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Plumes et rêves.
4 août 2008

Le hasard fait bien les choses ... [Partie 2 et fin]

« Tu crois que j’allais me faire avoir... »
Je lui avais glissé ces mots dans son oreille.
« Ben mince alors !!! Je croyais que t’allais tomber dedans moi !!! »
Benjamin éclata de rire. J’avais déjoué son tour… enfin mon tour. Je ne pus m’empêcher de rire à mon tour…
« Tu ne m’aura jamais à ce jeu-là… »
Matthieu, a coté, ne comprenait strictement rien. Le pauvre… Il était totalement perdu.
« He Ho les gens !!! J’existe… »
« Oui… on le voit Matt ! »
Benjamin me tenait maintenant par la taille. Nous étions devenus le centre d’attention du bar. Tout le monde nous regardait.
« … C’est bon… Vous n’avez pas bientôt fini de nous regarder… »
Benjamin s’adressait directement au groupe de jeunes.
« Peut-être que si tu me lâchais, ils arrêteraient de nous regarder… »
J’avais osé glisser cette phrase. Moi qui était tellement bien dans ses bras !!! Pourquoi j’ai dis ça. Quelques secondes après avoir dis cela, Benjamin me lâcha et recula de quelques pas.
« Alors moi je comprend rien… Vous êtes ensembles ? »
« Non… » « Oui… »
Ces deux mots s’étaient entremêlés. Je le savais très bien que nous n’étions pas ensemble mais Benjamin l’affirmait. Il me regardait avec un sourire. Pourquoi il a dit ça ?
« … Non je rigole… »
Un Ouf de soulagement parcourut mon corps mais en même temps un petit désespoir m’envahit.
« … Alors comment tu l’as trouvée sur scène ? »
Matt s’adressait directement à Benjamin.
« … Pas mal… »
« Pas mal !? C’est tout !!!??? »
« Mouai… pas mal… »
« Mais tu rigoles !!! C’était magique !!!.... Elle est faite pour la scène !!! C’est inné chez elle ! Elle a ça dans le sang… !!! »
Il ne répondit pas.
« Ohhh… et puis zut… t’as toujours l’art de rabaisser les gens toi de toute façon… »
Il ne bougeait toujours pas. Il regardait Matt et écoutait se qu’il disait. Pas un mouvement, pas un geste… Il était inerte. Tel une feuille morte au pied d’un arbre, il ne bougeait que par un coup de vent…
« Benjamin ??? Ca va ??? »
Je n’avais pas pu m’empêcher de lui poser la question. Il était, comme cela le semblait, mort. Mon Benjamim !!!... Mort !!! Non mais ça va pas de te dire ça ma Amy… Ressaisit toi un peu…
« Oui… Ca va très bien…J’étais juste un peu dans la lune… »
« Tu as été géniale Amy… Ta voix, ton charisme, ton sourire affiché dans les bons moments… qu’une chose à dire WAW !!! »
Les compliments de Matt me firent prendre une couleur rougeâtre. Je suis désolée mais les compliments et moi… Ca na pas toujours été mon fort !!!
Benjamin me souriait mais ne rajoutait pas un mot. J’étais bien contente…
« On va boire un verre… »
On s’installa sur une petite table dans un coin sombre de la pièce à l’abri des regards indiscrets. La conversation se lança. J’écoutais calmement, je ne faisais rien… La tête sur mes bras repliés, chaque mot me traversait… Je sentais la fatigue m’envahir mais je résistais. Mes paupières devenaient lourdes mais je luttais…
« On devrais rentrer je pense… »
Benjamin me regardait mais s’adressait à Matt.
« Oui je pense… Elle commence à s’endormir.
« Vous savez que je m’endors peut-être mais que je vous entends… »
Je me suis redressée à la fin de cette phrase et je les regardais successivement.
« Bon moi je vais y aller de toute façon… »
Matt se leva, nous salua et quitta le bar. Benjamin me regardait.
« Bon… On rentre… ? »
J’affirmais sa question dans un long bâillement qui voulait en dire long sur mon état de fatigue.
« Aller viens… »
Il prit ma main et ma tira jusqu’à la sortie. Mon béret et ma veste étant percées, le froid me prit de force. Je tremblais. Benjamin ôta sa veste et me la posa sur mes épaules.
« Merci… »
« De rien… »
Nous marchions l’un près de l’autre, le bras de Benjamin autour de mon épaule, ma tête appuyé sur la sienne. L’envie de fermer mes yeux me montait mais encore une fois je me forçais à rester éveillée. Ils ne nous restaient plus que quelques pas pour atteindre mon appart’. Malgré la fatigue incessante, je ne voulais pas que ce rêve prenne fin…
On est devant chez moi. On se sépare. Je lui rends sa veste et il me sourit. On se regarde comme on la souvent fait.
« Bon… ben bonne nuit… »
« Oui… bonne nuit à demain… »
« Oui… Certainement… à demain… »
Je commençait à monter les marches qu’il m’appela…

« Amy… »
« ouiii… »
« Tu as été plus que pas mal aujourd’hui… »
« C’est vrai !? Tu le penses vraiment… ? »
« Ohhh que oui !!! »
Il me regarda avec un large sourire.
« Tu as juste été exceptionnelle… Magique… et renversante… »
Exceptionnelle, magique, renversante… Ces mots faisaient écho dans ma tête. Ils frappaient contre chaque paroi de mon crâne et me faisaient à chaque fois tressaillir de bonheur. Exceptionnelle…Magique… Renversante…
« …Merci… »
Je ne pus cacher mon sourire. Aussitôt je grimpais les marches pour atteindre mon appart. Arrivée en haut, mes yeux étaient remplis d’étoiles, ma respiration accélérait à cause de l’agrandissement de l’excitation en moi. Mon souffle était court mais suffisant. Je cherchais à m’asseoir mais chaque fois que je le faisais, je me relevais aussitôt pour bouger. Je n’arrivais plus à tenir en place… J’étais tellement heureuse ! C’est là que l’on aime la vie. Qu’on trouve qu’elle est vraiment belle !!! Au bout de quelques minutes, mon portable vibra. Un texto ? Mais de qui ? Il est tard quand même…
Je me hâte de le lire. Les larmes montent…
‘Forgive me first love, but I’m too tired.
I’m bored to say the least and I, I lack desire.
Forgive me first love…’
C’était ça le texto… rien d’autre… le numéro était inconnu ! Benjamin, Matt, une personne présente dans la salle… je n’avais aucun de leur numéro…
Quelques minutes plus tard un autre texto arriva.
‘Pour te remercier de la magnifique soirée que tu m’a fait passer mon ange… Benjamin…’
WAW !!!!!!! Benjamin m’a écrit ça !!! J’y crois pas !!! Ohh qu’est-ce qu’il est parfait ce bonhomme ! Il m’a appelé Mon Ange… je crois que… que… je l’aime ! C’est pas plus compliqué que ça… JE L’AIME !
Je me couche mais je ne dors pas. Mes mains tremblent d’excitation, mes yeux pétillent d’émotions… mais quel changement ! Quel changement…

J’ouvre mes yeux. Un peu éblouie par le soleil, je ne parviens pas à les contrôler et me mets à verser quelques larmes. La corde que nous avions fabriquée hier n’avait pas bougé. J’avais trop la flemme hier pour la défaire. Je suis un peu endormie… encore sonnée parce qui c’est passé hier. Hier !? Etait-ce vrai ? Je ne sais pas… Je ne sais plus…
Je me précipite sur mon portable, boite de réception, numéro inconnu… Ouuuuuuiiiii !!! C’était bien vrai !!! Il me l’avait envoyé ce texto je le lis et le relis. J’en ai encore les larmes aux yeux… je commence à fredonner la chanson… ‘Forgive me first love…’ Je sautillais dans tout l’appart, quand j’allais chercher mon bol de céréale, quand j’allais vers la salle de bain pour prendre ma douche… Je sautillais de bonheur…
On frappe à ma porte. Mince !... Je suis toute mouillée… Je ne peux pas aller ouvrir comme ça… Attendons… Il ou elle va partir…
On refrappa. Bon ça va j’ai compris je vais aller ouvrir. J’entoure mon corps d’une serviette de bain encore humide par la chaleur de la salle de bain, j’attache mes cheveux mouillés et avec mes chaussons, je me hâte vers la porte. J’ouvre…
Non !!! Pas lui… pas maintenant en tout cas !!!
« Oups… désolé de débarquer maintenant.. »
C’était Benjamin. Il détournait sa tête mais regardait toujours vers la porte de manière à savir si j’étais encore là… Ses joues avaient tourné au rouge. Il souriait nerveusement et se mordillaient les doigts de sa main droite. Sa main gauche, elle, était dans ses cheveux. Il se grattait nerveusement la tête. En gros, il était mal ! Et je le comprend… venir rendre visite à une amie qui vous ouvre la porte en serviette de bain n’est pas la meilleur situation dans laquelle nous pourrions nous retrouver.
« Attend 2 minutes s’il te plait… »
« …J’attendrais le temps qu’il faut… »
Il attendait sur le seuil de la porte. Moi, je me dépêche d’enfiler un tee-shirt et un jeans, et le retrouve.
« Voilà… Tu peux entrer… »
Encore un peu rouge, il pénètre dans le salon.
« Alors… ? Que me vaut l’honneur de ta visite ??
« … Voilà… J’ai un service à te demander… »
Il s’emmêlait les mains.
« …euh… Est-ce que… Est-ce… »
« Est-ce que quoi ??? »
« Est-ce que…Est-ce que tu pourrais chanter pour ce soir ? »

« Quoi ??? »
« Est-ce que tu pourrais chanter ce soir au bar ? »
« Non mais j’avais compris, c’est plutôt la question elle-même qui me surprend… »
Il s’assit et respira un grand coup avant de commencer.
« Hier, quand je t’es entendu chanter, j’ai trouvé ça incroyable… »
Il me regardait et attendait que je réalise ce qu’il venait de dire. Après m’avoir certainement vu rougir, il continua.
« …C’était tellement bien que j’aimerais que tu dévoiles ton talent au grand jour… »
J’étais maintenant bouche bée, les joues toujours bien rouges. Il me demandait de chanter… MOI !... Non mais il est fou…
« T’es fou !!! Je ne serai pas… ! »
« Pourquoi ? »
« Parce que… je n’ai jamais chanté devant des gens… »
« Si… »
« Oui… d’accord hier… mais… c’était pour rire… Tu comprends… C’était un délire… rien d’autre !!! »
« Ben …. Justement… Refais nous un délire ! »
Je ne rigolais vraiment plus. Mon regard devenait plus méchant. Ma voix s’amplifiait. Je sentais mes nerfs battrent à une vitesse folle…
« NON !!! »
Benjamin avait remarqué mon changement d’humeur et c’était levé. Je fis de même mais avec plus de rage. Plus il avançait, plus je reculais…
« …Amy s’il te plait… T’énerve pas… Je te dem... »
« Non ! Je ne chanterai pas il en ai hors de question… ! »
« Mais… Mais pourquoi ? »
Les larmes commençaient à monter. Mes nerfs allaient lâcher. Je n’arrivais plus à contenir ma colère... Ce souvenir, je l’avais oublié. J’avais réussis à l’effacer de ma mémoire. Là, il me revenait. Il me frappait en plein cœur… Il me faisait mal…
Sans le vouloir, Benjamin avait touché un point sensible. Une flèche traversait mon cœur. Il saignait. Il pleurait. J’avais mal… Les images de ce souvenir revenaient lentement. Elle défilait devant mes yeux, lentement, pour bien enfoncer le couteau dans la plaie. Les larmes coulaient. Je suffoquais en pleurant. Ma respiration était très courte… Benjamin s’était levé et m’avait pris dans ses bras de manière à me regarder de plus près.
« Qu’est ce qui se passe Amy ? Dis moi… »
Il était très stressé. Sa main passait sur mon visage pour effacer mes larmes. Il tremblait. Il avait peur.
« Amy ! Dis moi ! Raconte moi… ! »

