mais je ne m’abritais pas. Mes pas ralentissent encore. Je me retrouve presque immobile devant un bar. Il n’a pas grand monde à l’intérieur. J’hésite à rentrer. La pluie continue d’augmenter. Mes cheveux dégoulinent, mon béret est trempé mais je m’en foutais. Cette pluie me rafraîchissait, elle remettait mes idées en place… comme une sorte de thérapie. ‘…Trying to apologize…’ Ca résonne dans ma tête. Je me perds dans ses phrases. Elle était pas mal cette chanson. Elle a une voix assez bizarre cette fille mais elle s’accorde bien avec la chanson. ‘Trying to apologize…’ C’est tellement mignon comme phrase. Ca parait si simple mais en même temps, c’était très dur… Même pour les gens qui ne sont pas rancunière comme moi…
Je ne bougeais plus. J’étais devant le bar. Je le scrutais dans les moindres détails. De la couleur des briques jusqu’à la forme de la porte.
« Vous comptez rester là longtemps à regarder le mur… ? »

Un jeune homme passait sa tête par la porte et me regardait avec un large sourire. Il avait une casquette sur la tête et un gilet très classe.
« Venez… rentrez… ne restez pas là… vous allez tombée malade… »
Tomber malade… au point ou j’en étais ça ne changeait pas grand-chose. Je l’ai écoutée et je suis rentrée dans le bar. Il était très classe. Comme je l’avais remarquée de l’extérieur, il n’y avait pas grand monde, juste un groupe de jeune qui rigolaient et deux, trois personnes près du bar. Il m’entraîna vers ces 2,3 personnes.
« Vous prenez quelque chose ? »
« ..euh… un coca ça ira… vous pouvez me tutoyer… »
« Seulement si tu le fais… »
Je lui répondis par un sourire et il me tendit mon verre.
« Moi c’est Matthieu, mais mes amis m’appellent Matt. »
« Amy. Enchanté… »
« Ohhh c’est un jolie prénom ! »
« Merci… »
C’est dans ce genre de situation que la timidité s’empare de soi. Ce fut le cas pour moi.
« Tu viens d’arriver je crois… sinon je t’aurais déjà remarquée… »
J’étais mal à l’aise avec tous ses compliments.
« …Oui… Je suis depuis pas longtemps. Je découvre seulement la ville… »
« Sous la pluie c’est pas l’idéal ! »
« Non…c’est vrai… mais bon faut faire avec… je vais pas attendre le beau temps pour prendre mes repères dans Paris… »
« Non, c’est vrai… »
Je regardais autour de moi. Personne n’avait remarqué mon arrivée et j’en étais ravie. C’était la première fois depuis mon arrivée que je me sentais parisiennes. Ca fait bizarre ! Tous pleins de frissons me parcourent mon corps. Il est vraiment mignon ce Matt… Il a des yeux… et des lèvres… comment dire ! A craquer… Non mais Amy tu vas te ressaisir… Arrête un peu…N’empêche… Il me fait penser à quelqu’un ce Matt… Mais à qui ? Ces yeux, cette bouche, ce regard…

Je cherchais mais je ne parvenais pas à trouver. Il me semblait très familier. Il me souriait. J lui souriais en retour. Soudain, un peu dans l’inattendu, il me posa une question.
« Tu chantes ? »
Pourquoi tout le monde me pose cette question ! D’abord Benjamin puis lui… tiens je l’avais oublié lui. J’étais parvenue à oublier son beau sourire et son beau regard. Matthieu me sortit de mes pensées…
« Alors… ? »
« Pourquoi cette question ? »
Il ne s’attendait pas à cette question mais parvint à se contrôler…
« Parce que tu as une tête de chanteuse !... »
« Ah bon !?! On ne me l’avait jamais dit ça !!! »
Soudain, il me prit la main et m’entraîna vers le fond de la salle. Il accélérait le pas…
Dans le fond de la pièce se trouvait une petite scène assez minable je dois dire. Elle ne ressemblait en rien à celle de l’autre bar. Il n’y avait là qu’un simple micro et un baffle sur un parquet un peu moisi.
« Monte. »
« Quoi ?! Mais pourquoi ? Qu’est ce que tu vas faire ?... »
J’étais complètement perturbée. Je bougeais dans tous les sens.
« Tu connais la chanteuse ‘Adèle’ ? »
« …euh oui… pourquoi cette question ? Qu’est ce que tu vas me faire Matt ? »
« Je vais te faire chanter Amy… Tiens voilà les paroles… »
« QUOI !? Non mais t’es fou !!! Je peux pas… J’ai jamais chanté dans un micro et devant des gens… »
« Des gens !? Il y a à peine 2 pelés et un tondu… le micro ne change rien à ta voix…Attention t’es prête ! Je lance la bande son… »
« Mais… »
La bande son était lancée. C’était quoi cette chanson. Je lis le titre… ‘First love’… Oh quelle magnifique chanson. Je l’aime cette chanson… J’écoute les notes. Je dois bientôt me lancer. Matt baisse les lumières. Je ne vois plus le bar, je ne vois plus les gens… Je dois me lancer, c’est le moment…