J’avais du mal à me reprendre. Ma vision était maintenant floue. Les larmes coulaient à flots. Je suffoquais, je toussais… J’étais franchement mal.
« …Amy s’il te plait… calme toi et explique moi… »
Je repris lentement ma respiration. Mes larmes cessèrent mais mes mains tremblaient toujours. Je redressais ma tête et le regardais profondément dans les yeux.
« …Amy… dis moi… »
« J’ai un très mauvais souvenir de la scène… »
« Vas y parle… je suis là pour t’écouter… »
« Bien… »
Je me dégageais de ses bras à la recherche d’un mouchoir. Ensuite, je me suis installée dans un fauteuil. Il s’installa devant moi. J’avais repris une respiration normale, mes yeux étaient secs, je pouvais maintenant maîtriser mes mains. Je respire un grand coup et je me lance.
« … Mon frère était un chanteur de cabaret… Il… il… il est mort sur scène… »
« Ohhh… je suis désolé… comment ? »
« Une bande de jeunes ont débarqué dans le bar et ont tiré dans le bar… J’étais là… J’étais derrière le bar…J’ai eu le temps de me cacher… mais pas mon frère… »
Mes larmes remontaient. Chaque mot que je prononçais venait difficilement. J’avais du mal à parler mais je résistais.
« …Des que j’ai vu sa main sur le sol… j’ai su qu’il avait été touché… J’ai attendu que les jeunes partent et je me suis précipitée sur son corps. Il ne bougeait plus, son corps gisait… »
Je repris ma respiration afin de ne pas pleurer. Benjamin s’était levée et s’était accroupit à côté de moi. Sa main caressait mon visage. Elle était douce et fragile. Elle me réconfortait un peu.
« Il me regardait dans les yeux. Ils étaient vides mais je savais qu’il me voyait… J’avais beau crier son nom, il ne répondait pas. Je le secouais, lui ordonnais de vivre mais ses yeux étaient toujours vides. Son souffle était court et bref. Il était très froid. J’avais pris sa main et lui suppliait de vivre… de rester… encore un peu… »
Les larmes m’envahissaient… mais pas que moi. Benjamin aussi s’était aussi frotté les yeux. Ma voix tremblait. Mes mains se crispaient sur la sienne. Je lui faisais certainement mal mais il ne disait rien. Il me regardait, me soutenait…
« Quand j’ai senti la pression sur ma main je savais qu’il allait partir… Je l’ai vu mourir devant mes yeux, vivre ses derniers instants… J’ai réussis à l’oublier avec le fil du temps… »
« Je suis désolé d’avoir raviver ce souvenir… vraiment désolé… »
« Non… C’est pas grave… fallait que j’en parle un jour de tout façon… »
« T’en a jamais parlé !? »
« …Non… Je n’ai jamais su !!! … J’ai du voir un psychologue mais il a perdu espoir… Mes parents ont cru que je n’avais rien… je pense qu’ils ont perdu espoir aussi… »
« Mais fallait que tu en parles… Ce n’est pas bon de garder ça pour toi ! »
« Je sais… Je sais… »
Il me prit dans ses bras…

Il me serrait très fort. Ca me faisait du bien. Sa chaleur corporelle me berçait. Ses mains me réchauffaient le cœur. Il me faisait un bien fou…
« Si tu ne veux pas chanter… tu ne chanteras pas…mais… »
« Mais quoi ? »
« Mais je crois que se serait une bonne idée… De surmonter ça ! »
« Je sais pas… »
« Je serais là. Près de toi. Je t’aiderais… »
« Je m’en doute…mais…mais si ça ne marche pas ! Si au contraire ça me blesse plus… »
« Qui ne tente rien n’a rien Amy… Il faut que tu essayes pour le savoir… »
« J’ai peur Ben… »
« N’ai pas peur… je suis là… »
Il m’avait serré encore plus fort. Mes yeux se fermaient sur son épaule. Mes larmes se sèchent mais j’en sens toujours la trace. Mes mains se crispent dans son dos. Je ne veux plus bouger. Je suis bien… je me laisse emporter par le léger vent que la fenêtre laisse entrer. Il me fait du bien. Il me rafraîchit les idées.
« Et si on allait faire un tour dans le parc… ? Prendre l’air un peu… MARCHER… »
Ce dernier mot était accompagné d’un rire ironique…
« Oui… bonne idée… allons marcher… »
J’avais accentué ma phrase afin de bien insister sur le mot ‘marcher’.
Il me tira par la main afin de me mettre prêt de lui. Il passa son bras par-dessus mon épaule… ben oui… pas par la taille parce que je suis une petite…
Nous voilà maintenant dans le parc à marcher, tel 2 amoureux transi cherchant leur destin…
On regardait les oiseaux, les jeunes, le vent pousser sur le vieux chêne… on parlait de tout et de rien, on déconnait un peu, on se poussait dans les parterres de fleur… On ne pensait pas au lendemain on vivait au moment présent… On appréciait chaque minute, chaque seconde de cet instant…
Nous nous installons sous ce vieux chêne qui a déjà vu passé beaucoup de couple…
‘Je t’aime pour la vie Caroline’
C’est se qu’il faisait écrit sur le tronc, encré à tout jamais…
« C’est mignon comme tout ça… »
Benjamin me sourit…
« Tu veux qu’on en fasse un ? »
« …Quoi ? »
« Ben un petit dessin sur un arbre… On n’a qu’à écrire ‘Ben et Amy’ »
« Tu es très original toi des fois… »
« Ben quoi je propose… »
« Pourquoi pas… ‘Parce que l’amour de la musique lie nos cœurs…’ »
« Waw !!! C’est beau… Mais vachement long à écrire… »
« Oui c’est vrai… »
« On a qu’à mettre que les initiales… »
« Mais personne ne comprendra… »
« Justement… ce sera notre secret à nous… »
Il me fit un clin d’œil et sortit de son sac un couteau.
« Tu te balades toujours avec un couteau dans ton sac… !?! »
Il ne put s’empêcher de rire et moi non plus.
« Ben… je sais pas se que ça fait là à vrai dire… Bon aller... on y va »
Il s’agenouille et commença son œuvre d’art…

Au bout de quelques minutes, les lettres PQLADLMLNC s’afficha de manière assez brouillonnent.
« Donne moi ce couteau que je t’arrange ton ‘Chef d’œuvre’… »
« Ohhh… ça va madame l’artiste… J’ai fait ce que je pouvais… On ne peut pas être douée en tout ! »
« Ah… parce que t’es doué dans autre chose que la musique… ? »
J’affichais un sourire et un regard moqueur… Il ne rigola pas tout de suite. Il me regarda.
« Moi je sais que je suis doué pour quelque chose que seule quelques personnes ont pu profiter… »
C’était son tour d’afficher cette face moqueuse.
« Ah… Et quelle est cette chose, mon cher Don Juan… »
Je le savais mais je voulais en avoir le cœur net.
« Il paraîtrait… Je dis bien, il paraîtrait… Que j’embrasse à merveille ! »
Il ajouta sans tarder.
« C’est ce que j’ai entendu… »
« Et puis-je savoir qui a dit cela ? »
J’avais cessé de corriger les initiales et je m’étais retournée sur lui, impatiente de connaître la réponse. Mes jambes étaient croisées de manière à ma retrouver en position indienne et mes coudes étaient posés sur mes genoux afin que mes bras soutiennent ma tête. J’attendais la réponse mais il ne dédaignait pas répondre.
« Alors monsieur le tombeur… »
« Toutes les filles avec qui je suis sortie… »
« Ah !?!?! Et combien sont-elles ? »
« Euh… attend je dois réfléchir… »
« Ohhh voyons… dis simplement si tu sais les compter sur les doigts de ta main… »
« Euh… »
Il ne répondit pas mais affichait simplement un sourire qui voulait en dire long sur la réponse.
« Ouai… D’accord j’ai compris… »
Je m’étais retournée sur mon travail.
« Cela ne veut rien dire quand même… Ce n’est pas parce que une dizaine de filles trouvent que tu embrasses bien que cela veut réellement dire que tu embrasses bien… »
« Ouiii… c’est vrai… mais comment en avoir le cœur net… »
« Je sais pas… »
« Moi je sais… »
Il me regardait avec un large sourire et il commença à se mordiller les lèvres… Le soleil éblouissait ses yeux. Il était allongé de tout son long dans l’herbe fraîchement coupée.
Moi je sais… Les mots résonnaient dans ma tête… je les murmurais… Je le regardais encore… Il me regardait encore…

J’avais compris ce qu’il voulait dire. Je cesse donc mon ouvrage et me retourne encore une fois face à lui. Lui aussi c’était redressé et avait repris cet air sérieux que l’on prend lorsqu’on ne sait pas quoi faire. Il me regardait dans les yeux. Je le regardais aussi dans les yeux. Je m’y perdais. Il se plaça à 4 pattes et s’avança vers moi. Son visage s’approchait. Son sourire était réapparut.
« Tu as compris… »
Je ne bougeais pas… J’attendais le moment. Il s’assit devant moi. Sa main prit la mienne. Il entremêla ses doigts lentement. Sa main remontait en douceur mon bras. Il atteignit mon épaule. Je ne pus m’empêcher de frissonner. Il rigola et moi aussi. Ses doigts effleuraient mes lèvres encore en plein sourire. Mon sérieux tomba aussi vite. Le sien aussi. Il ne regardait plus mes yeux mais mes lèvres. Il se mordillait les siennes. Ca me donnait terriblement envie. Il s’avança. Nos visages étaient très proches. Sa main était maintenant sur ma joue. Nos lèvres s’effleurèrent une première fois, puis après un geste de recul, elles se touchèrent réellement. Nos bouches ne faisaient plus qu’une. Je m’évaporais. Ses lèvres étaient aussi douces que ses mains. Il m’embrassait avec une légèreté qui se traduisait par de la peur. Sa main ne bougeait pas de ma joue. Ses lèvres ne se décollaient pas des miennes. Ma main caressait ses cheveux.
Mon corps commença à basculer. Il me retint sans pour autant cesser de m’embrasser. Tout en douceur, comme il s’avait si bien le faire, il posa ma tête sur l’herbe. Il s’arrêta 2 secondes, me regarda.
« …Tu es tellement resplendissante… »
Le sourire prit place sur mon visage. Il se rapprocha à nouveau. Nos lèvres se collèrent de nouveau. Il se renversa sur le coté. Je me retrouvais sur lui, ses mains voyageant dans mon dos. Le silence régnait autour de moi. Enfin, c’est l’impression que j’avais. Les oiseaux avaient cessé de chanter, le vent avait cessé de souffler, les gens autour de nous nous évitait en afin de ne pas nous déranger… Le monde s’était arrêté ! Un peu comme dans la publicité de Caprice de Dieu… Non… je rigole…
Puis, je ne sais pour quelle raison j’ai décollé mes lèvres des siennes…
Je le regardais avec amour mais une certaine phrase sortit de ma bouche.
« … C’est un jeu… hein ? »

Il se redressa et me regarda. Il semblait perdu.
« Quoi… ? »
« Tout ça c’est juste pour rire… n’est ce pas ?... »
Il me regardait les yeux grands ouverts à la recherche d’une réponse.
« … euh… ouai… bien sur… »
Il s’était relevé et s’était réinstallé comme auparavant. Il se tenait les jambes, ses lèvres appuyées sur ses genoux. Son regard était à présent vide.
« Ben… Ca ne va pas… ? »
« Si si… ça va très bien… »
« Ohhh ça va ! Me fait pas le coup de ‘je me sens bien mais je tire une gueule jusque par terre’ s’il te plait… »
« Si ça va ! »
Il me regardait, ses yeux dans les miens.
« Ohhh ça va t’emballe pas… Je te demandais ça simplement parce que je suis ton amie… N’importe quel ami réagirait comme ça… »
Il ne répondait pas. Je me remettais à nouveau dans mon ouvrage histoire de détendre un peu l’atmosphère.
« Bon Ok… Tu m’énerves à me demander comme ça ce qui se passe… »
« Mais j’ai rien demandé… ! »
« Justement !!! »
« D’accord… Tu me fais peur là Ben… »
« Tu vois ! C’est ça le problème ! »
Il était maintenant debout et marchait vers moi, ses bras gesticulant dans tous les sens.
« QUOI ! »
« Ben… On vient de passer un moment incroyable et toi… tout se que tu trouves à dire c’est… C’est un jeu Ben hein !? »
En prononçant cette dernière phrase, il avait pris un ton ironique qui voulait certainement me représenter.
« … Tu me reproches d’installer des limites entre toi et moi !!! »
« Mais pourquoi t’en installes… On n’a pas besoin de ça !!! »
Nous étions maintenant debout tous les 2, face à face, entrain de se faire un match de tennis verbal. Chaque fois que l’un répondait, l’autre répliquait de plus belle ! Une vraie dispute de couple.
« … C’était tellement bien… Et toi… toi…t’as tout gâché… »
Sa voix avait diminué au fur et à mesure que sa phrase avançait. Il regardait maintenant le sol, l’air abattu. Il se frottait la tête parce qu’il ne savait quoi faire… Je me suis alors avancé vers lui…Je lui ai pris sa tête et l’ai embrassé. Quand mes lèvres ont quitté les siennes, nos fronts étaient collés l’un contre l’autre.
« … Je ne peux pas Ben… J’ai fais ça parce que…pare que… tout ce que tu m’as dis m’a… m’a touché… profondément… mais… »
« Mais quoi ?… »
Sa voix tremblait. Elle était fragile et douce. Il murmurait presque. Un air désespérait prenait place sur son visage. Il me regardait profondément, les yeux écarquillés… J’ai même cru voir une larme sous son œil gauche. Il entremêlait ses doigts dans les miens.
« … Mais moi… je peux pas… t’es mon ami… on se connaît à peine depuis 3 jours… »
Il se détacha de moi et me fit un léger sourire. Il s’était retourné et partait…
« Benja… »
Ma voix n’était pas assez forte. Je n’arrivais pas à parler plus fort. Je ne voulais pas. Mais qu’est-ce que tu as fait ma Amy !?! Pourquoi t’as fais ça ? Pourquoi t’as dis ça… ? Je suis dégoûtée par moi-même. Je n’avais jamais vraiment eut ce sentiment auparavant.
« … Benja… »
Ma voix se perd dans le vent. Elle s’estompe. Je sais qu’il ne l’entend pas mais je l’appelle quand même. Son corps devient de plus en plus flou. Sa silhouette rétrécit et se perd dans le paysage. Je ne le vois presque plus. Je le perds. « … Benja… »

Je suis là, seule. Je cherche du réconfort dans les yeux des passants mais ils m’ignorent complètement. Mes mains tremblent et se crispent. Mes yeux se perdent dans le paysage. Les larmes ne veulent pas venir. Elles restent coincées dans le fond de ma gorge. Elles me font mal. J’avale difficilement ma salive. Elle aussi me fait horriblement mal. Ma gorge est trop serrée. Je ne parviens pas à me détendre. Je ne bouge pas. Les larmes commencent à couler. Elles ne s’arrêtent plus maintenant. Ma main maladroite tente de les essuyer mais a chaque fois qu’elle le fait, une nouvelle larme apparaît encore plus grosse que la précédente. Je ne doute pas que des traînées noires se sont dessinées sous mes yeux, à cause du mascara. Waterproof qu’il disait… Je m’en fous à vrai dire. Pour moi, plus rien ne comptait. Seule la silhouette fine de Benjamin comptait même si je ne la voyais plus. Je l’imaginais. Je revoyais ce visage désespéré, ses yeux grands ouverts à la recherche d’une réponse dans le fond de mes yeux, ces doigts qui s’entremêlaient dans les miens… Qu’est ce que j’a fait !? Et pourquoi je l’ai fais ? Qu’est-ce qui m’a pris de dire ça ? Je l’aime… Je le sais que je l’aime… Alors pourquoi ?… Peut-être la peur… N’essaye pas de te trouver d’excuse Amy !… T’es juste idiote c’est tout ! Tu ne sais pas accueillir l’amour quand il frappe à la porte de ton cœur… Pfff… Qu’est-ce que je vais faire maintenant ?... Je crois que je vais rentrer chez moi et me lamenter sur mon propre sort. Tenter de me réconforter avec un ou deux… même plus… verres de vodka. Me griller une cigarette tout en me disant que je devrais arrêter. M’installer devant la télé, le pot de glace devant moi, une cuillère à la main et à chaque bouchée, me rappeler que je devrais faire un peu attention à ma ligne.
Je déambule dans les rues. Elles me paraissent floues à cause de mes larmes. Mon appart n’est plus qu’à quelques mètres. Je traîne mes pieds dans les escaliers comme si le moindre effort me rappelait ce qui c’était passé. J’essaye plusieurs fois de mettre la clé dans la serrure. Après 4 fois, j’y arrive enfin. Je jette ma veste sur la chaise, j’allume la chaîne stéréo et je vais chercher la bouteille de vodka dans le frigo. Un verre à la main, je tente de prendre le paquet de clopes dans mon tiroir. Je m’installe sur le siège de bureau. Je tourne dessus. La musique se lance…

‘May it be…’ La musique d’Enya m’atteint en plein cœur. Je tournois sur ma chaise, la tête bien en arrière, mes cheveux pendant, un verre dans une main, une clope dans l’autre. Je me balance au rythme de la chanson. Je fini mon premier verre d’une traite ma cigarette se grille très vite. Je verse un second verre de vodka. Je m’allume une autre cigarette. La musique m’enlace de ses bras de notes. Mon verre se termine. Je reprends la bouteille. La chanson recommence. ‘May it be…’ Une partie de la vodka que je verse tombe sur moi. Je me relance vers l’arrière. Mes bras gesticulent au rythme de la musique et mes pieds ; appuyés sur mon bureau, allument la boule lumineuse que mes amis m’ont achetée pour mon 17ème anniversaire. Des lumières rouges, bleues, vertes, jaunes, roses volent dans la pièce. Mes bras voyagent dans tous les sens. Parfois ils forment des vagues, parfois des cercles, par moment ils s’entremêlent dans mes cheveux. Ces mouvements vident mon verre sans que je boive. Ma bouteille se vide. Je me lève pour aller en chercher une autre. Mes pas sont incontrôlés ; le mouvement de mes mains devient vague. J’atteins le frigo mais avec l’aide du mur. Je saisis la bouteille difficilement et cours me rasseoir. La musique d’Enya ne cesse de passer en boucle. Les lumières tournoient continuellement dans la pièce. Mon verre semble trop souvent vide. Mon paquet de clope se vide lui aussi.
La nuit est tombée. La lune éclaire faiblement le bureau de sa splendide blancheur. Mes Bras ne sont plus du tout contrôlés ; ma tête penche d’un côté ; mes jambes se tiennent faiblement sur le bureau. Mes yeux sont clos et ma main sert difficilement mon verre de vodka. Je n’ai plus de clopes. Je suis en manque. La musique tourne toujours. Je ne sais pas quelle heure il est. Je ne sais pas se que je fais. Je ne sais plus pourquoi je le fais…
Ma deuxième bouteille de vodka est complètement vide. Je n’ai pas soif mais j’en ai encore envie. Les lumières de la boule lumineuse bougent plus. Mon verre me glisse des mains. Je me sens partir sur le côté. Je ne soutiens plus mon corps, je ne le contrôle plus. Je glisse. Au bout de quelques secondes, je me retrouve à terre, à plat ventre ; la tête contre le sol. Mais impossible de me lever. Mes bras sont trop faibles ou bien trop flous je ne sais pas... Je me glisse sur le côté histoire de pouvoir respirer. L’alcool me monte à la tête. Des envies de vomir me viennent par moment. Mes paupières sont lourdes…

« Amy !!!! »
Matt se précipite sur moi. Adrien le suit. Il me secoue. Il croit que je suis morte je pense. Mes eux s’ouvrent difficilement. Ma tête va exploser ! J’ai mal partout comme si je m’étais battue hier. La chaise à ma gauche était renversée. Une des bouteilles se trouvaient à côté de moi.
« Amy !... mais qu’est ce que tu as fais ? »
Adrien me regardait dans les yeux. Il était très stressé. Matt à côté regardait la bouteille de vodka.
« … Ouai… je comprends… »
Il montra la bouteille à Adrien qui se retourna directement sur moi.
« Mais pourquoi t’as fais ça !? Ca va pas la tête !!! »
« …Je…je… »
« Tais toi et essaye de te reprendre un peu… »
« Aide moi à la lever… »
Matt et Adrien me soulèvent et me posent dans mon lit. Je ne peux pas les aider ; je me sens trop faible. Adrien place la couverture sur moi et rejoins Matt dans le salon. Je ne sais pas se qu’ils ont fais. Je me souviens juste m’être endormie.
Il est 14h15 quand je me lève. Et ce crâne qui n’arrête pas de me faire mal ! Me voilà maintenant dans le salon où je ne peux m’empêcher de pousser un cri.
« Quoi ! Quoi !!! Qu’est ce qu’il se passe !? » « Ohhh ça va pas la tête de crier comme ça !!! »
Adrien et Matt étaient tous les 2 sur le canapé et c’était réveillé en sursaut suite à mon cri. Adrien semblait plus stressé et Matt, lui, était plus cool, plus fatigué.
« Amy !? Mais ça va pas de crier comme ça !!! »
« Excusez moi mais j’ai été surprise vous trouver dans mon salon ; à moitié endormi ! Qu’est-ce que vous faites là ? »
« Madame demande se qu’on fait là Adrien… »
Ils rigolaient.
« Vous arrêtez de rigoler comme ça et vous allez me raconter se qu’il se passe !? »
« Oula… Elle ne rigole pas là… »
« Non je ne rigole pas Matt ! »
« Madame hier a joué au saoularde… »
« Au saoularde ?... »
« Tu ne te rappelles pas ? »
Adrien semblait surpris que je ne sache pas se qu’il s’était passé.
« …non… »
« On est rentré ici et n t’as trouvée étendue sur le sol… »
« … étendue sur le sol… ? »
« Peut-être que ça, ça va t’aider à te rappeler… »
Matt me tendait une bouteille de vodka vide. Je pris la bouteille et au contact, le sentiment d’apesanteur de la soirée d’avant grandit en moi ; comme si la bouteille m’avait ramené tous mes souvenirs. Je me suis alors retournée et ai regardé quel CD se trouvait dans la stéréo.
« … Enya… »
« Oui. Parfaitement… Enya… mais aussi les clopes et la vodka ! »
Matt rigolait de manière moqueuse. Tout me revenait… la chaise, les clopes, la musique ; le verre, les lumières… Qu’est-ce que j’avais fais ? Je m’étais saoulée !!!
Matt et Adrien me regardaient d’un air moqueur.
« ON a un trou de mémoire mamzelle ? »
Je les regardais successivement. Je ne rigolais pas.
« Pourquoi t’as fais ça Amy ? »
Je ne disais rien. Je ne voulais pas lui dire. Matt remarqua alors que je ne rigolais pas et repris son sérieux.
« … Qu’est-ce qu’il s’est passé Amy ?… C’est mon frère c’est ça ? »
Son frère mais je le connais pas son frère… Pourquoi il parle de son frère lui…
« … ton frère… ? »
« Ben oui… Benja… »
« Benja est ton frère !? »
« Ben oui… Tu ne le savais pas ? »
Est-ce que j’avais l’air de savoir ?
« …non… »
« Ben maintenant tu le sais… alors c’est lui ? »
Mon silence en disait long. Matt s’approcha de moi…
« Qu’est-ce qu’il a fait ? Raconte moi… »
« Il a rien fait… »
« Il a rien fait t’es sûr… »
« Oui… parce que le problème… c’est moi… »
« Toi !?! Je comprends plus rien… »
Me voilà lancée dans une explication détaillée des évènements…