Il faut que j’y aille là… C’est le moment !!! Vas-y…
‘So little to say but so much time…’ J’étais mal et je chantais mal. Ressaisis-toi Amy… Tu peux faire mieux!!! ‘despite my empty mouth the words are in my mind.’ Ma voix était meilleure mais pas encore satisfaisante. Je ferme mes yeux pour mieux vivre la chanson. Les paroles je les connais de toute façon… ‘Please wear the face, the one where you smile’Ca y est je vis la chanson. Je chante avec mon cœur maintenant. Je ne sais pas si c’est bien mais moi je suis bien. Je vis les paroles… ‘Forgive me first love, but I’m tired.’ Le monde disparaît autour de moi. Je chante comme je pourrais dans ma douche. Mais je chante aussi avec mes tripes, mon âme… Je chante pour Benjamin. Je lui dédie chaque parole, chaque mot, chaque note qu’elles soient juste ou pas…
La musique avance mais je n’en ai pas l’impression. C’est la première fois que je vis une chanson en la chantant. Je n’avais jamais eu ça. C’est étrange et magique à la fois.
‘Forgive me first love, but I’m too tired... I’m bored to say the least and I, I lack desire.’
Je vis en chantant. Je suis heureuse en chantant. Chaque note que ma voix donne rend mon corps frissonnant. Les dernières paroles arrivent. C’est bientôt la fin de ce moment d’extase individuel. Bientôt… fini les frissons, fini ce bonheur…
‘forgive me first love…’Voila c’est la fin. J’ouvre les yeux mais ne vois toujours rien. Les lumières m’éblouissent toujours. Je ne vois pas la réaction des gens et personnellement je n’ai pas envie de la voir. De toute façon quoi qu’ils pensent, moi j’ai aimé ce moment… je l’ai vécu, je l’ai ressentis, je l’ai aimé… La bande son venait de s’arrêter complètement. Matt abaissa les lumières.
Je n’en croyais pas mes yeux. Tout le monde me regardait les yeux grands ouverts, pour certains la bouche entrouverte. Le groupe d’amis avait interrompu sa conversation pour m’écouter. Je frottais mes mains sur mes cuisses en me crispant un peu. Je ne bougeais plus
jusqu’à ce que Matt me tende la main pour me faire descendre. Arrivée en bas, je me retourne et le voit…

Benjamin était là, devant moi. Il me regardait avec des yeux pétillants mais ne souriait pas. J’avais peur. Est-ce qu’il m’avait entendu ? Si oui, est-ce qu’il avait aimé ? Oh quelle horreur ! Je me sentais vraiment mal. Un stress grandissait en moi. Mes se crispaient encore plus sur mes cuisses. Je n’osais pas sourire. J’avais oublié! Je lui avait dis que je devais faire quelque chose !!! Et il me retrouve dans un autre bar avec un charmant jeune homme… Oh le gros bide ! Qu’est ce qu’il allait penser après ça ? Est-ce qu’il me parlerait encore… ?
Qu’est-ce que j’étais mal !!! Je ne parvenais pas à sourire, ni à me sentir mieux d’ailleurs… Mon ventre me faisait mal, mes mains se serraient sur mes cuisses, je mordillais mes lèvres de nervosité… Qu’est-ce que je dois faire ? Lui parler ? Laisser faire le temps ? Lui expliquer ce qu’il s’est passé ? Mais qu’est-ce que je dois faire SEIGNEUR !!! Aider moi !...
Matt cassa ce silence mortel.
« Benja…Je te présente A… »
Benjamin l’avait interrompu.
« Amy… Je sais… »
« Vous vous connaissez ? »
« Oui… »
Il ne souriait toujours pas et moi non plus. On se fixait c’est tout. Nos regards ne se lâchaient pas mais le sien paraissait plus froid, plus sombre… Moi, le mien paraissait certainement désespéré… en tout cas c’est se que je ressentais. Au secours ! Sortez moi de ce cauchemar… je vous en pris !!! Benjamin commença à s’avancer vers moi. Il me saisit une main. Mais qu’est ce qu’il fait là ? Je dois faire quoi moi ???
Avec son autre, il effleura mon visage avec cette douceur dont seul lui en connaît le secret. Son touché me donna des frissons. Nous nous regardions dans les yeux toujours sans sourire. Il s’approchait encore de moi… J’avais compris ! Alors je me suis aussi avancé…

4 août 2008

Bienvenue.

Ici sera consacré aux créations de plusieurs personnes autour de Benjamin Siksou

On est pas écrivain, on ne prétend pas avoir de talent. On est pas non plus des hystériques à la saison. On est juste quelques personnes, comme vous, peut-être derrière votre écran,à avoir été touchées par l'immense talent de Benjamin. C'est sa présence charismatique, sa voix exceptionnelle, qui nous inspire ces mots.

Bienvenue dans notre Ailleurs.

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