« Ah ouai je comprend maintenant… »
Je regardais le sol. Les larmes montaient mais je résistais. Mon sourire était faux mais je le laissais pur ne pas paraître trop triste. Adrien avait les yeux grands ouverts et un petit sourire maquillait sa bouche. Il s’approcha de moi.
« Tu l’aimes ? »
Mais pourquoi il me demande ça lui ! Il a pas compris se que je viens de raconter ou quoi !
« …Je sais pas… je ne le connais que depuis 3jours… »
« Je ne te demande pas ça ! Répond à ma question… »
J’étais assez surprise de sa réaction. Ses mains tenaient les miennes, ses yeux étaient plongés dans les miens. Il attendait une réponse ; un indice qui aurait pu l’aider.
« … »
« Amy… est-ce que tu aimes Benja ? »
Mon regard s’était baissé pendant cette phrase. Adrien souleva mon visage pour me forcer à le regarder.
« Amy… répond… »
« … Je…je...je sais pas… »
« Je sais pas n’est pas une réponse…Alors ? »
Il me serrait les mains de plus en plus fort mais sans pour autant me faire mal, ses yeux toujours dans les miens.
« Je crois… »
A la suite de ses mots, Adrien me lâcha les mains et parut satisfait de ma réponse. Il me sourit comme si rien ne c’était passé.
« Tu chantes ce soir ? »
Pourquoi ce changement de conversation ? Il me fait peur là…
« Je ne pensais pas chanter… »
« Quoi !?! »
Matt s’était redressé et retourné sur moi, les yeux écarquillés, bouche bée.
« Ouai c’est vrai tu devrais chanter. Parait que tu chantes bien et je ne t’ai jamais entendue chanter ! »
« Elle ne devrait pas… Elle DOIT !!! »
« Je sais pas… Je suis très timide… Je ne serais pas… »
« On s’en fou de ta timidité !!!! Faut surmonter ce genre de défauts !!! Tu crois que Ben il a chanté la première fois devant un public sans avoir le trac peut-être… ! Plus timide que lui, tu meurs… »
« …Il est timide Ben ?... »
« Ouai à fond ! Il devient rouge comme une tomate… »
« Ca se voit pas… »
« Parce qu’il surmonte sa timidité… Il ne se laisse pas faire ! »
« … mouai mais c’est plus facile à dire… qu’à faire ! »
« Ouai mais si tu ne tentes pas…tu n’y arriveras jamais…Comme on dit ‘ Qui ne tente rien…’ »
« ..’n’a rien’… Je sais »
J’avais interrompu Matt dans son explication. C’est ma phrase, celle qui me fait vivre, celle qui me fait faire des choses impensables comme venir ici à Paris… Il s’en était servi contre moi. Ca me dégoûtait et en même temps m’amusait.
« … Bon… ben d’accord… »
« YES !!! »
« Je te l’avais dis que ça allait marcher… »
Adrien me tira vers l’escalier.
« Attend je peux pas sortir comme ça !!! »
Adrien et Matt se stoppèrent nets et me regardèrent de bas en haut.
« …Ouai t’as raison… dépêche toi… »
Je me hâte de me changer, de me brosser les dents et les cheveux et nous voilà partit pour le bar…

Adrien me tenait toujours la main. Arrivé à la porte, je le tire légèrement en arrière afin qu’il se stoppe. Adrien comprit tout de suite et s’arrêta net en laissant Matt rentré seul rejoindre le reste de sa bande. Je le pris dans mes bras et lui ai glissé un mot à son oreille en murmurant.
« …Tu seras là… quand je serais sur scène je veux dire… tu me laisseras pas toute seule hein !?!... »
« Bien sur… je serais là près de toi… »
« …merci… »
Ce merci je l’avais accompagné d’un baiser sur la joue. Il me sourit et nous sommes alors entrés dans le bar. Anais, Yasmine, Emma, Matt et Benjamin étaient là avec d’autres jeunes. Adrien me présenta. Benjamin me fuyait complètement et je le comprenais.
Au bout de quelques minutes, Emma s’incrusta dans la conversation.
« …Cette après-midi, ben et moi on s’est éclaté… »
« Ah et qu’est-ce que vous avez fait ? »
J’écoutais sans rien dire. Anais posait les questions à ma place comme si elle pouvait entendre mes pensées.
« … Il est venu me rejoindre au magasin et on a parlé toute la journée… »
Benjamin n’entendait pas la conversation, il parlait avec les mecs.
« … puis il m’a avoué qu’il était dingue de moi et…et… »
« Et ??? »
Le mot était sortit tout seul. Je voulais savoir.
« Et… il m’a embrassé !!! »
Quoi !!!! Il l‘a embrassé alors que quelques heures plus tôt, il m’embrassait ! Non mais… Là, je comprend plus rien !!!
« … C’était tellement… MAGIQUE ! »
Tais-toi !!! Je veux plus t’entendre. Je veux seulement comprendre se qu’il vient de se passer… Se qu’elle vient de dire… J’avais mal au cœur. Mes yeux étaient maintenant rivés sur Benjamin qui ne semblait toujours pas avoir entendu notre conversation. Les larmes arrivaient, je le sentais par la douleur désagréable que j’avais dans ma gorge. Vous savez cette douleur qui vous gêne et qui vous empêche de parler… que si vous prononcé un seul mot, les larmes coulent… Je la ressentais à ce moment présent. Benjamin ne me regardait toujours pas. Emma elle nous faisait part de ses sensations durant le baiser. C’est étrange mais j’ai l’impression que leur baiser était moins intense, moins magique que le notre. Pourquoi ? Je ne sais pas… Peut-être parce que la jalousie l’emportait sur cette manche. ‘Ding ding dans cette manche, la jalousie l’emporte haut la main’ Pitoyable de se résoudre à ça. Je ne suis pas comme ça pourtant.
« …Il me regardait profondément dans les yeux… et ces lèvres étaient douce… elles le sont toujours d’ailleurs…»
La colère monte aussi. ‘Ding ding 2ème round remporté par la jalousie… Amy ne semble pas dans son match…’
Je me perds dans cette jalousie qui me prend par la gorge. Mon regard ne quitte pas Benjamin. Je repense à ce moment, cet instant magique qui c’était envolé par ma faute. Ce baiser s’y intense, tellement fort…
« Amy c’est à ton tour… »

Adrien me sortait de mes pensées. Sa main sur mon épaule m’apaisait. Je me sentais plus détendue, plus calme, plus sereine. Bref, il m’avait fais du bien. Instinctivement, je me suis levée. Je ne savais plus se qu’il m’avais dis. Benjamin me regarda.
« Tu vas faire quoi ? »
« …je… je… »
« Elle va chanter ! »
Adrien avait répondu à ma place. J’tais restée sur place, inerte. Je ne contrôlais plus ma bouche. Je réalisais seulement ce que j’allais faire. Adrien me prit par le bras et m’amena vers la scène.
« Tu veux chanter quoi ? »
« Je sais pas… »
« Tu aimes quoi comme chanson en ce moment ? »
« …euh… pour le moment je suis très Duffy… »
« Ok… Duffy… Je crois que j’ai une partition d’une chanson d’elle pour les musiciens… Tu connais tout l’album ? »
« … oui… plus au moins…pas les paroles mais je connais le rythme des chansons… »
Adrien cherchait dans un tas de feuilles près d’un baffle.
« Ah voilà… Warwick Avenue… » Tu connais ? »
Si je connais ! Mais j’aime cette chanson !
« …oui… »
« Bien je donne les partitions en attendant installe toi près du micro… »
Je monte doucement les marches qui me séparent du micro. Le stress monte. J’avance délicatement. Personne ne remarque encore ma présence sauf Benjamin qui ne m’a pas quitté des yeux. Mes mains tremblent. J’ai du mal à serrer le micro pour le régler. Adrien me rejoints.
« Les musiciens font des tests. Ils vont t’appeler dès qu’ils sont près. Tiens… Voilà les paroles… »
Il était déjà retourné et près à partir.
« … Adrien… »
Ilse retourna aussitôt sur moi et s’approcha.
« … T’inquiète… ça va aller… »
Il me prit dans ses bras. Je sentais son cœur. Il battait aussi vite que le mien comme s’il stressait à ma place. Il s’écarta de moi et ensuite descendit de la scène. Je me sentais seule, perdue sur cette scène nue de talent.
Au bout de quelques minutes, Michaël, le guitariste, s’approcha de moi pour me signaler qu’ils étaient prêts. Noooonnnn je ne veux pas !!!... Pas déjà !!! Vous êtes peut-être prêts mais pas moi ! Mon visage était certainement marqué par la peur parce que Michaël ajouta: «T’inquiète… ça va aller… »
Pourquoi ils me disent tous ça ! Ca ne m’aide pas vraiment…
Un regard vers les musiciens qui par un signe de tête me signale le commencement.
1, 2, 1, 2, 3, 4… la musique se lance…encore une fois…

Mes mains se crispent. Elles sont moites. Je les essuie discrètement sur mon jeans. Mes cheveux pendant se collait à mon visage en sueur. Je les écarte maladroitement de mes yeux. Les gens me regardaient tous. Les notes avançaient mais je ne démarrais pas. Aucune note ne sortait de ma bouche. J’étais paralysée. Les gens me regardaient mais ne me huaient pas. Il se demandaient simplement quand j’allais chanter. Adrien monta alors sur scène…
« T’es la meilleur Amy… Vas-y montre leur… »
«Matt était lui aussi monté. Les musiciens avaient cessés de jouer. Ils m’attendaient tous.
« Amy… Pourquoi tu stresses comme ça… Tu chantes super bien ! Si tu chantais faux je te comprendrai mais là… T’as une voix magnifique… Montre leur… »
Ils me regardaient tous les deux avec assistance. Je n’osais plus les regarder. Ils me prirent tous les 2 dans leurs bras. Adrien me murmura à l’oreille.
« …Fait le pour Ben… »
Oui !!! Ben !! Ce traître… Cette ordure qui en quelques heures avaient tourné la page. Qu’est ce que je le hais celui-là !… Et pourtant je l’aime !!!…Tellement !!!
Ils se retirèrent et ma laissèrent seule face au micro. Les musiciens relance la musique. Cette fois j’y vais. ‘When I get to Warwick Avenue’ Je vivais la chanson comme la dernière fois. Les paroles venaient instinctivement. Benjamin s’était levé avec Emma et dansait un slow, juste sous mon nez. Mais je ne me laissais pas faire ; Je ne le regardais pas. Je chantais comme si c’était la dernière fois. Arrivé à une certaine parole je fusillais Benjamin du regard. ‘You think you’re loving but you don’t love me…’ Qu’est que je l’aime cette phrase. Tellement vrai. Benjamin ma regardait aussi. Il ne baissa pas son regard jusqu’au moment où il se trouva dos à la scène. Emma ne me regardait pas. Elle avait les yeux fermés, la tête appuyée sur l’épaule de Benjamin. Elle fredonnait quelques paroles… Apparemment, elle aime vraiment bien Duffy. Ou alors elle vivait elle aussi la chanson. Des frissons parcourent mon corps. ‘I want to be free, baby… You’ve hurt me… ‘. Nos regards se croisaient encore. Ils ne se lâchaient pas. Il serrait plus fort Emma qui ne se doutait pas de tout se qui se passait. La rage arrive, la colère aussi… La lumière ne m’atteignait pas. Je ne la voyais pas à vrai dire. Comme les gens au tour. Je ne voyais que lui. Je lui lançais chaque mot de la chanson. Chaque regard que je lui faisais était censé accentuer le sens de la phrase. Je le haïssais du plus profond de mon être. Cette haine, je l’utilisais de manière positive : en chanson. Je ne voulais pas craquer, je résistais, je me retenais de pleurer. Je ne voulais m’attrister sur mon sort. ‘You think you’re loving but you don’t love me... I want to be free…Baby, you’ve hurt me…’ Ces derniers mots résonnaient dans ma tête. Pendant que je chantais, d’autres personnes étaient venues danser aussi. Moi je ne quittais pas Benjamin des yeux. Lorsque la chanson s’était arrêtée, tout le monde se leva pour m’applaudir. Même Emma sautais sur place en criant ‘…Amy t’es la meilleure !!!!’ Un vrai standing ovation. J’en avais des frissons partout. Seule Benjamin n’applaudissait pas. Il me regardait, ne souriait pas, les bras croisés. Les larmes montaient… De joie ? Je ne pense pas… De bonheur ? Non plus… De tristesse ? Oui… certainement…

Le premier qui a cru en moi ne m’applaudissait pas. Tout le monde criait ‘une autre’. Mais je n’avais pas très envie. Je me sentais mal, la gorge me serrait. J’avais des vertiges. Mon regard était toujours posé sur Benjamin et lui ne le quittait pas. Il me sourit d’un air narquois. Adrien et Matt montèrent sur scène. Matt ce saisit du micro.
« Vous voulez encore de Amy !?! »
Les gens dans la salle se mirent à hurler ‘oui’. J’étais un peu sous le choc. Tous ces gens voulaient m’écouter encore chanter… Quand tous ces gens ont crié ‘oui’, mes yeux quittèrent Benjamin. Ils étaient grands ouverts, plein de surprise. Je n’y croyais vraiment pas. Pour la première fois de ma vie des gens m’avaient entendus chanter et ils voulaient encore m’entendre. De vraies larmes de joie montaient. Le sourire se dessinait sur mon visage. Mes yeux devaient certainement pétiller de bonheur. Matt me tendit le micro.
« Mademoiselle… vos fans vous appellent… »
Je me saisis du micro.
« …Merci… Merci beaucoup… C’est la première fois que je chante en public… Merci… vraiment… Je ne sais pas quoi chanter d’autre… »
J’étais complètement perdue dans mes pensées. Je rigolais parce que j’étais paumée. C’était un rire nerveux. Mes mains se baladaient dans mes cheveux pour faire quelque chose. Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. Mais je rigolais. Je ne pensais plus vraiment à Benjamin bien qu’il n’était pas très loin de moi. Je voulais juste chanter. Je ressentais ce plaisir si intense que l’on a lorsqu’on chante devant des gens. Même as juste le plaisir que l’on a en chantant tout simplement. Vivre une chanson, la ressentir, sentir son cœur battre au rythme de cette chanson, chaque note étant apprécié à leur juste valeur… ‘Come away with me in the nigth…’ Les musiciens avaient déjà commencé à jouer. Nous nous étions mis d’accord sur la chanson. Du Norah Jones… Tellement beau…
‘…and I’ll write you a song…’
Les mots sortaient, les notes suivaient, la musique se mélangeait au tout…
Benjamin était encore là à me regarder chanter. Pour la première fois de la soirée, je lui souris. Je voulais vraiment qu’il vienne avec moi…
‘Come away with me and we’ll kiss…’
Cette parole me fit rappeler la douceur de son baiser, sa légèreté quand il m’avait pris la main, sa fragilité quand il me la serrait, la lenteur avec laquelle ses mains avaient parcourus mon corps… Je ne parvenais pas à cesser de sourire. Ni à le regarder d’ailleurs…
‘While I’m safe there in your arms…’
La fin de la chanson était proche. Benjamin me souriait. Son pied bougeait au rythme d’un son imaginaire. Il l’imaginait et il l’accordait à la musique.
‘… Come away with me… ‘
Voilà c’était fini ! Je me sentais vraiment bien malgré tous ce qui c’était passé… Benjamin me souriait encre et cette fois applaudit.
‘Encore ! Encore ! Une autre ! Une autre !...’
Je voulais boire un verre, me rafraîchir la gorge. J’avais besoin d’une pause. J’avais besoin de reprendre un peu mes esprits. Je me suis alors excusée et Adrien prit ma place. Il se débrouille plutôt bien. On voit qu’il a l’habitude. Le public l’aime…
Je m’isole un peu dans un coin de la pièce pour respirer. Benjamin s’avance vers moi les mains dans les poches, les bras bien tendus, le regard relevé, la tête semi baissée, ses lèvres repliés sur elle-même qui s’étirent… C’est une explication très détaillée mais elle vaut le détour. Il est tellement chou comme ça avec son beau sweat bleu, ses cheveux en batails en train de se mordiller les lèvres. Je ne voulais pas parler alors je lui ai simplement adressé un sourire. Il me le rendit. Il voulut alors dire quelque chose, qu’Emma se précipita sur lui pour l’embrasser. Mon visage changea d’expression en 2 secondes. Benjamin ne tenait pas Emma, ses yeux étaient ouverts et regardaient Emma avec surprise. Mais après quelques secondes, ses mains saisirent sa taille, ses yeux se fermèrent en douceur et il lui rendit son baiser. J’étais, la bouche entre ouverte, en train de le regarder, perplexe. Emma se retira au bout de quelques secondes et s’en alla sans m’adresser un seul regard, comme si j’existais pas… ou plutôt plus…
Benjamin resta là, les lèvres encore rosées du baiser, les bras entrouverts dans le vide, le regard à hauteur de l’endroit où se trouvait le visage d’Emma quelques secondes auparavant. Je le regardais d’un air stupide et moqueur à la fois… Mon rire était nerveux… mais nerveux dans le sens où je ne voulais pas montrer que j’étais énervée et jalouse parce qu’il s’était passé. Il semblait encore surpris de se qu’il venait de se passer. Son regard se détourna du sol pour croiser le mien. Il se remit à son état normal, me sourit.
« … bravo… pour les chansons… comme la dernière fois… incroyable… »
Il me l’avait dit de manière assez hésitante, la timidité ayant pris possession de lui. Ses joues avaient pris une couleur plus rougeâtre lorsqu’il avait dit ça. Ses mains s’entremêlaient. Je ne voulais plus l’entendre, ni le voir. Là, j’avais carrément eut la preuve de ce qu’Emma avait dit. Ils s’étaient embrassés… quelques heures après que l’on se soit embrassés. Je n’arrivais pas à le croire. Ce que je ne comprenais pas c’est qu’il ne dise rien… Il venait d’embrasser Emma devant moi et… et… ça ne lui faisait rien ! Il me parlait comme s’il ne s’était rien passé… Comme si ça n’avait pas d’importance… comme ci ça n’avait pas de sens pour lui… Il me faisait profondément mal ! J’ai donc quitté le bar, laissant Benjamin tout seul dans son coin

Mes nerfs allaient explosés. Je me sentais faible. La lune éclairait mon visage marqué par la tristesse. Je marchais vite, je courais presque, jusqu’à ma voiture… La fatigue, l’essoufflement, les vertiges s’emparaient de moi mais je tenais bon. Je continuais. Je voulais m’éloigner au plus vite de ce lieu, de cet individu, de ce souffre douleur… Le vent qui caresse mon visage est froid et humide. Il va certainement pleuvoir dans peu de temps.
« …Amy !!! »
Je n’écoutais pas… Je continuais d’avancer. Je ne me retournais pas. Je ne voulais pas.
« Amy !!! S’il te plait !!! »
La voix était assez loin de moi. Je continuais toujours. Mon pas accéléra. Mes mains se balançaient le long de mon corps. Je n’étais plus très loin de ma voiture. Je voulais vraiment partir loin. Du moins durant quelques temps, histoire d’oublier un peu se qu’il se passe ici et revenir aussi ravie qu’au départ.
« Amy !!!!... »
La voix se rapprochait… Ne te retourne pas… Avance… Ne t’arrête pas ! Ne craque pas ! Tu as besoin de cet exil, de ce repos… Tu as besoin de te changer les idées, de l’oublier ce Benjamin…
Pars… Ne te retourne pas…Avance… Marche…
Je sors les clés de ma poche. Une chance que je l’ai avait laissées là depuis le premier jour. Je me hâte d’ouvrir la voiture. La pluie commence à tomber.
« Amy !!! »
La voix était encore plus proche que la dernière fois. Les clés glissent de mes mains. Je me dépêche de les ramasser malgré la tempête qui fait couler des tonnes d’eau sur le trottoir. Elles glissent encore de mes mains mais je les rattrape de justesse.
« Amy !!! »
La pluie dégouline le long de mes cheveux. Ils sont trempés comme le reste de mes vêtements. On aurait cru voir une pluie de films américains, vous avez celle qui tombe par seau d’eau.
« Amy !!! »
Dépêche toi ma Amy. Mes doigts mouillés sont gelés. J’ai du mal à ouvrir ma porte. Encore un désavantage qui s’ajoute à la longue liste de ce vieux tas de ferrailles qui me sert de voiture. La pluie tombe de plus en plus fort…
« Amy !!! »
Ca y est la porte s’ouvre enfin. Je me précipite à l’intérieur, bien à l’abri de cette tempête qui fait rage.
« Amy… »
La voix était un plus faible mais je savais qu’elle était très proche
Je me hâte de démarrer la voiture. Le lecteur Cd s’allume dans ma voiture. Les essuie-glaces se mettent en route. Le moteur gronde. J’appuie sur l’accélérateur mais je dois freiner aussi vite…

Un grand boum suivit le coup de frein. Benjamin se tenait là devant la voiture. Il avait frappé sur le capot pour que je m’arrête. La pluie coulait sur son visage, ses cheveux étaient raplatis et lui créaient une mèche de côté, ses bras étaient tendus sur mon capot. Il avait du mal à respirer. Sa bouche soufflait sur l’eau qui perlait sur son visage. Ses yeux étaient légèrement fermés à cause de la pluie. Il ne bougeait pas. Il respirait fort, essoufflé certainement. L’eau tombait par grosse goutte de son menton. Je reste quelques secondes, les yeux grands ouverts à comprendre se qu’il s’est passé. « Amy !!! »
Il cria assez fort pour que je l’entende bien et que je me ressaisisse.
« T’es malade !!!! »
J’étais toujours dans la voiture et je lui faisais des grands signes pour qu’il comprenne ma phrase. Il ne bougeait pas. Je pouvais lire sur ses lèvres mon nom qu’il répétait sans cesse. Il ne l’articulait pas, c’est comme s’il le fredonnait.
Je décide alors de sortir de la voiture. La tempête fait toujours rage. A peine sortie, mes cheveux un peu secs se mirent à dégouliner de plus belle. La pluie caressait mon visage comme pour Benjamin. Le vent froid soufflait sur nos vêtements trempés. Mes doigts sont déjà gelés, mes lèvres déjà froides, mes dents claquent déjà… J’ai froid.
Benjamin aussi a froid. Sa lèvre inférieure vibre toute seule. Le bout de ses lèvres est légèrement bleu. Il me regarde mais ne bouge pas. Je reste plantée près de la porte de la voiture. Je ne bouge plus. Nos regards ne se quittent pas. Il ne murmure plus mon prénom.
Je m’avance lentement vers lui. Il se redresse et se retrouve nez à nez avec moi.
« Ben….Tu es complètement malade !!! J’aurais pu te tuer !!! » Le Ben je l’avais prononcé très doucement, avec une fragilité enfantine. Le reste de ma phrase était presque crié. Benjamin commença à rigoler, détournant ainsi son regard du mien. Il se frottait le bord de la lèvre en regardant vers le bas…
« Quoi !?! Tu trouves ça marrant peut-être… ! »
« Non… C’est simplement la façon avec laquelle tu l’as dis… »
Le silence retomba. Nos sourires s’effacèrent. Nos regards se croisèrent à nouveau tout en scrutant chaque détail du visage de l’autre. Ainsi, j’ai pu remarquer une cicatrice sur sa joue gauche qui m’avait échappée jusque là. J’ai pu remarqué aussi la profondeur de ses yeux, le rouge de ses lèvres qui fondait avec le reste du visage se qui empêchait de pouvoir vraiment les dessiner, la maigreur de ses joues…
Je retraçais chaque trait, chaque ligne, chaque précision de son visage à l’aide de mes yeux. La main de Benjamin atteint ma joue, puis mes lèvres. Le mélange de la douceur de ses doigts et de la pluie qui coulait sur mon visage donnait une drôle de sensation, un plaisir étrange et mystérieux. Je le regardais toujours. Lui ne me quittait pas des yeux.
« …Amy… »
Sa voix me fit reprendre mes esprits. Je le regardais à présent mais de manière conscient. Je me suis écartée afin que sa main ne touche plus ma joue. Benjamin laissa durant quelques secondes sont bras tendu puis le ramena près de son corps. Il me regardait le visage de travers à la recherche d’une réponse.
« Pourquoi… ? » Il murmura presque ce mot. Il semblait abattu.
« Ben… Tu m’as fais mal ! »
« Et toi non peut-être… »
« Je… je… »
« Tu m’as fais mal aussi… Très mal » Il insista sur le mot ‘très’. Ses bras étaient toujours pendants le long de son corps. Il me regardait toujours passant d’un œil à l’autre. Sa bouche tait ouverte comme s’il voulait dire quelque chose.
« Je voulais pas pour Emma… »
« Ouai mais tu l’as fais quand même… »
« Comprend moi ! J’étais complètement perdu… Je ne savais pas quoi penser ! Et… et… elle était là toute seule… J’ai parlé avec… de se qui c’était passé… et … elle m’a embrassé … »
« …C’est elle qui t’a embrassé ?... » Je voulais une réponse précise à cette question.
« … oui… »
Le silence était à nouveau tombé. Nos regards se fuyaient cette fois. Mes mains tremblaient à cause du froid. Je cherchais à dire quelque chose. Plusieurs fois ma bouche s’ouvrait pour finalement ne rien en sortir.
« …Tu as quand même embrassé Emma devant moi… »
« … »
Je ne disais rien. J’attendais sa justification
« … Je ne voulais pas je te jure… C’est juste que je pensais que t’en avait rien à foutre de moi… après ce qui c’est passé au parc… Je pensais vraiment ne rien être pour toi… »
« Ben t’as tors !!! »
Les mots étaient sortis tout seul avec une rage profonde. Je le regardais droit dans les yeux. Mes mains étaient fermées, mes bras tendus. Je me relâche en passant ma main dans mes cheveux mouillés. Je regarde partout à la recherche d’aide. Encore une fois ma bouche s’ouvrait sans pour autant sortir un mot.
« …Ohhh et puis pourquoi je discute moi… »
Je me dirigeais vers la porte de ma voiture que Benjamin m’attrapa la main.
« … Amy… ! Non… pars pas … »
« Pourquoi !?! Dis moi seulement pourquoi je partirais pas… »
« … »
Il ne répondit pas, son regard se baissa seulement vers le sol.
« C’est bien ce que je pensais… »
Je retire ma main de la sienne assez sèchement. Je ne le regarde plus qu’avec un air de mépris. Je m’apprête à m’asseoir quand soudain…

« Je t’aime… »
Les mots résonnaient dans ma tête. Je m’arrête net. Je ne bouge plus. Au bout de quelques secondes je sors de la voiture.
« … quoi ?... »
J’avais bien compris ce qu’il avait dit mais j’en voulais la certitude. Je voulais voir ses lèvres prononcer les mots ultimes, ceux que j’attendais depuis longtemps…
« Je… t’ai… »
« …aime… ? » Les mots étaient sortit tout seuls de ma bouche. Son visage avait pris une expression de stress, de trac, de malaise… Je le regardais plus en profondeur. Ses poings étaient fermés, il se mordillait les lèvres, ses bras étaient tendus. Il balançait légèrement son corps comme si le vent se battait pour le pousser ou le tirer… Ses cheveux tout plats laissaient filer l’eau jusqu’à son visage. Ses yeux étaient grands ouverts sur les miens… Certains traits de sont visages étaient plus accentué que d’autres…
« Redit le moi… » Je lui avait murmuré ses mots d’une voix douce et fragile. Il arrêta de mordiller sa lèvre inférieure et laissa sa bouche entrouverte. Ses yeux s’étaient baissés sur mes lèvres. Ses mains avaient saisit les miennes. Il jouait avec mes doigts comme un enfant lorsqu’il prend la main de son père dans des moments vides, dénués d’intérêts. Il ne disait rien, me regardait simplement…
« Redit le moi… »
Les mots sortaient encore tout seuls de ma bouche… Aussitôt, il saisit mon visage et me posa un délicat baiser sur mes lèvres trempées… Ses mains étaient légères et froides. Au bout de quelques secondes, Benjamin décolla ses lèvres des miennes et s’approcha délicatement de mon oreille droite…
« Je t’aime… » Il me chuchota ces 3 mots. Il les avait prononcés avec amour, tendresse et désir. Il se recula alors un peu, ses mains toujours sur mes joues.
Dans un moment assez inattendu, il commença à me parler.
« Je t’aime… Je t’aime comme un père aime son fils, comme la lune aime ses étoiles, comme un jeune musicien aime sa guitare… Je t’aime tellement que je pourrais décrocher la lune pour toi, je pourrais créer un monde où tu seras reine, je pourrais écrire un live afin que les non-voyants puissent jouir de ta beauté, je pourrais inventer des milliers de mots pour te dire que je t’aime, je pourrais étudier toutes les langues pour que tout le monde le sache… Ne pas vivre sans toi se serait vivre sans cœur, dans une prison de verre où je te verrait défiler, sans pouvoir t’atteindre… Je deviendrais alors fou, fou de toi, comme je le suis fou maintenant… »
Je ne disais rien. Un plaisir immense envahissait mon corps, une joie incomprise. Mes mains tressaillaient de bonheur. Je dégustais chaque mot, je les captais à leur juste valeur. Je respirais difficilement. Les larmes montaient… mais pas de tristesse, pas de douleur… de joie !
« Je t’aime Amy … Je t’aime… »
Je suis sur mon petit nuage, je suis dans un autre monde, je suis en lui, dans ses bras complètement enveloppée par son amour. Je l’aime aussi. Je le sens, je le vis, je le sais.
« Je t’aime Ben… Je t’aime tellement… »
Je l’embrassa et me blottit ensuite dans ses bras. J’étais bien. Je sentais son cœur battre, sa tête appuyée sur la mienne, les gouttes de son visage tomber sur ma tête…
« Ben ?... » Une voix, sortant de nulle part, interrompit notre câlin. Une voix connue qui appela de nouveau Benjamin…

Emma était là… plantée comme un arbre sous la pluie dégoulinant le long de son visage. Ses bras étaient tendus, ses mains crispées, ses yeux grands ouverts, sa bouche entrouverte faisant passer un sentiment d’incompréhension… Je la regardais dans les yeux mais les siens défilaient sans cesse entre Benjamin et moi. Passant de ses yeux à mes mains autour de sa taille j’étais mal à l’aise…
« Ben… Je… »
« Tu pensais quoi !!!! »
Benjamin s’était écartée de moi. Il se dirigeait droit sur elle.
« Que je t’aimais !?! »
Il se moquait d’elle. Sa voix en disait long sur son état. Il était énervé en même temps !
« Tu rigole j’espère Emma… »
« Mais je… je… »
« Tu m’aimes c’est ça !!!?? »
Benjamin se retournait déjà vers moi qu’elle laissa échapper un léger oui. Benjamin s’arrêta net…
« Tu… Tu… m’aimes !? »
Il la regardait de bas.
« Oui !!! » Emma paraissait en meilleure forme lorsqu’elle vit Benjamin se retourner. Et moi !... Je suis toujours là !!! Les gens !!!... J’étais complètement effacée. Je n’existais plus. Ils n’étaient plus que 2… Et si je n’existais plus pour lui... Si les mots d’Emma effaçaient tout ce qu’il ressentait pour moi… Si tout ce qu’il m’avait dit n’étais que du baratin, un coup monté… Je me perds toute seule dans mes pensées… Où est la caméra !? C’est une caméra cachée c’est ça !? Ou un sondage pour savoir comment les jeunes filles fragiles comme moi réagissent dans ces cas-là ! C’est ça hein !!!??? A l’aide ! Au secours !!! Je ne sais pas, je ne sais plus… Et si tous ces mots n’étaient que mensonges… Et si tous ses ‘Je t’aime’ n’étaient que canular… Et si ses baisers n’étaient que pure tromperie… Et si son regard d’ange n’était que simple illusion… Et s’il ne m’aimait pas… Et si… Et si…

Benjamin la regardait dans les yeux. Il ne disait rien. La pluie ne cessait pas et semblait plus froide qu’au commencement. La fraîcheur reprenait le dessus. Mes doigts sont gelés. Mes mains engourdis. Mes lèvres insensibles. Mes muscles tendus. Mon cœur blessé… Enfin je crois… Je ne sais pas encore si je dois pleurer ou crier. Pourquoi il ne bouge plus… ? Pourquoi il ne dit plus rien... ? Qu’est ce qu’il attend ? … … BEN !!!! Réagit !!! Me laisse pas dans l’attente comme ça…
« Tu m’aimes ? »
Tu rigole ou quoi !?! Elle vient de te le dire !!!
« Oui !!! »
Et elle, elle ne change pas de réponse alors…
Il commença alors à rigoler…
« Tu m’aimes !?! »
Mais il fait exprès ou quoi !?!
« …Oui.. »
Son ‘oui’ était plus léger, moins sûr, moins confiant.
« Tu te fous de moi c’est ça !?! »
Oula… Je ne comprend plus rien… qu’est-ce qu’il fait notre Ben…
« Non ! »
« Si tu te fous de moi !!! Tu ne m’aimes pas ! C’est impossible que tu m’aimes !!! Tu t’es trop foutu de moi... »
« Ben… C’est sérieux ! Je t’aime… »
« Arrête de dire ça !!! C’est pas vrai ! Tu mens !!!! »
Il était sur le bord de la crise de nerfs. Il allait presque pleurer. Je ne l’avais jamais vu dans cet état… Et ça me faisait peur…
« Ben… Je... Si… »
Emma était complètement perdue. Elle ne savait plus quoi dire…
« NE-DIS-PLUS-RIEN !!! »
Il devenait vraiment méchant…
« Tu t’es foutu trop longtemps de moi Emma… Bien trop longtemps… Maintenant… DEGAGE !!! Tire toi !!!»
« Ben ! Arrête »
Je m’étais incrustée dans la dispute. Me voilà maintenant un bras tendu vers Benjamin pour l’écarter d’Emma, l’autre posée sur Emma comme pour la protégée. Je ne savais pas pourquoi j’avais réagis. J’aurais du jubiler de voir Benjamin critiquer cette fille qui n’avait pas hésité à utiliser les grands moyens pour m’écarter de Benjamin, mais je suis bien trop gentille. Je ne suis même pas capable de tuer une araignée que je déteste pourtant ! Benjamin fut surpris de me voir réagir. La pluie ne cessait pas, mon souffle était court et rapide, mes mains tremblaient de froids ou de peur je ne sais pas… Je regardais Benjamin droit dans les yeux. Mon regard était bas mais je le soutenais. J’entendais le cœur d’Emma battre. Je sentais sa main remonter, puis saisir la mienne. Sa main tremblait, ses doigts étaient gelés. Son cœur palpitait sur le bout de ses doigts. Je connaissais cette sensation désagréable que de sentir les battements de son cœur dans plusieurs parties de son corps.
« Ben… Arrête d’être si méchant ! »
Il me regardait toujours dans le fond de mes yeux à la recherche d’une réponse, comme il le fait souvent…
« Qu’est… que… Amy… ? »
Il ne trouvait pas ses mots, il était perdu ! Il me regardait maintenant d’un air interrogateur…
« Arrête ! »
« Attend je ne te comprend plus là Amy !?! »
Il avait réussis à dire quelque chose.
« Il n’y a rien à comprendre ! Tu es devenu simplement trop méchant !!! Tu as entendu se que tu viens de dire ?!? Tu te rends compte du mal que ça fait !?! Imagine une fille qui te dise ça … alors que tu lui dis que tu l’aimes… »
Ces derniers mots étaient sortis difficilement de ma bouche. Toutes ces phrases venaient toute seule, instinctivement. Je ne savais pas se que je faisais ni se que je disais… J’étais complètement perdue à mon tour. Benjamin prit une grande inspiration. La bouche toujours entrouverte il ne dit rien.
« Elle t’aime... Elle vient de te le dire… Et toi tu lui crache dessus comme de la merde… «
« Tu ne m’aimes pas … »

Ces derniers mots me faisaient mal…
« Quoi !?! »
La colère prit possession de moi. Pourquoi il disait ça !? Bien sur que je l’aime ! Tellement !!! Il ne peux même pas l’imaginer !!!
« Tu ne m’aime pas !!! »
« Si…SI je t’aimes !! Pourquoi tu dis ça ? ! »
Je m’emportais.
« Alors pourquoi tu réagis comme ça ? C’est comme une preuve d’amour que je fais là !!! »
« C’est pas une preuve d’amour !!!! »
LA colère était tellement grande que je ne savais pas si le calme reprendrait un jour le dessus ! Cette dernière phrase je l’avais presque criée…
« Viens Emma on s’en va… »
Je pris Emma par la main et l’amena vers le bar. Benjamin resta là, les bras pendants, des perles de pluie coulant toujours le long de son visage.
Nous étions à mi-chemin qu’Emma arracha sa main de la mienne. Je me suis alors retournée pour comprendre se qui ce passait. Qu’avait-elle ?
« Je te comprend pas Amy ? »
Je la regardais. Elle me regardait. La pluie s’était calmée mais tombais toujours à grosses gouttes. J’avais encore plus froid maintenant.
« … On discutera à l’intérieur… J’ai froid là !... » J’avais suivis ma phrase avec un large sourire de réconfort.
Elle me sourit en retour. Je tendis ma main comme le fait une mère pour attirer son enfant lorsque celui-ci vient de pleurer ou n’est pas content. Elle prit ma main et ne pu s’empêcher de rire.
Qu’est ce que je fais là ?... Pourquoi t’agis ainsi Amy ?... Qu’est ce qui te prend ?... Tu l’a déteste cette fille, non ?... Non ?...

Je ne comprenais pas ma réaction… Cette fille m’avait presque frappé parce qu’elle voulait Benjamin pour elle toute seule… Elle était jalouse de moi… Elle avait arrêté le magnifique moment que je passais avec Benjamin… Elle lui a ouvertement dit qu’elle l’aimait alors qu’il venait de me le dire… Elle l’avait dressé involontairement contre moi… Enfin c’était aussi de ma faute… Je ne comprenais vraiment pas… Je m’étais perdue toute seule dans mes propres pensées… La confusion et la peur s’emparaient de moi… Qu’est ce que tu es en train de faire là Amy ? Réagis ! Fais quelque chose! La chaleur du bar me ramena à la réalité. Il était presque vide. Une légère fumée flottait mais pas assez bas pour que je puisse passer dedans. Elle rendait le bar flou. Il était presque vide. Quelques groupes de personnes bavardaient dans leur coin mais ne prêtaient pas attention à notre arrivée dans le bar. Seul notre petit groupe remarqua notre entrée. Anais et Yasmine me regardait bizarrement. Adrien lui mourait d’envie de savoir se qu’il s’était passé. Matt, lui, jeta simplement un regard puis se mit à rire pour je ne sais quoi. Emma se hâta d’enlever sa veste, de tordre un peu ses cheveux et se dirigea vers les toilettes tout en me regardant. Son regard m’appelait.. Elle voulait que je la suive. Aussitôt, j’ai retiré ma veste, l’ai placé sur un radiateur tiède et passa en coup de vent devant Anais et Yasmine qui ne me quittaient pas des yeux. Adrien, lui, me voyant partir, fit apparaître un petit sourire narquois sur son visage. Je lui adressa un sourire en coin de lèvres mais ne regarde pas Anais, ni Yasmine… Je sentais leur regard posé sur moi… Emma m’attendait à l’entrée des toilettes. La pénombre régnait dans le petit couloir. Un miroir situé en face de moi me fit prendre connaissance des dégâts qu’avait causé la pluie.
« Waaaw ma tête !!! »
Je voulais détendre l'atmosphère qui était trop tendu à mon goût...

Emma me regarda mais ne rigola pas. Un simple sourire marqua son visage. Elle semblait aussi perdue que moi. Ses yeux me dévisageaient de la tête aux pieds. J’étais mal à l’aise mais, pour ne pas croiser son regard, je me regardais dans la glace pour me refaire les cheveux. Mes mains étaient tellement froides que le fait d’attacher mes cheveux devenait presque impossible. Tant bien que mal, je réussi à réaliser une petite coiffure dont j’étais assez fière du résultat. Emma n’avait toujours pas adressé un mot. Elle me regardait. Du coin du miroir, je le voyais me fixer. Elle attendait que je me retourne pour me parler.
« Je suppose que tu ne m’as pas appelé du regard pour me voir refaire mes cheveux… «
Je ne m’étais toujours pas retournée. Je la regardais du miroir. Elle réagit et regarda mon reflet. Nos regards se croisèrent. Un silence régnait maintenant entre elle et moi. On pouvait entendre distinctement les conversations de la table la plus proche.
« Je repars demain… »
Et… ? Qu’est ce que ça changeait à ma vie ? Tu deviens méchante là Amy… Calme toi un peu… Qu’est ce que je déteste ce silence ! Dis quelque chose mais gentiment… Aller ! Trouve quelque chose à dire…
« A vraiment ? Tu repars déjà… »
Bien Amy… Pour une fois que tu trouves quelque chose de censé à répondre ! Je suis fière de toi ma Amy…
« Oui… Je devais partir dans une semaine seulement mais je repars plus tôt… »
« Sans vouloir être indiscrète… Pourquoi tu repars plus tôt ?... »
La question était sortie seule de ma bouche… Je ne voulais pas savoir. Enfin si je voulais savoir mais je voulais pas lui poser la question. Fallait bien que tu fasses une gaffe ma Amy ! Ca manquait !!!
Elle ne répondait pas. Elle ne me regardait plus. Je m’étais retournée sur elle. J’attendais sans savoir si elle allait me répondre.
« Qui es tu Amy ? »
Cette question me pris par surprise. Je ne m’attendais vraiment pas à ça ! Qui j’étais ? Pourquoi cette question !?! Et c’est quoi cette question ? Ce n’est pas une question !!!
« Quoi… ? »
« Qui es tu ? »
« Oui ça j’avais compris mais c’est quoi le sens de ta phrase ??? »
Elle ne répondit pas. Le silence tomba de nouveau.

« Tu es étrange Amy… »
Etrange !?! Pourquoi elle disait ça ? Qu’est ce qui lui faisait dire ça !?!
« Etrange… Pou... Pourquoi tu dis ça ? »
Elle me sourit dans un premier puis ouvrit la bouche sans pour autant dire quelque chose, comme si elle cherchait ses mots.
« Tu es parfaite ! »
Ces mots me prirent droits au cœur. Elle m’avait dis ça ! Je ne savais pas quoi dire... Je ne savais pas si je devais dire quelque chose… A peine ai-je eu le temps de dire quelque chose qu’elle reprit la parole…
« Tu es parfaite et tu ne t’en rends même pas compte… Tu cherches constamment chez les autres le petit truc qui fait que tu te sens inférieure à elle, le petit truc qui fait que tu voudrais être comme elle... Tu ne devrais pas pourtant… »
« Parfaite !?! Moi !?! »
« Oui… » Ce mot était dit avec une telle légèreté que j’en eu des frissons.
« Tu es parfaite… »
« Mais pourquoi tu dis ça ? Je ne suis pas parfaite du tout !!! Je suis moche et je ne suis pas mince du tout. Je ne suis pas du matin, je peux devenir très méchante, je suis une vraie gaffeuse… J’ai pleins de défauts… toi en revanche… T’es belle, mince, tu souris tout le temps, tu as un tas d’amis… »
Ces mots lui firent du bien, je le vis à son visage. Le sourire prit à nouveau place sur son visage.
« Tu vois se que je disais… »
« Quoi !?! »
« Tu cherche chez les autres se que tu n’as pas pour te sentir plus faible qu’elles… Tu es parfaite ! Ecoute toi me défendre tout à l’heure devant Ben… Ecoute toi conseiller les autres… Regarde toi vivre la vie au jour le jour… Regard toi rien qu’une fois et tu comprendras se que je veux dire… »
Elle me laissa là, retournant vers la table. Regarde toi… Ces mots résonnaient dans ma tête. Je les chuchotais … Je les répétais…

« Regarde toi… Regarde toi… »
Je me retourne alors doucement vers le miroir. Je me regard. Je me vois. Mes petits yeux, mes lèvres fines, mon nez assez imposant, mes cheveux mouillés attaché en arrière… Je ne voyais rien d’autres.
« Regarde toi… regarde toi… » Je ferme les yeux. Des passages de ma vie commencèrent à défiler. Le jour où j’avais reçu mon premier vélo… Les grands délires que j’avais eu avec Mélie… Les moments de chagrin de ma meilleure amie que je devais consoler… Le jour où je reçu mon diplôme… Mes vacances avec ma famille à la côte d’Azur… Les noël, tous aussi magique les uns que les autres… La recherche de cadeau avec Mélie… La nostalgie arrivait… Les larmes montaient… Mes mains tremblaient… Ma respiration devenait assez difficile… Mon visage me paraissait flou maintenant… Puis je me remis à penser… Mes souvenirs… Mon arrivée à Paris… Le sourire de Benjamin lorsqu’il m’a aidé… Notre retrouvaille au cybercafé… Ma rencontre avec Anais, Yasmine, Adrien, Matt, Emma… Mes chagrins… Mes moments de bonheurs… La première fois que j’ai entendus Ben chanté… Ses petites choses que je n’arrive pas à oublier… Une mais prise… Un texto… Un sourire…Un baiser… Ce moment tant désiré… Tant savouré… Il me manquait déjà… Le premier puis celui sous la pluie… Je sentais encore les gouttes de pluies perler sur mon visage… La fraîcheur de notre premier baiser… Ses mains légères… Ses lèvres si douces… Le froid de ses mains… Tout se mêlait… Je ne regrettais vraiment pas d’être partie… Je ne regrette pas ce voyage… je n’aurais jamais vécu tout cela… Je ne l’aurais jamais rencontré… Les larmes coulaient à flot maintenant… J’étais complètement déboussolé... Oui j’étais gentille… Oui je savais encaisser les coups sans pour autant impliquer les autres dans l’histoire… Oui je positive tout le temps... oui je vis la vie au jour le jour et pleinement… Mais je n’étais pas pour autant parfaite ! Elle avait raison sur un point. Je suis toujours en train de me rabaisser. Elle m’en avait fait prendre conscience… Devais-je la remercier ? Je n’en sais rien… Je suis un peu perdue en ce moment… Comme souvent d’ailleurs ! Je me retourne, je reprend mes esprits… je frotte mes yeux de manière brouillonne. Je tente de masquer le fait que je venais de pleurer. Je toussote pour ne pas avoir la voix qui me trahisse. Je me secoue pour me réveiller. Je jette un coup d’œil au miroir. Mon visage semble normal, je ne semblais pas avoir pleurer. Je retourne à la table.

Anais et Yasmine me sourient, Adrien m’effleure du regard, Matt ne remarque pas mon arrivée, Emma est dans un coin, les yeux fermés… Elle ne semble pas dormir… Elle semble se détendre… Je m’assois à côté d’elle… Elle sentis ma présence et ouvrit ses yeux. Elle ne me regarda pas. Elle fixait le mur en face d’elle…
« Alors tu t’es regardée… ? »
Elle ne me regardait toujours pas.
« Oui… » Monh oui était très faible, très léger… tellement que je pensais qu’elle n’avait pas entendu…
« Je te l’avais dis… »
« Personne n’est parfait Emma… »
« Mais pour moi tu l’ai… »
« Je… J’ai…Je… Je sais pas quoi te dire !... Ca me touche vraiment se que tu dis… »
« Elle se retourna vers moi et avec un large sourit me dit : « Ne dit rien… C’est juste sincère… »
« … Merci… »
« De rien… »
Elle regarda de nouveau vers le mur.
« Je… Je pensais que tu ne m’aimais pas… »
« Oui c’est vrai… Je ne t’aimais pas... Mais je t’aime bien maintenant… … Un peu… »
Je ne pus m’empêcher de rigoler et elle aussi. Anais, Yasmine et Adrien ne purent s’empêcher de nous regarder d’un air interrogateur. Je découvrais une fille semblable à moi à chaque minute que je parlais avec elle. Elle pensait comme moi, elle avait les mêmes rêves que moi, elle était folle comme moi… J’avais l’impression de voir une sœur jumelle en face de moi. Je la redécouvrais. Puis, il arriva…
Son entrée lança un froid dans la pièce. Je ne m’étais pas retourné mais j’avais su que c’était lui par le regard d’Emma qui fuyait la porte. Le vent froid qui venait de la porte me fit redresser. Les autres regardaient aussi Benjamin dans l’entrée. Il n’avançait pas, il ne bougeait pas. Je me suis alors levée et j’ai quitté le bar en effleurant le bras de Benjamin… Je pus sentir son doux parfum. Je ne voulais pas partir pendant quelques secondes. Je voulais me bercer dans ses bras, la tête sur son épaule, m’endormir dans son doux parfum. Mon corps voulait retourner sur mes pas mais ma tête me disait de partir. J’étais à mi-chemin. La voix de Benjamin résonnait dans ma tête. ‘Je t’aime…’ Arrête Amy !!!! Arrête de penser à ça !!! Oublie le !!! Je secouais ma tête comme pour faire fuir cette pensée qui me dévorait l’esprit. Mes mains sur mes tempes, je voulais qu’elle parte… loin… que je l’oublie… Je ferme alors les yeux sans pour autant cesser d’avancer. Son visage apparaît alors. Ses yeux flamboyants, ses lèvres légèrement rosées, ses cheveux aplatis sur son visage… Son sourire qui prenait place sur son visage, ses mains qui venaient jusqu’au mien… J’ouvris mes yeux aussi vite… L’air pétrifiait, j’avançais, mon regard voyageant dans l’espace qui m’entourait. Des murs sales, délavés par le temps, une femme me regarde par sa fenêtre, un chat traverse la rue, quelques gouttes de pluies tombes sur ma tête… Je ne sais pas se que je fais…. Je sais seulement où je vais… Chez moi… A l’abris... De quoi ? Je ne sais pas…
Pourquoi je pars ? Pourquoi je vais chez moi ? Pourquoi je reste ici ? Qu’est ce qui me retiens ? Benja… évidemment…
Me voilà chez moi… L’eau coulait de mes vêtements dans l’entrée. La chaleur de la pièce me faisait frissonner… Mes mains étaient engourdies… L’appartement me semblait plus vite que d’habitude. J’effleurais du regard les différents meubles de la pièce. Je ne les avais jamais regardé avec autant d’attention depuis le jour où je les ai choisis au magasin. De la couleur qui partait jusqu’à la forme générale Je me replaçais dans ce magasin en train de choisir chaque meuble. C’était un moment assez étrange. Pourquoi je pensais à ça ? J’en sais toujours rien… Je ne sais rien grand-chose en fait ! Je sais une chose... J’aime Benjamin ! Enfin je crois… ! Je sais rien en fait !!! Ahhhh je me perds encore !!! Je me perds de trop… Je me sens mal là… Mentalement… Physiquement aussi… Mes mains tremblent sans aucune raison, ma tête tourne, mes yeux se ferment seuls, mes pas ne sont plus contrôlés… Je me sens partir sur le côté… Je me rattrape de justesse sur le mur. Je me redresse difficilement. Mes bras sont fragiles et légers. Je ne sais plus me tenir… Ma main glisse… Le mur se rapproche vite et dangereusement de mon visage. Le coin du meuble aussi….

J’ouvre difficilement les yeux. Une lumière légèrement jaunâtre m’éblouit. Après quelques secondes, histoire que mes yeux s’habituent, je remarque alors que je suis dans mon appartement. Je suis allongée sur mon divan, une légère couverture recouvre mes jambes. Un bol de soupe encore fumant à côté de moi, une poche de glace sur mon visage, un bruit dans la cuisine… Qui est-ce ? Il doit y avoir quelqu’un !!! Je ne m’étais jamais mise sur le canapé… Je n’avais jamais fais une soupe... Et pourquoi cette poche de glace sur mon visage ?! Je me redresse rapidement pour aussi vite amener ma main au visage. Ma tête ma fait horriblement mal. Une ouverture sur mon front… Aucun souvenir d’une quelconque blessure… Qu’est ce qui s’est passé ? Et qui est dans ma cuisine ? Je me lève avec douceur pour ne pas trop sentir ma blessure. Mes pas sont lents et faibles. Un sifflement commence dans la cuisine. Quelqu’un siffle une chanson… je la connais… nanana… Oui je connais l’air.. Les paroles me reviennent... 1,2,3,4 de Feist… Encore une belle chanson ! Le tintement des couverts résonne, des assiettes claquent, le micro onde sonne… Un vrai chantier !!! J’ouvre doucement la porte… Benjamin se retrouve nez à nez avec moi, les assiettes qui se tenaient dans ses mains lui échappèrent, surpris de me voir. Il les rattrapa de justesse et se retrouva dans une position, qui pour moi, parait désagréable. Il regarde dans un premier temps ses mains, puis relève la tête vers moi, mal à l’aise. Moi et ma main sur le visage, je ne pus m’empêcher de rire. Il me rendit mon rire en se redressant. Le silence retombe. Nos regards se fuient.
« Tu as faim ? »
Benjamin me regardait, timide comme pour la première fois.
« Oui… »
Un sourire s’afficha sur son visage. J’ai fais un pizza mais je crois que je l’ai un peu brûlée... »
En effet, je vis la pizza noire sur les bords.
« En plus c’est du surgelé alors… Je suis vraiment nul en cuisine… «
« Pas grave... Tu n’es pas le seul… »
Il me prit la main…

« Tu sais je… »
« Non ne dis rien… »
« Si je tiens à m’excuser !!! Je ne sais pas si les mots suffiront à expliquer à quel point je suis désolé… »
« Ne dis rien… ça suffira… »
Un léger sourire prit place sur son visage. Ses doigts jouaient avec les miens. Son autre main plongea dans sa poche droite où il en sortit un bracelet scintillant.
« Je... Je voulais te le donner… »
Ses joues viraient au rouge. Le bracelet était juste MA-GNI-FI-QUE !
« Oh !!! Merci !!!! »
A l’intérieur du bracelet se trouvait une inscription : ‘PQLADLMLNC’ J’ai redressé rapidement la tête vers lui, avec des yeux d’admirations. Les larmes étaient montées…
"Tu n’as pas oublié… » Ma voix tremblait et trahissait mon état.
« Comment pourrais-je oublier cela… ? » Sa voix était douce.
Je le pris dans mes bras et l’embrassa avec une passion tel que je n’en avais eue… Au bout d’une dizaine de secondes, nos visages se détachèrent. Je ne le regardais pas.
« Exc…excuse moi… Je ne voulais pas… Je me suis emportée… Pardonne moi… »
Aussitôt je terminais ce dernier mot qu’il prit mon visage et se mit à m’embrasser. Nos lèvres se frottaient, nos langues s’entremêlaient, nos mains s’effleuraient… Le temps s’était arrêté ! Une nouvelle vie commençait ! Celle que je vivrai avec Benjamin, celui qui m’avait fait chavirer mon cœur vers le sien, celui qui m’avait fait pleurer et rire, celui qui m’avait fait craquer… Je savais que cette nouvelle vie serait belle ! J’en ai la certitude en cet instant ! Son visage, ses mains et son sourire me faisaient tomber… Son charisme, sa gentillesse et son romantisme me faisaient craquer…. L’homme de ma vie était là devant moi. Je l’embrassais… Je l’aime… Il m’aime… Je crois… J’espère…
« Je t’aime Amy… »
J’en avais maintenant la certitude. C’était l’Amour avec un grand A. Une histoire commence...
Nous sommes samedi… Il est 22h30. Je suis sur scène avec Anais, Yasmine, Benjamin, Matt… Adrien et Emma sont en bas de la scène et nous regardent. Nous sommes en plein délire ! Anais s’éclate sur la batterie, Benjamin à la guitare et Yasmine et moi au micro, Matt avec une autre guitare. On s’éclate sur une chanson : ‘Bébé Beauté ‘ Un vrai délire ! Benjamin nous rejoint souvent pour chanter la chanson. Les gens dans le public sont aussi de la partie et s’éclatent comme nous. Soudain dans la foule, j’aperçois une tête connue, une tête qui m’a manquée…
« Mélie !!!! »
« Mélie !?! » Benjamin jouait encore de la guitare pour ne pas interrompre la chanson mais c’était retourné sur moi comme je venais de prononcer ce prénom dans le micro et de couper la chanson. Yasmine continuait de chanter tant bien que mal. Je descendis aussi vite de la scène et courut vers ma sœur adorée !
« AMY !!!!! » Je saute dans ses bras et je la serre très fort.
« Tu m’a manqué mon p’tit bout !!! »
« Oohh toi aussi ! Ca va ? »
« Ouiiii ça va très bien et toi !!!? »
« Ouiii contente d’être à Paris et de te revoir !!! Alors c’est qui ce Benjamin !?! »
«Je ne pus m’empêcher de rire et je me retourne pour le pointer du doigt sur scène.
« Waaaw il est bien ! »
« Et il est à moi !!! »
Les rires éclatèrent, comme au bon vieux temps. Benjamin nous regardait d’un air intrigué. Il avait vu que je le montrais du regard.
« Tu chante sur scène maintenant ? »
« Beh de temps en temps seulement… On s’amuse c’est tout !! Viens… la chanson est presque finie, je vais te présenter ! »
Les dernières notes résonnaient encore dans la salle. Anais et Matt étaient déjà en bas de la scène. Yasmine et Benjamin arrivaient seulement. Adrien et Emma étaient déjà là… Je les présente tous à Mélie et inversemment. Immédiatement, les conversations se lancent, le contact se lie, les rires commencent… Je m’écarte deux secondes de ce bordel hilarant…
Je les regarde tous : Anais, Yasmine, Adrien, Emma, Matt, Mélie et Benjamin. J’étais heureuse… Heureuse de les voir, de leur parler, de les aimer, heureuse de les avoir rencontrer, heureuse d’avoir changer ma vie et de l’avoir transformée en conte de princesse… Je suis consciente que beaucoup de gens rêveraient d’être à ma place ou du moins de connaître se que je ressens… Un instant comme celui-ci, tout le monde en rêve. Euphorie, joie, bonheur… Je n’arrive pas à trouver les mots pour l’expliquer ! JE SUIS BIEN !!!! Tellement !!!!
« Amy… ? »
Je sors de mes pensées… Benjamin était devant moi et me regardait d’un air inquiet.
« Ca va ? »
Je lui souris. Il prit mon visage. Il m’embrassa.
« Oui… ça va très bien… »
Je lui souris encore.
« Viens… »
Il me tira vers le groupe. Sourires, joies, rires, amour… Ces mots faisaient maintenant partis de mon quotidien. Ma nouvelle vie commence…

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